ForumLe jour où Nicolas a été exclu du parti

Forum / Le jour où Nicolas a été exclu du parti
 Photo: archives/Jean-François Badias/AP/dpa

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. On retrouve ce proverbe une première fois dans la pièce „Les Femmes savantes“ de Molière, une comédie de caractère en cinq actes, datée de 1672. En anglais on dit d’ailleurs: „Give a dog a bad name, and hang him!“

Il est archiconnu qu’on trouve aisément un prétexte quand on veut se débarrasser de quelqu’un, en politique ou ailleurs, on n’a qu’à inventer des torts à celui qu’on veut éliminer, et après on trouvera toujours une cause afin de se justifier.

C’est exactement ce qui est arrivé, il y a une dizaine d’années, à Nicolas*, qui s’est fait éjecter de son parti politique comme un malpropre, suite à une sorte de complot qu’il est intéressant de raconter et de commenter, même ou surtout, des années après.

Certes, il ne s’agit que d’un épiphénomène, donc sans grande importance, mais il renseigne bien sur les méthodes, pratiques et mentalités de certains.

Non, Nicolas n’est pas dupe, il connaît exactement les cheminements, les tenants et les aboutissants qui ont mené à son exclusion, en fait un ensemble de coups, bas pour la plupart, ayant comme seul objectif de ne pas obliger un autre personnage, le protagoniste principal, Bébert** pour ne pas le nommer, de devoir tenir une promesse publique. En cela il fut plus qu’épaulé par d’autres tristes sires**.

Une journaliste de LTR.lu aux manettes pour les basses œuvres

Entretemps tous ont pris leur retraite politique, tous ont toujours été friands d’occuper des sièges dans des conseils d’administration qu’ils collectionnent comme d’autres collectionnent les images Panini, tous sont des has been politiques, à l’exception d’une personne, journaliste à LTR.lu à l’époque, aujourd’hui députée et tête de liste (sic), et qui était devenue célèbre, il y a quelques années, car à peine nommée au gouvernement, elle a pris la voiture gouvernementale qui attendait devant le tout nouveau bureau, le moteur tournant à chaud, prête pour un „à tombeau ouvert“, les skis sur le toit, dans les starting-blocks, pour partir aux sports d’hiver, aux frais de la princesse. Il se dit qu’elle avait emporté plein de dossiers pour les étudier, probablement, sur les remontées mécaniques. Défense de rigoler!

Les trois autres personnages étaient tous, oh quel hasard, ministres de l’Economie successifs du parti, les deux derniers, Jano et Tienne, entretemps avérés comme russophiles notoires au service de Poutine, insatiables par ailleurs, aimant succomber aux sirènes sonnantes et trébuchantes, étant en plus des intimes de la skieuse en question. Quant à Bébert, le principal concerné, il a terminé sa carrière politique au Parlement européen, après avoir fait ses preuves en tant que loser, une fois n’étant pas coutume, comme tête de liste, à différentes élections. Aujourd’hui il s’adonne à prendre, publiquement et systématiquement, avec un plaisir non dissimulé (vive la masturbation intellectuelle!), notamment des positions antiécologiques primaires et primitives, et à nier les changements climatiques. Un vrai réac quoi!

Tout avait commencé par l’intérêt que Nicolas avait manifesté pour devenir, pourquoi pas, tête de liste pour les élections européennes de 2009. Nicolas voulait surtout marquer le coup, sachant pertinemment qu’en coulisses, les apparatchiks du parti, Bébert en tête, avaient déjà tout manigancé à l’avance, comme d’habitude.

Joli coup de pied dans la fourmilière. La guéguerre était lancée. Finalement Nicolas figurait sur la liste mais n’avait pas les faveurs de la Nomenklatura. Entretemps, pour déstabiliser sa candidature, certains responsables „qui ne voulaient que du bien à Nicolas …“, ont sorti la kalachnikov sous forme d’une historiette concernant des retards mineurs de règlements de contributions au parti, en sa qualité de membre d’une institution. Ces retards, amalgame oblige, furent présentés comme un refus ou une absence de paiement tout court. Accuser quelqu’un de ne pas payer impressionne davantage que s’il s’agit de simples retards de paiement, hélas! Donc des retards, réels mais pas dramatiques, ont été remplacés dans le discours par des refus de paiement tout court. Ce n’était pas conforme à la réalité, mais comme argument de vente vis-à vis des militants, c’était plus efficace.

