Ah, la „Gëlle Fra“!
Voilà une dame bien charmante qui fait beaucoup parler d’elle et qui, malheureusement, n’incite pas ses compatriotes à ne dévoiler que le meilleur d’eux-mêmes.
Parions que cette femme-symbole, témoignage sculptural de la liberté, de l’hommage aux combattants de la Grande guerre et donc de la paix retrouvée, n’aurait sûrement pas voulu être l’objet du pire populisme comme cela est tristement le cas. Pourtant, elle, la muse de l’entente des peuples, elle, l’expression de l’entente, elle est faite pour être libre et donc de porter son message dans le grand monde, au-delà des continents et des océans.
Mais voilà que les démagogues, savamment manipulés par les docteurs autoproclamés ès internet et facebook, spécialistes de sondages „live“ dans la rue, s’en donnent à coeur joie pour décrier la géniale idée de faire du pavillon luxembourgeois à Shanghai un point fort des valeurs universelles lors d’une exposition portant justement le nom „d’universel“. Comment peut-on en arriver là?
Une chose est certaine. Si un petit pays comme le Luxembourg continue de se replier sur lui-même, s’il ne parvient pas à se hausser à un niveau de débat et de discussion autre que celui qui a cours depuis quelques années et si les médias – oui, osons l’autocritique dans notre branche – ne cessent pas de privilégier le populaire-populiste pour cause d’audience et donc de revenus publicitaires, alors la décadence ambiante aura des conséquences politiques et économiques graves à moyen terme.
Que de problèmes, pourtant
En ces temps de chômage croissant, en cette période de stabilité économique précaire, à un moment où beaucoup d’acquis sociaux sont remis en question, chez nous comme partout en Europe, la cohésion serait de mise.
Sachant que pour y parvenir, il faudrait discuter avec sérénité et une honnêteté intellectuelle presque pointilleuse, de tous les sujets qui causent problème, toutes cartes sur table.
Sachant aussi que si la fameuse indépendance nationale doit être préservée, il faudra que le pays soit capable d’ouvrir ses bras aux nouveaux venus d’où qu’ils viennent et quelle que fût leur religion tout en étant capable de sauvegarder ce qui fait le Luxembourg, c.-à-d. son âme, sa convivialité, son intimité.
Sachant donc que l’éducation et l’instruction seront les mots clés pour agir et que dans ces deux domaines – dans le premier plus encore que dans le second – il y a un labeur d’une ampleur qui fait peur.
Le Luxembourg a survécu à plus d’un handicap et à plus d’une crise grâce à sa saine équidistance face à ses grands voisins. Il ne lui arrivera rien de bon s’il croit désormais pouvoir faire un copié-collé de ce qui se fait ailleurs.
Cessons de gaspiller des sommes folles pour de prétendus experts voisins qui n’ont aucun intérêt à comprendre nos mécanismes et nos particularités et qui se contentent de juger dans l’absolu et sur des chiffres nus.
Cessons de vouloir être aussi rigides que tels ou tels voisins, aussi puristes et sectaires que tels ou tels partis en vogue outre-Moselle et essayons d’être nous-mêmes.Cela nous sied mieux et facilitera la recherche de solutions.
Et, surtout, essayons de focaliser sur l’essentiel, sur ce qui est nécessaire, sur ce qui vaut la peine, au lieu de surfer sur des vagues mondialistes aux effets douteux.
Le Luxembourg n’est pas déconnecté du reste de l’Europe et du monde. Il n’y est pas non plus attaché pieds et poings liés. Il a une personnalité et se doit de la défendre. Contre vents et marées et donc contre ces sirènes de mauvais augure que sont les „Besserwisser“ professionnels qui, bizarrement, ne trouvent aucun écho dans leurs pays.
Sait-on jamais?
La dame en bronze doré, de retour de Chine et fraîchement liftée, nous ramènera peut-être un peu de bon vent de l’empire du Milieu et de sa sagesse millénaire …
Danièle Fonck
[email protected]
De Maart
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