Bien sûr, les partenaires sociaux débattront début octobre des conséquences de la fermeture (provisoire?) des sites de Schifflange et de Rodange dans le cadre de la tripartite „sidérurgie“, mais il n’en reste pas moins que pour la première fois depuis la fin des années 70, les engagements côté patronal ne sont pas en concordance avec ce qui avait été conclu en juin dernier.
" class="infobox_img" />Danièle Fonck [email protected]
Cela a, évidemment, un impact politico-psychologique. Comment peut-on continuer à se faire confiance mutuellement si l’une des parties prenantes fait subitement cavalier seul? Ce nouvel élément, provoqué par l’attitude des dirigeants du groupe ArcelorMittal, pèsera forcément aujourd’hui.
Peut-on, sereinement, discuter de solutions quand la méfiance règne et quand la crédibilité d’un des acteurs est mise en doute? Cela paraît d’autant plus difficile que peu avant d’annoncer la fermeture de plusieurs sites, Lakshmi Mittal embrassait le premier ministre luxembourgeois comme une personne à laquelle on veut du bien et disait voir ses salariés comme étant particulièrement méritants.
Drôle de récompense!
Indexation
C’est donc sur cette toile de fond que les partenaires sociaux devront rechercher des accords dans l’intérêt du pays et de sa population.
Bien au préalable, la partie salariale avait souligné que l’indexation automatique des salaires restait pour elle la pierre angulaire dans la compensation des effets de l’inflation. Une inflation, rappelons-le, dont le coût a déjà été supporté, la compensation arrivant ex post!
Là encore, les sempiternelles remises en question du système par le côté patronal (à noter que les acteurs sont les mêmes dans les deux tripartites) ne sont pas que des redites lassantes, mais ébranlent sérieusement le modèle luxembourgeois. Sans compter, n’est-ce pas, que les politiques s’efforcent de moduler l’indexation au point de la réduire à la portion congrue …
Si le Luxembourg continue d’être envié par ses partenaires européens, dont les commentaires du reste sont souvent nauséabonds, c’est que le modèle a fonctionné. Raison de plus de le ménager.
La paix sociale vaut de l’or. Notamment pour le patronat. Il y a donc tout lieu d’oeuvrer à sa poursuite.
L’analyse des syndicats fut lucide et raisonnable. A défaut d’être complètement résolue, la crise pour l’Etat est sous contrôle. Aussi ont-ils affiché leur disponibilité pour discuter ponctuellement et au cas par cas des secteurs et des entreprises en difficulté conjoncturelle, comme cela fut fait de tout temps. Les solutions existent pour qui veut bien y réfléchir. Une noble tâche que cette nécessité-là!
Lorsque l’Histoire passe par une de ces phases où l’incertitude gagne les citoyens et quand des idéologies arrivent en fin de cycle, il importe de jouer collectif. Pour ce faire, la confiance doit régner.
Voilà, plus que jamais, l’enjeu de demain.
Ceux qui haussent le ton autour d’une table de négociation doivent savoir au nom de qui ils agissent et dans l’intérêt de qui. Ils doivent être au clair avec eux-mêmes et savoir s’ils sont des hommes de main ou des libres décideurs, des citoyens au sens civique aigu et des responsables privilégiés qui ont émergé de la communauté nationale.
Il est une banalité vieille comme le monde qui n’en reste pas moins une vérité première: l’intérêt collectif prime sur l’intérêt personnel.
De Maart
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