Sonntag9. November 2025

Demaart De Maart

FrancePour honorer sa mémoire, les députés nomment général le capitaine Dreyfus

France / Pour honorer sa mémoire, les députés nomment général le capitaine Dreyfus
Le capitaine Alfred Dreyfus (2e de droite) parle avec le général Gillain (centre) après avoir été honoré avec la Légion d’honneur lors d’une cérémonie de réhabilitation à l’école militaire de Paris le 21 juillet 1906 Photo: AFP

Jetzt weiterlesen!

Für 0,99 € können Sie diesen Artikel erwerben:

Oder schließen Sie ein Abo ab:

ZU DEN ABOS

Sie sind bereits Kunde?

Les députés français ont, lundi, approuvé à l’unanimité, une proposition de loi de Gabriel Attal „élevant Alfred Dreyfus au rang de général de brigade“, afin de parachever sa réhabilitation, 130 ans après sa condamnation. Le rapporteur du texte, Charles Sitzenstuhl, élu Renaissance de Bas-Rhin, a salué un vote qui, a-t-il dit, „restera dans l’histoire“, et a appelé les sénateurs „à se saisir rapidement du texte“.

En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, d’origine alsacienne, de confession juive, et dont la ferveur patriotique et la compétence militaire n’ont jusqu’alors jamais été contestées, se voit accuser de trahison au profit de l’empire allemand. Et cela à la suite d’un complot ourdi par des officiers d’extrême droite d’un antisémitisme virulent, dans l’air du temps de cette fin du XIXe siècle dans l’Hexagone.

Ces derniers ont notamment falsifié, voire purement et simplement fabriqué, comme il sera établi plus tard, des documents destinés à l’accabler, dont un fameux „bordereau“ dont il sera beaucoup question au cours de son procès. Condamné, dégradé au cours d’une cérémonie particulièrement humiliante, Dreyfus, qui ne cesse de protester en vain de son innocence, est envoyé en exil au bagne de l’île du Diable, en Guyane.

Mais ce qui est devenu „l’affaire Dreyfus“ ne fait que commencer. D’abord assez mollement, certes; mais elle finira par bouleverser la société française de l’époque, la divisant profondément et durablement en deux camps opposés: les „dreyfusards“, partisans de l’innocence de Dreyfus, et les „antidreyfusards“, convaincus, au contraire, de sa culpabilité.

Le „J’accuse!“ de Zola

Le point d’orgue de ces controverses sera atteint avec la publication, en janvier 1898, à la „une“ du quotidien L’Aurore, d’une „lettre ouverte au président de la République“, titrée de ce seul mot mais en caractères d’affiche: „J’accuse!“, trouvé par Georges Clémenceau qui codirige alors le journal. Il est vrai que l’auteur de cette interpellation publique qui va faire très grand bruit n’est pas n’importe qui: c’est l’écrivain Emile Zola, révolté par l’acquittement d’un homme qui se révèlera plus tard avoir été le maître d’œuvre du complot, le commandant Esterhazy.

Les polémiques, les manifestations, les batailles d’experts (graphologues notamment) et même les crises ministérielles, s’enchaînent à un rythme effréné. Certains aspects très troubles de l’accusation commencent à apparaître lors de différentes contre-enquêtes, faisant évoluer les consciences – pas toutes cependant. Dreyfus bénéficie en 1899 de la grâce du président Félix Faure, mais il lui faudra attendre de longues années encore pour que justice lui soit rendue avec, en 1906, un jugement de la Cour de cassation qui le reconnaît enfin innocent et le réintègre dans l’armée, avec le grade de chef d’escadron, autrement dit commandant. C’est donc désormais celui de général de brigade qui sera conféré à sa mémoire, ce qui aura le mérite de reconstituer l’itinéraire probable qui eût été celui du capitaine Dreyfus s’il n’avait été si cruellement et injustement entravé.

Si cette affaire a connu un tel retentissement, c’est bien parce qu’elle a servi de puissant révélateur, si ce n’est à l’émergence, du moins à la montée en puissance de l’antisémitisme en France, et même à son affirmation décomplexée. Comme, plus tard, le refera le régime de Vichy, sa ségrégation d’Etat et ses „lois antijuives“. Et l’ouverture d’un tel débat parlementaire, même s’il s’est conclu par un vote unanime des députés (du moins les 197 élus présents, sur un effectif total de 577…), ne pouvait pas ne pas prendre, dans le climat actuel que connaît la France, une signification particulière.

Et peut-être un peu trop commode aux yeux de certains. Plusieurs parlementaires, tout en étant solidaires de la démarche, ont ainsi insisté sur le fait que celle-ci ne devait pas servir à masquer l’antisémitisme toujours présent chez certains, en particulier aux deux extrémités de l’éventail politique. En attendant, ce dernier week-end encore dans la capitale, plusieurs institutions juives ont fait l’objet de dégradations, en particulier le „Mur des Justes“ énumérant ceux des Français qui ont, souvent au péril de leur propre vie, sauvé des juifs durant l’occupation.

Luxmann
4. Juni 2025 - 12.22

Tant qu on y etait,pourquoi pas marechal de France?
Il n y a a plus de traitement a verser de toute maniere😉