Le premier tour de l’élection primaire du parti LR, destinée à désigner le ou la candidat(e) de la droite républicaine à la prochaine présidentielle, s’est soldé par la victoire du plus „droitier“ d’entre eux, Eric Ciotti, mais d’une courte tête devant la modérée Valérie Pécresse. Eliminés, les trois autres candidats ne pourront participer au second tour, décisif, dont le résultat sera connu samedi après-midi.
Même si les observateurs allaient répétant que tout pouvait arriver, en l’absence de sondages d’autant plus difficiles à réaliser que seuls les militants LR à jour de cotisation étaient appelés à voter, ce résultat du premier tour marque tout de même une double surprise. Et cela d’autant plus que le taux de participation, environ 80 pour cent, le rend significatif.
La première de ces surprises, pour beaucoup en tout cas, est l’arrivée en tête d’Eric Ciotti, notoirement proche d’Eric Zemmour – lequel l’a d’ailleurs aussitôt félicité en remarquant que beaucoup de militants LR étaient „proche de nos idées“. Certes, M. Ciotti l’emporte de très peu sur la suivante, avec 25,59% des voix contre 25 à Mme Pécresse. Mais ses positions facilement extrêmes, voire extrémistes, semblaient le vouer à un score plus médiocre.
Reste évidemment à savoir s’il réussira, d’ici samedi, à transformer l’essai. C’est loin d’être acquis, car les candidats battus – Michel Barnier avec 23,93%, Xavier Bertrand avec 22,36% et Philippe Juvin avec 3,13% – se sont tous trois désistés, sitôt connus les résultats, pour Valérie Pécresse. Et ils l’ont fait avec une chaleur et une insistance remarquée, qui laisse à penser que si c’est bien la présidente de la région Île-de-France qui remporte finalement la primaire, elle pourra compter sur le soutien actif, dans sa campagne nationale, de ses ex-rivaux.
Rendez-vous samedi
Y compris de celui dont l’échec constitue la deuxième surprise de ce scrutin: Xavier Bertrand, donné favori naguère encore et qui n’arrive qu’en quatrième position. Il paie peut-être là son départ de LR voici deux ans, avant de revenir après bien des hésitations dans le giron du parti pour participer à cette primaire, lui qui s’était juré d’aller seul au combat. Un certain manque de charisme peut avoir fait le reste, malgré tout le mal qu’il s’est donné à sillonner la France pendant sa précampagne.
Valérie Pécresse semble raisonnablement bien placée pour être finalement désignée comme candidate par LR lors du rendez-vous de samedi, car elle peut compter, contrairement à Eric Ciotti, sur des reports massifs au second tour. A moins que la victoire d’hier de ce dernier, qui cultive son image de tribun de la „droite décomplexée“, ne lui vaille de créer à nouveau la surprise …
Quoi qu’il en soit, ce résultat d’Eric Ciotti, venant s’ajouter à la remontée de Marine Le Pen et à la popularité, fût-elle peut-être un peu en baisse, d’Eric Zemmour (qui prépare tout de même pour dimanche un meeting de 20.000 personnes!), illustre la dérive actuelle, toujours plus massive, de l’électorat français vers l’extrême droite.
@ grober Je ne pense pas que ciotti est d une famille de migrants. Il est de Nice qui etait une ville italienne ou plutot piemontaise jusqu en 1860.
Bizarre, on constate qu’il y a de plus en plus de descendants de famille d’immigrant qui se retrouvent sur le bord droit en politique. Comment ça se fait-il ?