M. Jules Barthel, en sa qualité de co-président du CPJPO, a choisi de parler de la manipulation de l’antisémitisme. Cela change de la soi-disant instrumentalisation de l’antisémitisme, un reproche que nous rejetons avec force, parce que nous estimons qu’il est injustifié et que le sujet est trop sérieux pour que certains s’en emparent à des fins politiciennes.
Des éléments positifs dans Forum/Tageblatt

M. Barthel affirme que la lutte contre l’antisémitisme et d’autres discriminations est d’une importance primordiale. Nous apprécions grandement le passage suivant: „Appeler à la destruction d’Israël, à l’expulsion ou au meurtre de ses habitants juifs, tenir les Juifs collectivement responsables des actions de l’État d’Israël ou dénoncer un lobby sioniste mondial qui veillerait aux intérêts de cet État relève du discours de haine anti-juif et doit être sévèrement réprimé, comme tout autre acte ou discours de haine.“ RIAL souscrit pleinement à ces paroles, qui sont parfaitement en ligne avec son approche. L’auteur rejette ensuite la faute sur l’extrêmedroite, ce qui permet d’exonérer les autres acteurs, notamment ceux de la gauche radicale, mais aussi le CPJPO. Nos analyses montrent pourtant que cette appréciation est erronée – d’où l’intérêt
de collecter des données comme le fait RIAL.
Des éléments qu’il aurait été judicieux d’énumérer
Nous regrettons que M. Barthel ne condamne pas expressément la diabolisation et la nazification d’Israël et de ses institutions. Son prédécesseur, Mr. Henri Grün, avait, nous semble-t-il, rejeté de telles comparaisons ineptes avec le nazisme. M. Barthel écrit: „Le parallèle dressé, à des fins volontairement provocantes, entre la politique du gouvernement israélien et le nazisme peut choquer. Mais on ne saurait lui associer par principe une diffamation ou une incitation à la haine contre les juifs.“
Notre approche est très différente: si nous dénonçons des propos de type nazification, c’est parce qu’ils constituent une normalisation inacceptable du régime nazi et de ses théories raciales, et/ou une banalisation de la Shoah. L’approche choisie par M. Barthel ouvre tout grand la porte aux nazillons et autres révisionnistes. Justifier de telles comparaisons revient à administrer une gifle à toutes les victimes du nazisme, Juifs ou non. On cautionne aussi, en quelque sorte, des déclarations abjectes comme nous en voyons tous les jours sur les réseaux sociaux. Laisser comparer un gouvernement démocratiquement élu (et chacun est libre de formuler une critique à l’égard de sa politique actuelle), à une idéologie mortifère comme le nazisme, est insensé.
La définition de l’antisémitisme
Affirmer dans un paragraphe intitulé „Critiquer Israël n’est pas haïr les Juifs“ est énoncer une évidence – RIAL n’a jamais prétendu le contraire. La définition de travail de l’IHRA le prévoit d’ailleurs très clairement: „Cependant, critiquer Israël comme on critiquerait n’importe quel État ne peut pas être considéré comme de l’antisémitisme.“ Précisons que nous condamnons sans réserve toute instrumentalisation de la Shoah d’où qu’elle vienne.
Charité bien ordonnée commence par soi-même
Le CPJPO serait bien plus crédible s’il agissait contre l’antisémitisme, en commençant dans ses propres rangs. RIAL a en effet repéré un membre de son Conseil d’administration qui accumule des postes de nature antisémite. Cela a pris une dimension telle que nous avons fini par avoir recours à un analyste qui écrit e.a.: „Much of this content originates from low-quality, unverified sources, has a blatantly propagandistic character. In the maelstrom of disinformation one can detect recurring patterns of e.g. antisemitism, Holocaust distortion, and a tendency to vilify Israelis. [The] online activities [of this person] contribute to the normalization of antisemitic and otherwise problematic narratives under the guise of ,antizionism‘ and ,criticism of Israel‘“.
Conclusions
Cet article contient quelques phrases très encourageantes, mais reste décevant dans l’ensemble. Le salut de la Palestine ne passe pas par des manipulations de la définition de l’IHRA, par la normalisation du régime nazi, ou par la diabolisation d’Israël. Si manipulation de l’antisémitisme il y a, c’est notamment du fait du CPJPO comme M. Barthel le démontre de façon convaincante. Et quand on tolère, dans son Conseil d’administration, un „power user“ qui publie sans discontinuer des propos de nature antisémite, on perd toute crédibilité en la matière.
De Maart
H. Gottlieb, nëmmen e Stéck Meenung zum M. Bibi, w.e.g.