Sonntag26. Oktober 2025

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FranceDéfections, sondages en baisse, meeting faible: la mauvaise passe de Valérie Pécresse

France / Défections, sondages en baisse, meeting faible: la mauvaise passe de Valérie Pécresse
C’est très loin d’être sûr que le meeting d’hier aura permis à Valérie Pécresse de rectifier l’impression produite jusque-là sur le grand public  photo: AFP/Alain Jocard

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La candidate des Républicains à l’élection présidentielle, Valérie Pécresse, a tenu hier après-midi son premier grand meeting. Il est vrai que Mme Pécresse avait le plus urgent besoin de relancer sa campagne après une semaine bien éprouvante pour elle.

„Les choses se déroulent comme elle le souhaitait.“ Ainsi les membres de l’entourage de la candidate de la droite modérée répondaient-ils, ces derniers jours, aux questions des journalistes qui les interrogeaient sur la période plutôt sombre qu’elle traversait. Avec le même optimisme de commande que celui qu’affichaient ces militants survoltés scandant inlassablement, hier au Zénith, l’une des plus grandes salles parisiennes avec plus de 7.000 sièges disponibles, à chaque fin de phrase de Mme Pécresse ou presque: „Valérie à l’Elysée! On va gagner!“

Telle n’était pourtant pas l’impression laissée par le déroulé de la semaine écoulée. D’abord parce que les sondages traduisaient plutôt une baisse des intentions de vote en sa faveur. Non pas un effondrement, certes; mais du moins une érosion, alors qu’elle avait tout d’abord bénéficié de bons scores après sa désignation, début décembre, comme candidate par son parti.

Désormais distancée par Marine Le Pen, qu’elle dépassait pourtant quelques semaines plus tôt, elle a même vu sa courbe venir rejoindre celle d’Eric Zemmour, qui, lui, gagnait régulièrement du terrain. Vendredi dernier, elle était au même niveau d’intentions de vote, à 15%, contre 17,5% pour la candidate du Rassemblement national. Ce tassement pouvait se révéler d’autant plus redoutable pour Valérie Pécresse qu’il était perçu par un certain nombre de cadres de son parti comme la sanction d’un manque de dynamisme, d’un côté trop „bon chic bon genre“, d’une personnalité trop lisse …

„On ne peut pas dire qu’elle vende du rêve!“

C’est sans doute ce qui a provoqué, ces derniers jours dans les rangs des Républicains, un certain nombre de défections qui ont sans doute contribué à accélérer ce mouvement de désaffection. Parmi elles, l’ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, considéré comme un parlementaire „financier“ important à droite, puis la maire LR de Calais, Natacha Bouchart, ont annoncé mercredi puis jeudi leur intention de rallier la candidature encore officieuse d’Emmanuel Macron. L’ancienne secrétaire d’État sarkoziste Nora Berra a fait de même le lendemain.

La garde rapprochée de la candidate a elle aussi fait l’objet de virulentes critiques internes, notamment son directeur de campagne, Patrick Stéfanini, vieux et fidèle chiraquien, attaqué en termes très vifs par l’ancienne garde des Sceaux Rachida Dati. „Moi, les losers, ça ne m’intéresse pas, et j’ai dit à Valérie Pécresse qu’il ne faudrait pas trop qu’elle le montre“, a-t-elle aimablement déclaré sur France-Info.

Mais c’est peut-être un silence qui aura été, ces derniers temps, le plus douloureux pour Mme Pécresse: celui de Nicolas Sarkozy, qui l’a certes reçue la semaine dernière mais sans prendre (pour l’instant?) parti pour elle. Et qui, bien pire encore, aurait tenu sur elle, en privé, des propos particulièrement peu amènes, rapportés par Le Canard Enchaîné. „Elle a un côté pimbêche, très techno, et scolaire. Elle n’a pas beaucoup de créativité, on ne peut pas dire qu’elle vende du rêve, hein!“, aurait asséné l’ancien président, qui malgré ses divers déboires judiciaires garde encore une réelle influence à droite.

Une salle bien „chauffée“, mais …

Le meeting d’hier aura-t-il permis à Valérie Pécresse de rectifier l’impression produite jusque-là, non pas seulement sur Sarkozy mais aussi et surtout sur le grand public? C’est très loin d’être sûr. Sans doute l’immense salle aura-t-elle été constamment „chauffée“ par des groupes de jeunes militants à l’enthousiasme ostensible et répétitif (ils étaient, dit-on chez LR, environ 2.000). Sans doute aussi, à part Nicolas Sarkozy, toutes les grandes figures du parti se pressaient-elles dans les premiers rangs puis sur la scène, y compris les autres postulants qu’elle avait devancés au second tour de la primaire de décembre … et Rachida Dati.

Mais Mme Pécresse, à qui ses conseillers en communication avaient probablement suggéré de hausser la voix et de marteler ses phrases, s’est lancée durant plus d’une heure dans un numéro laborieusement théâtral qui, loin de faire d’elle l’oratrice résolue et brillante qu’il s’agissait de révéler aux Français, aura au contraire confirmé combien elle maîtrise encore mal l’exercice. Ce qui ne serait pas forcément grave si, du moins, son propos avait proposé un contenu fort et neuf à ses auditeurs et téléspectateurs.

Malheureusement pour elle, beaucoup de ces derniers pourraient bien n’avoir pas eu l’impression, ni sur le fond ni dans la forme, d’assister à la naissance d’une nouvelle étoile présidentielle. La vraie campagne ne fait que commencer, certes. Mais …