Donnerstag13. November 2025

Demaart De Maart

Mise sous tutelle

Mise sous tutelle

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Avant de rentrer dans le vif du sujet, une parenthèse. Que de stupidités et que de propos vils ne faut-il lire sur la toile et appelés „réactions des internautes“. Ces textes suffiraient à eux seuls à faire démissionner tous les ministres et couper l’envie à quiconque de le devenir …

D’ailleurs que de spéculations et de pseudo-scoops journalistiques! Pourtant, le ministre Jeannot Krecké n’avait jamais caché qu’il avait l’intention de s’arrêter avant la fin de la législature afin de pouvoir réaliser, à un âge précis, certains projets purement personnels, donc nullement professionnels. Une approche respectable, non? Et qui n’appelle pas de jugement de valeur.

Logo" class="infobox_img" />Danièle Fonck [email protected]

Quant à la succession en devenir: là encore, soyons précis et rappelons que les instances du LSAP décideront sur la base des règles qui sont les leurs et en ayant pris soin d’écouter l’avis des autres ministres, à commencer par le premier d’entre eux, c.-à-d. le vice-président du gouvernement. Inutile dès lors de pseudo-philosopher sur des autoproclamés ou des pseudo-démentis.

Revenons à un sujet autrement plus grave, même s’il est dans le droit fil de ce qui vient d’être écrit, puisque cela concerne la politique avec majuscule. Lundi dernier, le premier ministre français, en annonçant le troisième plan d’austérité, a défendu sa cure imposée aux Français en prétendant vouloir éviter à son pays une ingérence extérieure du type de celle que connaîtront désormais la Grèce et l’Italie.

Ses paroles en disent long.

Voilà deux pays souverains, Etats membres à part entière de l’UE, à la suite d’un diktat franco-allemand, littéralement mis sous tutelle. L’UE, le FMI, l’OCDE, la BM, la BCE contrôleront, jaugeront, ausculteront les moindres faits et gestes politiques grecs et italiens et n’hésiteront pas à s’immiscer à la moindre occasion. Et personne n’y trouve apparemment à redire.

Mais il y a pis.

Le simple fait d’avoir évoqué des noms comme ceux de Lucas Papademos, ex-vice-président de la Banque centrale européenne et de Mario Monti, ex-commissaire européen, illustre le piège dans lequel les Européens sont en train de tomber.

Qu’est-ce à dire?

Incohérence

Que des dirigeants politiques déclarent forfait en suggérant leur propre remplacement par des technocrates qu’ils considèrent le mieux à même pour mener à bien des plans de rigueur concoctés par d’autres technocrates. Un comble. Un peu comme si le Luxembourg choisissait le président de sa banque centrale pour „sucrer“ l’indexation des salaires, conduire la réforme des retraites, revoir le système des prestations maladie et revisiter le dialogue social… Comment a-t-on pu en arriver là?

Un dirigeant politique n’est pas omniscient. Et c’est tant mieux.

Ce qu’on peut attendre de lui, c’est l’honnêteté intellectuelle et morale, le courage de ses idées, sa volonté ininterrompue de servir le bien-être collectif, la capacité de se projeter dans l’avenir, essentiellement sur le plan politique et sociétal.

Pour le reste, il a besoin d’un staff, qualitativement fort, assez humble pour savoir que c’est au ministre de trancher sur la base de critères qui ne seront pas toujours essentiellement techniques. En d’autres mots: les conseillers doivent savoir rester à leur place.

En vérité, tel n’est plus le cas. Dans les hautes sphères de l’Etat comme dans l’entreprise privée, les élites administratives et les „jeunes cadres dynamiques“ n’aspirent qu’à une seule chose: influencer les décisions, montrer qu’eux et eux seuls ont raison. Parce qu’ils auraient le savoir. Quel savoir? La science infuse? La prétention de connaître tous les éléments, toutes les données d’un problème?

Pas étonnant qu’on en soit arrivé à un point où le marché – si fautif, voire coupable – impose sa loi. Au point de contraindre jusqu’aux meilleurs de partir.

Prenons le Grec Papandréou. Un ancien de Harvard, de la London School of Economics, un professeur d’économie! Il serait moins à même de sortir son pays de la crise qu’un „banquier“ de la BCE?

Le jour où la politique aura été définitivement placée sous tutelle par les „marchés“, sous les applaudissements du bon peuple, ce dernier découvrira l’ampleur des dégâts. Il ne rigolera plus, ne médira plus et n’écrira plus de conneries sur internet. Il se tiendra coi, le citoyen libre.