Samstag27. Dezember 2025

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FranceLes partis se préparent à de possibles élections anticipées

France / Les partis se préparent à de possibles élections anticipées
La France s’embourbe dans l’ingouvernabilité: devant l’Hôtel Matignon, le siège du premier ministre français Photo: AFP/Stéphane Mahe

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Sébastien Lecornu a poursuivi hier à Matignon les pourparlers que le président Macron l’a chargé de reprendre pour 48 heures auprès des dirigeants politiques, afin de rechercher avec eux, pour tenter de sortir de la crise, une bien improbable „plate-forme d’action et de stabilité“. Lui-même ayant fait savoir qu’en toute hypothèse, il confirmerait sa démission de premier ministre.

Pendant ce temps, les états-majors s’activaient, qui à favoriser, et qui au contraire à éloigner, la perspective d’une dissolution de l’Assemblée, et donc de nouvelles législatives. Le chef de l’Etat, seul maître d’une telle décision, s’est d’ailleurs ingénié à en laisser planer l’hypothèse, sur le thème: si ces ultimes négociations n’aboutissent pas, „je prendrai mes responsabilités“. Formule vague mais avec laquelle il a l’espoir de ramener à de meilleurs sentiments les dirigeants des partis qui, en dehors de ce qu’il peut rester du „socle commun“ macroniste, auraient sans doute le plus à perdre à un nouveau scrutin, si l’on en croit les sondages: les Républicains, le PS et La France insoumise.

LR avait certes opéré, depuis son très piètre résultat de la dernière présidentielle, un certain redressement, notamment sous la férule de Bruno Retailleau, tant à la présidence du parti que comme ministre de l’Intérieur. Mais l’attitude de ce dernier lors du dernier week-end, passant du soutien au gouvernement à l’opposition déclarée, et piquant une grosse colère à l’annonce du retour de Bruno Le Maire dans l’équipe ministérielle, l’a desservi: beaucoup d’électeurs ont tendance à le rendre au moins co-responsable de la crise. En outre, les LR restent divisés, le grand rival de M. Retailleau, Laurent Wauquiez, président, lui, du groupe parlementaire, menant son propre chemin en vue de la présidentielle de 2027. Au point qu’hier, M. Lecornu – toujours la tragi-comédie de cette crise – a été obligé de recevoir les deux hommes séparément!

Les socialistes, de leur côté, après avoir beaucoup évoqué une motion de censure contre ce qui était encore le gouvernement Lecornu, en tout cas s’il ne remettait pas en cause la réforme des retraites, semblent désormais assouplir leur position. Ils ne parlent pas encore de participer à un gouvernement de coalition, certes; mais on sent une certaine évolution des esprits. Il est vrai que leurs perspectives législatives, en cas de dissolution, ne sont guère encourageantes, surtout si se creuse encore le fossé avec les mélenchonistes; à quoi s’ajoute que les élections municipales de mars approchent: là aussi, ils peuvent redouter la capacité de nuisance de LFI.

Quant à La France insoumise, justement, elle tente de reformer autour d’elle ce Nouveau Front populaire (NFP) qui lui avait bien réussi à l’occasion des législatives qui ont suivi la dissolution de l’été 2024. Mais sans grand succès pour l’instant, même si elle peut espérer qu’en cas de nouvelle dissolution, et face à la marée plus montante que jamais du vote lepéniste, le réflexe du „barrage républicain“ jouerait de nouveau. Le problème étant que ledit barrage pourrait, cette fois-ci, jouer contre les mélenchonistes, dont certaines postures antisémites ont, entre temps, fini par conduire à une véritable césure. Les partis de gauche se voient entre eux, discutent entre eux, mais sans LFI.

Le „bloc central“ en déliquescence

Cette désagrégation du NFP, il est vrai, semble, pour de toutes autres raisons, faire largement école au sein de ce qu’on n’ose plus guère appeler le „bloc central“, tant il n’a plus guère de bloc ni de centre. Ni même, au fond, les élus „macronistes“, tant l’adjectif a pris pour beaucoup une connotation péjorative, qui en dit long sur l’image actuelle du président de la République dans l’opinion (15% d’opinions favorables dans le dernier sondage.)

Dans cette famille en déliquescence, on compte en effet à peu près toutes les opinions quant à la façon de sortir de la crise. Certains, il est vrai, continuent de proclamer leur fidélité au chef de l’Etat. D’autres, au contraire, lui demandent de démissionner – fût-ce, comme le suggère l’ancien premier ministre Edouard Philippe, après avoir permis au Parlement d’adopter un budget dans les temps requis, avant la fin de l’année. D’autres encore, jadis piliers de la macronie, assurent „ne plus rien comprendre à ce qu’il fait“ et se désolidarisent carrément de son action, comme Gabriel Attal.

En fait, seul le RN, qui a décliné l’invitation de M. Lecornu à Matignon, martèle inlassablement que la seule bonne solution est de „rendre la parole au peuple“, de préférence par une dissolution parlementaire et de nouvelles élections. Le jeune président du mouvement, Jordan Bardella, se voit plus que jamais en premier ministre, et explique à la télévision que cette fois-ci, son parti peut soit conquérir une majorité absolue (il est actuellement entre 33 et 35% des intentions de vote, ce qui est en effet beaucoup dans le système électoral français, uninominal à deux tours) soit au moins s’en approcher assez pour trouver dans une Assemblée renouvelée les appoints nécessaires à droite.

Sondés abondamment depuis trois jours, les électeurs sont majoritairement favorables, en tout cas, à cette perspective de dissolution, fût-ce sans joie, et même, à 52%, à une démission présidentielle. On devrait savoir ce soir sous quelle forme M. Macron, qui a toujours écarté l’idée d’un départ anticipé de l’Elysée, compte „prendre ses responsabilités.“

Reinertz Barriera Manfred
8. Oktober 2025 - 9.38

La France tombe allègrement dans les glorieux jours de la IV République, et Macron reste accroché à son fauteuil....dernier vestige de la V Rèpublique de de Gaulle...