Donnerstag23. Oktober 2025

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FranceMacron dénonce une „menace russe“ – Crédits militaires vont être encore augmentés

France / Macron dénonce une „menace russe“ – Crédits militaires vont être encore augmentés
Emmanuel Macron s’est adressé hier aux armées en présence du premier ministre François Bayrou (g.), du ministre de la Défense Sébastien Lecornu (2e de droite) et de la ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Patricia Miralles Photo: Ludovic Marin/Pool/AFP

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Ce lundi 14 juillet, la France célèbre comme chaque année sa fête nationale. Mais elle le fait dans un climat différent des fois précédentes, avec l’évident souci officiel d’afficher une forme de mobilisation des esprits et des crédits.

Cela face à un monde que l’invasion de l’Ukraine lancée par Poutine, également actif à saper les positions françaises en Afrique, et accessoirement la flambée du terrorisme islamiste, ont rendu plus dangereux que jamais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le président Macron a adressé hier soir un „message aux armées“ dont il est constitutionnellement le chef, dûment annoncé depuis plusieurs jours et retransmis en direct et intégralement à la télévision, saisissant l’occasion du défilé militaire de ce lundi pour sonner l’alarme et annoncer un certain nombre de décisions. Mais cette intervention du chef de l’Etat avait été précédée, depuis vendredi, d’autres déclarations de hauts responsables de la sécurité extérieure de la France, sur un ton alarmiste.

C’est ainsi que le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées, a tenu vendredi, à la demande du président Macron qu’il venait d’accompagner à Londres, une conférence de presse largement diffusée elle aussi. Un exercice qui ne relève normalement pas de sa fonction, et au cours duquel il a brossé un tableau inquiétant de la situation, estimant notamment que „la Russie constituera une vraie menace avant 2030“ et qu’elle fait de la France sa cible principale. Non sans souligner que si ces menaces „visent la cohésion nationale, centre de gravité de notre pays et élément clé de la résilience de la nation, la réponse doit être européenne“. Une déclaration dans la droite ligne des récentes discussions franco-britanniques sur la nouvelle coordination des forces nucléaires des deux pays (voir Tageblatt du 10 juillet.)

De même, le „patron“ de la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure, autrement dit les quelque 7.500 membres des services secrets français), Nicolas Lerner, s’est-il lui aussi – fait quasiment inédit compte tenu de ses fonctions – exprimé longuement et publiquement sur la chaîne LCI. Et s’il a indiqué qu’il continuait à avoir certains contacts avec ses homologues russes, comme il est d’usage, il n’a pas mâché ses mots quant aux dangers présentés par les ambitions de Vladimir Poutine. „La Russie pose une menace existentielle à moyen et long terme pour l’Europe, pour nos démocraties, pour nos valeurs“, a-t-il affirmé.

Une „préparation d’artillerie“ psychologique

De son côté, le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, dans un entretien accordé hier à La Tribune Dimanche, a estimé que „les Russes réinventent la guerre, c’est leur grande force. Ils ciblent notre démocratie et notre économie. La prochaine campagne présidentielle pourrait ainsi faire l’objet de manipulations massives, comme cela a été le cas en Roumanie.“ Et le ministre d’ajouter: „Sur notre économie, c’est encore plus préoccupant. Les cyber-attaques sont de plus en plus sophistiquées, et l’intelligence artificielle va décupler ces capacités d’attaque. Cela concerne aussi bien la cyber-protection des médias que celle des entreprises ou des hôpitaux.“ Et pour Lecornu, la menace russe „peut même aller plus loin: opérations de sabotage, planification d’assassinats ciblés contre des personnages clés du monde économique, interactions agressives avec nos forces armées“.

Difficile, donc, de ne pas voir dans ces prises de positions convergentes une sorte de préparation d’artillerie psychologique destinée à donner un poids particulier à l’intervention du chef de l’Etat, hier soir. Celle-ci était d’autant plus guettée que quelques „fuites“ opportunes étaient venues, durant le week-end, faire encore monter cette attente dans l’opinion et parmi la classe politique. Et que, depuis le début de son premier quinquennat, le chef de l’Etat a manifesté son soutien budgétaire aux forces armées.

Le problème de ce battage préalable organisé par l’exécutif autour de la communication présidentielle, confidences de l’entourage présidentiel comprises, est que celle-ci risque, du coup, d’avoir un peu déçu ceux qui en attendaient des décisions fracassantes. Certes, Macron avait peaufiné quelques formules: „Jamais depuis 1945 la liberté n’avait été menacée à ce point sur notre continent“, en particulier du fait d’une „menace russe qui s’étend du Caucase à l’Arctique“; et „dans le monde d’aujourd’hui, pour être libres, il faut être forts“, étant entendu que „nous, Européens, devons assurer notre sécurité nous-mêmes“, au sein d’un „vrai pilier européen de l’OTAN“.

Des annonces concrètes différées

Mais quant aux décisions concrètes qui avaient, elles aussi, été plus ou moins annoncées, plusieurs auront davantage été esquissées que réellement définies. Les forces de la réserve, en particulier, „devront être développées“ en durcissant leur modèle et accroissant leur masse. Il conviendra aussi de „donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir“ – sans qu’il soit question à ce stade de rétablir le service militaire supprimé par Chirac – ce qui fera l’objet de précisions à l’automne.

C’est sur les aspects budgétaires que le président Macron s’est montré le plus explicite: la deuxième loi de programmation militaire, dont les augmentations financières couraient jusqu’en 2030, devra finalement être complètement exécutée dès 2027. Une date qui n’est pas innocente puisque le budget annuel de la défense, qui était de 32 milliards d’euros en 2017, année de la première élection de M. Macron, atteindra ainsi, à la fin de son second quinquennat, exactement le double: 64 milliards.

Ces annonces constituent évidemment, pour François Bayrou, qui se tenait debout hier soir à côté du chef de l’Etat durant son adresse aux armées, et que ce dernier a remercié à deux reprises, une difficulté de plus à surmonter d’urgence s’il veut mener à bien son projet de réduction des déficits publics dès le prochain exercice budgétaire, projet qu’il doit présenter demain aux parlementaires et en vue duquel il est, depuis des mois, à la recherche de 40 milliards d’euros d’économies.

Luxmann
14. Juli 2025 - 7.18

Macron s agite beaucoup en fin de mandat.
Comme pour Donald un troisieme mandat semble exclu par la constitution....encore que?