Dans un tel cas, pas possible de faire dans la nuance, pour ce type de sujet vous n’avez aucune chance de vous justifier ou de donner des explications, vous êtes condamnés d’avance par la meute.

Nicolas devait le ressentir violemment le jour même où un congrès du parti devait approuver la liste. A midi pile, tranquillement, Nicolas écoute les infos sur LTR.lu. Invité ce jour-là, Jano, le ministre de l’Economie. Blablabla habituel, une interview complaisante, presque intime. Sonne le portable de Nicolas, au bout du fil la skieuse dont il était question plus haut, donc à l’époque encore journaliste et assise en face du ministre. Et tout de go elle demande ce qu’il en est „de son refus de régler des contributions dues au parti“. Nicolas, pris de court, tombe des nues. Il essaie de s’en sortir comme il peut, mais le message était clair: la guerre était déclarée et la candidature de Nicolas devait être décrédibilisée, même à l’encontre des intérêts électoraux du parti. Et il était invité à la fermer et à s’écraser. Point à la ligne.

Méthodes mafieuses? „Et alors?“, aurait répondu l’autre.

Touché, mais pas coulé

Mais il n’y a rien de pire qu’un animal blessé et non achevé directement. Nicolas a reçu plein de messages de soutien, mais surtout des informations très (in)délicates voire défavorables pour certains caciques du parti, dont la divulgation n’allait pas arranger leurs affaires.

Ainsi, il lui revint que le parti avait „perdu“ plus de 100.000 euros dans des placements bancaires hasardeux (?!?!), conséquence de la crise financière. Nicolas, dans un courrier au président, demande des éclaircissements: notamment qui a donné cet ordre, la direction du parti était-elle au courant, qui contrôlait ces opérations etc., etc.? Jamais de réponse! Au lieu de répondre, les couteaux furent aiguisés.

Autre info indiscrète: le président et le secrétaire du parti (déjà sous Bébert?) touchaient une indemnité mensuelle à l’insu de tout le monde. Question posée par Nicolas: quelle instance du parti avait pris cette décision, quand et où une telle délibération avait-elle été prise?

Et, cerise sur le gâteau: quel était le montant des contributions des ministres au parti, sachant qu’elles n’arrivaient pas à la cheville de celles des autres mandataires?

La hache de guerre était déterrée définitivement, Nicolas était dans le viseur et allait le rester pour quelque temps. L’ambiance était au beau fixe (sic). Une autre péripétie allait se dérouler encore avant la date fatidique des élections.

Une promesse n’engage que ceux qui la reçoivent

Au cours d’une réunion des candidats pour les européennes, Bébert, la tête de liste, sans que personne lui ait demandé quoi que ce soit, déclare: „Au cas probable où je serai réélu (sic), je laisserai ma place au suivant sur la liste, après deux ans de mandat.“ Cette déclaration n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd et ne concernait pas que Nicolas, mais logiquement, à ce moment, tous les candidats de la liste.

Résultat des élections: Bébert en tête, suivi de Nicolas, excellent deuxième. Un seul élu. Beaucoup de voix des militants avaient fait défaut à Nicolas, suite aux chamailleries publiques et non publiques autour des retards de paiements.

Deux années après: Nicolas va voir Bébert dans son bureau pour organiser la passation des pouvoirs, comme promis par ce dernier dans la réunion précitée, en face des autres candidats.

Soyons brefs: le sortant ne voulait plus rien savoir de sa promesse pour des raisons à coucher dehors. Bébert voulait certes laisser la place, mais, dit-il le plus sérieusement du monde, seulement au bénéfice d’un plus jeune.

