A commencer, bien sûr, par ses deux piliers: son gouvernement, et sa majorité parlementaire, donc aussi l’avenir du parti présidentiel, La République en Marche. Laquelle n’a brillé, durant le premier quinquennat, ni par sa solidité, ni par son efficacité. LRM a en effet perdu, plus ou moins largement, tous les scrutins locaux intermédiaires, et n’a pas su s’agrandir en fédérant les bonnes volontés macronistes, ni susciter réellement l’émergence d’une nouvelle classe politique macroniste, alors qu’il y a cinq ans tous les espoirs lui étaient permis.
Lorsque la réélection du président sortant n’était encore qu’une espérance, certes solidement étayée par des sondages concordants, celui-ci, et avec lui un certain nombre de ses proches, avaient commencé à rêver d’un nouveau et vaste parti pour permettre de gérer la suite.
Il pouvait notamment s’agir, dans leur esprit, d’une vaste fédération de plusieurs formations, comme LRM, le MoDem centriste et quelques autres. Et cela dans une structure souple, qui aurait pu avec prudence encore, d’une vingtaine de députés. Et peut-être une autre, symétrique à gauche, pour les socialistes partageant cette envie, et surtout celle de ne pas raccrocher ce qu’il reste de leur train à la locomotive populiste, extrémiste et autoproclamée Mélenchon. Les uns et les autres étant découragés par le score calamiteux de leur candidate respective, Valérie Pécresse à droite et Anne Hidalgo à gauche. C’était, au fond, le rêve que Valéry Giscard d’Estaing, face au RPR chiraquien, avait à peu près réalisé avec la création de l’UDF (Union pour la Démocratie française).
Rendez-vous après les législatives?
Une autre hypothèse, qui avait aussi ses partisans parmi les macronistes de la première heure, aurait consisté – Enfin!, estiment ces fidèles, qui rêvaient il y a cinq ans d’une grande et solide formation macroniste – à fusionner en un vaste parti majoritaire ces différentes sensibilités, pour éviter le fractionnement du mouvement présidentiel en plusieurs petites chapelles, lesquelles ne demanderaient à l’évidence qu’à devenir rivales auprès du monarque répubicain de l’Elysée.
Une telle fusion pourrait aller des socialistes refusant tout compromis avec Jean-Luc Mélenchon aux gaullistes séduits par l’idée de faire un bout de chemin avec Macron plutôt qu’avec l’extrême droite, en passant par les centristes, les démocrates-chrétiens et même les Verts, eux aussi au bord de l’éclatement depuis l’échec sévère de leur candidat, Yannick Jadot.
Aux dernières nouvelles toutefois, et tout bien pesé, ni l’une ni l’autre de ces hypothèses n’auraient le vent en poupe, même si, bien sûr, beaucoup de choses peuvent encore se passer avant les législatives des 12 et 19 juin. L’idée étant plutôt – mais jusqu’à quand? – de laisser le scrutin législatif se dérouler avec les étiquettes existantes, et de renvoyer aux lendemains des élections de juin un éventuel remodelage du paysage à la fois partisan et législatif.
A la recherche d’un Henri IV?
L’autre grand chantier présidentiel en matière d’organisation est évidemment celui du gouvernement, étant bien entendu qu’il s’agit à ce stade de nommer l’équipe qui conduira – si possible avec succès, pour l’Elysée – la majorité parlementaire macroniste sortante à une nouvelle victoire en juin. En général, c’est à peu près acquis: à un président nouvellement élu, les électeurs tendent à accorder aussi une majorité parlementaire pour gouverner. Mais cette présidentielle 2022 est très particulière: tout le monde sait bien, et Macron le premier, que les voix recueillies par lui sont en partie dues au refus de voir s’installer l’extrême droite à l’Elysée. Qu’en sera-t-il donc aux législatives?
Le maintien de Castex à Matignon pourrait se défendre: ce haut fonctionnaire n’est certes pas un politique de choc, mais il n’a pas une mauvaise image. Pour autant, il n’a pas non plus celle d’un battant, susceptible de mener, de circonscription en circonscription, les amis de l’ancien et nouveau président à la victoire. Mais trouver un nouveau (ou une nouvelle) venu(e) n’est pas non plus une mince affaire. Des noms circulent, comme celui du jeune ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, ou de la ministre du Travail, Élisabeth Borne, qui a le triple mérite d’être une femme, de venir de la gauche et d’avoir bien géré son ministère.
Il paraît qu’Emmanuel Macron, interrogé par ses conseillers sur le profil idéal du nouveau chef du gouvernement, aurait répondu: „Trouvez-moi un Henri IV!“. Le problème étant que le „bon roi vaillant“, grand réconciliateur du royaume de France, et tant aimé à ce titre par ses sujets, est mort en 1610. Assassiné, d’ailleurs …
De Maart
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