Dienstag21. Oktober 2025

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FranceMacron veut réformer l’espace Schengen pour que l’UE „protège ses frontières“

France / Macron veut réformer l’espace Schengen pour que l’UE „protège ses frontières“
Pendant une introduction d'une heure, Emmanuel Macron a détaillé ses multiples chantiers pour cette 13e présidence tournante française et la première depuis 2008 Photo: AFP/Ludovic Marin

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Emmanuel Macron s’est plus que jamais affiché en pro-Européen en présentant jeudi ses ambitions pour la présidence française du Conseil de l’UE, dont les priorités sont de rendre l’Europe plus „puissante dans le monde“ mais aussi de mieux protéger ses frontières extérieures.

Emmanuel Macron, qui prendra le 1er janvier prochain la présidence tournante du Conseil européen, a détaillé jeudi au cours d’une conférence de presse ses intentions à cet égard. Des intentions qui étaient déjà en partie connues, d’autant plus que l’hôte de l’Elysée, soucieux de faire de cette courte présidence européenne un atout pour sa réélection, mobilise depuis plusieurs mois déjà, dans la préparation des dossiers qu’il souhaite traiter, de nombreux fonctionnaires.

A quoi s’ajoutent d’ailleurs différentes équipes municipales, car beaucoup de rencontres européennes auront lieu, durant sa présidence du Conseil, non à Paris où à Bruxelles mais dans différentes villes de province. Pour s’en tenir au mois de janvier: les 12 et 13, Brest accueillera le conseil des ministres européens de la Défense, puis, les 13 et 14, ceux des Affaires étrangères; les 20 et 22 janvier. Et ainsi de suite, à Lille, Strasbourg, Grenoble, Marseille, Bordeaux, Arles, Montpellier, Nevers … Qu’après cela la France de province puisse encore se croire oubliée de l’homme de l’Elysée serait vraiment à désespérer!

Pour sa conférence de presse, le chef de l’Etat avait choisi un décor minimaliste, tranchant avec les solennités médiatiques de ses prédécesseurs, et l’assistance, malgré occasion – c’était seulement la seconde à l’Elysée en près de cinq ans – ne dépassait guère une centaine de journalistes. Dont les questions devaient être longuement précédées d’un exposé présidentiel liminaire, de style terriblement énarchique.

Emmanuel Macron a fixé, pour fil conducteur de sa présidence semestrielle européenne – la première pour la France depuis 13 ans – un objectif à multiples facettes: „Passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de ses frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin.“ Réservant l’exposé détaillé de l’ensemble des priorités induites par cette orientation au Parlement européen, devant lequel il s’exprimera le 19 janvier à Strasbourg.

Mais il n’en a pas moins précisé d’ores et déjà un certain nombre de ses préconisations en faveur de la souveraineté de l’UE.

La maîtrise des frontières de l’Europe

A commencer par la maîtrise de ses frontières, passant par „un pilotage politique des accords de Schengen“, „des avancées sur la question du paquet migratoire européen“, et l’établissement d’un „mécanisme automatique de soutien d’urgence aux frontières en cas de crise“. Parallèlement, le président français a dit vouloir travailler à „une avancée sur la politique de défense commune“, avec en particulier la définition d’une „boussole stratégique“ lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui aura lieu en mars. Et aussi „restaurer la relation euro-africaine“ au sommet spécifique des 17-18 février à Bruxelles, relation „qui s’est fatiguée et bureaucratisée“.

D’innombrables autres déclarations d’intention devaient suivre, sur l’Afrique („consolider la paix en Méditerranée“, instaurer un new deal des relations économiques, garantir „l’accès à l’éducation, notamment pour les filles“), mais aussi sur les Balkans, leur développement et leur sécurité, et bien d’autres régions du monde. Sans oublier le grand combat européen pour la culture, l’harmonisation des règles entre Européens, et contre l’intolérance, le racisme, le réchauffement climatique ou encore la diffusion du coronavirus et de ses redoutables succédanés, et l’on en passe.

Au fur et à mesure qu’il déroulait ce catalogue de bonnes intentions, trop fourni pour être réaliste, l’impression s’installait que M. Macron brossait un programme pour quelques décennies, à l’usage d’une Union européenne dont la capacité de prendre rapidement des décisions n’est pourtant pas la caractéristique dominante. De sorte que tout le monde a sans doute partagé l’ironie du journaliste qui a enfin pu lui poser une première question: „M. le Président, avez-vous bien mesuré que vous ne disposerez pas de dix ans à la tête du Conseil européen, mais de quelques mois?“

Au mieux six, en effet, et peut-être guère plus de la moitié avec l’élection présidentielle française: Valérie Pécresse, elle aussi fervente européenne, préparerait déjà, à toutes fins utiles, la relève à la tête du Conseil pour mai/juin 2022 …