Mittwoch31. Dezember 2025

Demaart De Maart

Electro-soulLe futur dans le rétro: Them Lights, le virage soul R&B électronique de Sacha Hanlet

Electro-soul / Le futur dans le rétro: Them Lights, le virage soul R&B électronique de Sacha Hanlet
Sacha Hanlet aka Them Lights Photo: Shade Cumini Rares Matei

Jetzt weiterlesen!

Für 0,99 € können Sie diesen Artikel erwerben:

Oder schließen Sie ein Abo ab:

ZU DEN ABOS

Sie sind bereits Kunde?

Them Lights est le nom du projet solo du compositeur et chanteur luxembourgeois Sacha Hanlet. Après avoir été les baguettes de Mutiny On The Bounty pendant presque vingt ans, Sacha prend un inattendu virage soul R&B électronique au parfum 80’s des plus euphorisants. Actuellement résident à la Kulturfabrik, l’artiste joue ce soir au Gudde Wëllen, histoire de bien clôturer l’année 2023.

Avant Them Lights, Sacha Hanlet a eu une autre vie. Pendant quasiment vingt ans, il officie en tant que batteur de Mutiny On The Bounty, groupe de math-rock luxembourgeois. Sacha, pour s’en désencombrer, troque l’étiquette de la catégorie musicale contre les termes parlants de „sauvage“ et „planant“. Le nom de son groupe reprend la mutinerie menée par Fletcher Christian, sinon le film avec Marlon Brando de 1962 qui s’en inspire. Les oreilles les plus téméraires se jettent sur les acrobaties rythmiques de Munity; les jambes, même les plus disciplinées, remuent face à ses impulsions extatiques. Naviguant de pays en pays, la formation partage la scène avec des éminences grises du post-rock telles que les inénarrables Battles ou encore des groupes de hardcore et de post-métal comme The Arms Are Snakes ou Russian Circles.

En 2017, Sacha se retrouve en solo. Il se met alors à produire ses propres morceaux. Passer du math-rock à une soul étincelante et synthétique? C’est surtout un choc pour une partie de son fidèle public. Une poignée de singles suit, le style et la couleur deviennent de plus en plus identifiables. Sur un son urbain, ample, très soul moderne, la voix aiguë de Sacha fait preuve d’une belle maîtrise de la tremblotte; ses trémolos sonnent comme une remontée de larmes amères. Sur scène, les montées et descentes vocales sont soutenues par une batterie qui semble escalader des dos d’âne infinis. Et les synthétiseurs virevoltent en osmose avec les chœurs tour à tour flottants et camouflés. C’est en fait un retour vers le futur: Sacha se rebranche sur les années 1980. Le garçon pianote sur son synthétiseur comme sur un IBM, avec la pureté d’un orgueilleux autodidacte. Them Lights naît sous un néon étoilé. Et c’est ainsi que Sacha Hanlet renaît.

C’est la débrouillardise qui le caractérise: grosso modo, il ne faut pas avoir peur d’aller voir plus loin – inutile de se fixer des limites synonymes de compromis. De plus, Sacha obtient la liberté d’aller à son rythme, à son tempo, grâce à sa résidence de trois ans à la Kulturfabrik, dans le cadre du programme „Neistart Lëtzebuerg“. Au début du nouveau siècle, c’est à la KuFa que Sacha avait fait ses premières répétitions. Il s’agit bien, en même temps que d’une renaissance, d’un retour aux sources.

La nostalgie des néons

Avec Them Lights, Sacha n’en fait non seulement qu’à sa tête, qui fonce, bien baissée, mais se retrouve autant au four qu’au moulin: ses shows sont des spectacles de son et de lumière. Car lorsque l’on évoque les années 1980, ce sont autant les sonorités qu’une esthétique qui frappent l’esprit. Disons même un éclairage qui participe à son atmosphère, que l’on peut sans problème qualifier de vintage – flashs, néons, stylisation des lumières. La main sur le volant, la route devant et le futur dans le rétro. Et, justement, le visuel n’est pas négligé chez Them Lights – logique, avec un nom de scène pareil. C’est donc Sacha qui s’occupe des lumières pendant les concerts. Le procédé est, là encore, très do it yourself: la lumière, qu’il peut contrôler depuis sa machine, fait figure d’instrument alternatif qu’il manie avec doigté et volupté. Les lights s’accordent au rythme et aux variations, aux humeurs et aux pulsations, aux climats – qu’il s’agisse de soleils artificiels ou d’orage stroboscopique.

Il n’est pas rare d’entendre quelqu’un affirmer que ses coups de foudre musicaux ont eu lieu pendant sa jeunesse; et de faire comprendre qu’ensuite, l’intensité s’effiloche, l’excitation retombe, les tympans aussi prennent un coup de vieux, le cœur est moins à la fête. Et si finalement, en s’en inspirant, Sacha revenait à ses coups de foudre de jeunesse pour ne pas perdre l’excitation? Si, plus jeune, l’artiste écoute autant du rap que du stoner rock, il est – et reste à vie – un grand fan de Michael Jackson, dont il reprend la ligne de basse de „Thriller“ dans un morceau. Pas de jaloux, il est aussi fan du King of Pop que de Prince. Résultat: le groove est le maître-mot de Them Lights. Enfin, en plus d’être stage et event manager au sein du collectif Schalltot, afin de promouvoir la scène luxembourgeoise, Sacha fait partie de la Hip Hop Based Education Luxembourg, association qui initie les plus jeunes à la culture hip hop. Sacha a envie de faire bouger, avec sa musique, et de faire bouger les choses, par la musique.

En concert ce soir au Gudde Wëllen à 21h