Bien que de cinq ans son cadet, Nicolas répondait „chiche“ et déclarait, publiquement, qu’en cas de démission de Bébert, il serait prêt à renoncer à son tour au mandat, pour permettre au candidat arrivé troisième de siéger au PE.

Tel est pris qui croyait prendre. A force de vouloir ruser, sa propre machination, son coup fourré (selon le dictionnaire: coup donné en traître) se sont retournés contre lui. Shakespeare, au 17e siècle, déjà, disait: „Un traître est un homme qui jure et qui ment.“ Nicolas connaissait d’avance la réponse de Bébert, car il savait trop bien que celui-ci n’en était pas à son premier coup bas dans ce parti auquel il doit tout, apparatchik de première qu’il fut et Pinocchio en même temps …

Bébert, pour ne pas devoir tenir sa promesse, avait décidé, notamment avec l’aide des personnes citées plus haut, de se débarrasser de Nicolas, coûte que coûte. Pour pouvoir garder le mandat tranquillement jusqu’à la fin.

D’après les statuts du parti, le fait d’être en retard de paiement n’était pas une raison suffisante, pas une faute grave, pour liquider Nicolas définitivement, autrement on aurait dû liquider encore quelques autres mandataires du parti, qui étaient logés à la même enseigne. Match nul, balle au centre!

Enfin la faute grave

Quelque temps après, avant les élections communales de 2011 où il n’était plus candidat, Nicolas, par sa signature comme conseiller communal sortant, permettait au parti politique La Gauche de déposer une liste pour la Ville de Luxembourg, sans passer ainsi par l’obligation des 50 signatures citoyennes lors du dépôt.

Bébert et ses sept mercenaires ne vont pas laisser passer cette occasion pour se débarrasser définitivement de Nicolas. Sachez que d’autres mandataires du parti avaient déjà fait pareil, tout en étant passés entre les gouttes. Peu importait, le fer était chaud, il fallait le battre.

Une missive du président du parti, un mec bien par ailleurs mais trop sous mauvaise influence, apprend à Nicolas que le comité-directeur avait décidé d’exclure le fauteur de troubles. Plein de membres du parti, mandataires, juristes compris, ont conseillé au principal concerné de porter cette décision, n’ayant aucune base juridique valable, devant le tribunal interne du parti. Les partis politiques n’ayant aucune personnalité juridique, un recours devant un tribunal ordinaire, à l’instar des asbl, n’était de toute façon pas envisageable.

Nicolas a refusé d’emprunter cette démarche. Comme dans une relation amoureuse, quand les fondamentaux ne sont plus respectés, il vaut mieux se séparer définitivement. Ce qui fut fait. Avec des méthodes employées qui n’avaient rien à envier à Staline.

Morale de l’histoire: il n’y en a pas!

Sauf peut-être celle de Charles Pasqua, ancien homme lige ou homme de main (corse!) de Jacques Chirac qui avait inventé, pour ces cas de figure, le „théorème de P“ suivant: „Quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l’affaire, et, si nécessaire, une autre affaire dans l’affaire de l’affaire, jusqu’à ce que personne n’y comprenne plus rien.“ Leçon bien apprise par Bébert.

* Pseudonyme.

** Toute ressemblance avec des personnes existant réellement n’est pas fortuite.

luxmann
26. September 2023 - 9.49

On attend le jour ou Nicolas alias Rene suivra l exemple de son meilleur ennemi Roy et fondera son parti afin de regler ses comptes a ses ex camarades devenus ennemis RobertJeannot,Etienne et Francine.

luxmann56
26. September 2023 - 9.07

Une courte recherche sur le net nous apprend que Nicolas s appelle Rene et qu il nous ressasse ici ses deboires avec Robert,Jeannot ,Etienne et une ex journaliste reconvertie en politique. Rene alias Nicolas pourrait suivre l exemple de son ancien collegue ennemi Roy et fonder son propre parti afin de regler ses comptes avec ses ex camarades.

luxmann
26. September 2023 - 7.56

Un des jours ou Rene regle pour la enieme fois ses comptes avec ses anciens camarades du parti