Sonntag21. Dezember 2025

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Forum„Il y a des décennies où rien ne se passe, il y a des semaines où des décennies se produisent“ – Ukraine, Europe, Etats-Unis, Russie par René Kollwelter

Forum / „Il y a des décennies où rien ne se passe, il y a des semaines où des décennies se produisent“ – Ukraine, Europe, Etats-Unis, Russie par René Kollwelter
 Photo: Scott Olson/Getty Images via AFP

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J’avais prévu de „titrer“ et de rédiger la présente contribution autrement, me focalisant sur l’Ukraine et autres sujets annexes ou connexes, en me référant exclusivement à un événement majeur qui s’est produit sur la scène internationale en relation directe avec la prise de fonction de la nouvelle administration américaine. Je veux parler du discours hallucinant, menaçant, arrogant du nouveau vice-président américain, le dénommé J.D. Vance, prononcé à la Conférence de Munich sur la sécurité, encore appelé „le Davos de la défense“, il y a deux semaines. J’étais persuadé qu’en termes d’irrespect, d’arrogance, de brutalité, d’absence de diplomatie, de respect (?), il aurait été difficile de faire mieux.

Erreur. Il y a quelques jours, en plein bureau ovale, comme on appelle le bureau du président des Etats-Unis, Munich était „peanuts“. Devant les télévisions du monde entier, Trump a admonesté, morigéné, réprimandé, sermonné, tancé le président ukrainien Zelensky comme un instituteur à l’ancienne a pu traiter jadis un cancre de la classe. Inadmissible. Les petits pays, en droit international, ont la même voix et le même droit au respect qu’une grande nation, excepté bien-sûr le poids politique.

Petit rappel historique

Un petit rappel historique n’a jamais fait de mal à personne, ni à vous, chers lecteurs, ni à l’auteur de ce papier. Vous rappelez-vous qu’on utilise l’appellation „Le vieux continent“ pour désigner l’Europe, par opposition au „Nouveau monde“, c’est-à-dire l’Amérique? En effet cette appellation est née au moment où les premiers colons sont arrivés en Amérique. Ainsi jusqu’à l’ère des grandes découvertes, personne, en Europe, ne savait que les Amériques existaient. L’Europe était pendant des siècles le phare de l’humanité et grâce notamment à la colonisation. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Trop beau pour être vrai!

Avec l’invasion russe en Ukraine, il y a trois ans, une nouvelle page importante de l’histoire de l’Europe a été tournée, caractérisée, pendant des décennies, par une forme de cohabitation pacifique de deux mondes, qui s’affrontaient indirectement, surtout sur le plan économique, voire politique. Trop beau pour être vrai. Or depuis février 2022, une nouvelle ère historique a commencé, dont au début nous ne mesurions pas la portée mondiale, croyant que nous avions à faire seulement à un conflit régional, où les superpuissances s’affrontaient par pays interposés. Le camp occidental semblait tenir bon.

Je vais faire court. Avec l’élection de Trump, on a l’impression qu’en cinq semaines on a cassé plus de vaisselle que d’autres en cinquante ans. Alors qu’on croyait tous (?) que la paix, qui caractérisait notre vivre-ensemble sur le vieux continent, serait durable voire presque éternelle, nous venons de faire un atterrissage brutal qui nous a remis les pieds sur terre. La cerise sur le gâteau, ou la démonstration de ce que la nouvelle administration américaine pense de nous autres Européens, a été le discours déjà évoqué du vice-président américain J.D. Vance à la Conférence de Munich sur la sécurité, où ce dernier, en vingt minutes, s’en est pris aux dirigeants européens, assis en face de lui, consternés, en présentant une vision très personnelle, ou une nouvelle vision américaine, de la sécurité de notre continent et de ce qui le menace.

Sans blêmir, et à quelques jours des élections allemandes, ce bonhomme a en plus clairement pris position en faveur du parti d’extrême droite, l’AfD, les cousins de notre ADR luxembourgeois, qui ont de beaux jours devant eux, à condition de reprendre tout simplement les thèses de leurs cousins américains. Vance a attaqué, avec une véhémence inouïe et en usant de fake news et autres exagérations, mensonges, contre-vérités etc., les démocraties libérales de l’Europe. Il n’a pas hésité à affirmer que les dangers qui menacent cette dernière sont moins liés à la Russie, mais à l’intérieur même de l’Europe, s’en prenant notamment à la „censure“ qui frapperait l’extrême droite européenne (sic), aux „politiques antichrétiennes“ (resic) et à l’immigration extra-européenne favorisée par de nombreux gouvernements européens (resic). Il citait également des „ennemis intérieurs“ qui pousseraient les Européens à „oublier leurs valeurs démocratiques communes avec les Etats-Unis“ (resic).

Comment réagir au Luxembourg?

Comme les événements se sont précipités ces derniers jours, même sur le plan national, j’ai décidé, espace rédactionnel réduit oblige, de supprimer une partie de mon texte ici et maintenant, et de me focaliser aux prises de position récentes exprimées mercredi dernier à la Chambre des députés, dans la foulée de la réunion de Londres de responsables politiques européens.

Soyons clairs et précis. L’effort que le Luxembourg doit fournir pour participer notamment aux coûts d’une politique de sécurité européenne autonome, c’est-à-dire sans le parapluie des USA, est énoooorme. Presque tous les orateurs en ont convenu. Tout ce qui a été conçu, sur le plan national, dans ce contexte, jusqu’à présent, doit être jeté aux orties, à commencer par la participation de notre pays à l’effort de sécurité européen, limitant par exemple notre engagement à l’OTAN à 2% du PNB (et non du PIB, comme pour les autres).

Rappelez-vous qu’il y a quelque temps, le gouvernement Gambia a fêté la fixation du montant de notre contribution timide à l’OTAN comme une grande victoire diplomatique, à grands renforts de publicité. Le champagne a coulé presque en direct à la télé. Cet épisode pénible doit être oublié et supprimé dans les livres d’histoire récente.

Dorénavant nous sommes confrontés à assurer des dépenses énoooormes au cours de la décennie future, et le gouvernement doit parler vrai à la population, comme le premier ministre a déjà commencé à la faire à la Chambre des députés, l’autre jour. Beaucoup de compteurs doivent être remis à zéro.

La question n’est plus de savoir si nous serons appelés à augmenter notre budget militaire et de sécurité, mais comment nous allons y parvenir et combien cela va nous coûter. Passer simplement par le budget ordinaire ou le budget extraordinaire de l’Etat, qui pourraient être amendés par un collectif budgétaire, ou, comme on l’appelle également, un budget rectificatif, restera insuffisant et ne répondra pas aux défis auxquels notre pays est confronté dorénavant.

L’objectif du gouvernement doit être de sensibiliser davantage notre population, de lui expliquer plus clairement la situation, les enjeux et les menaces voire les défis auxquels nous sommes confrontés. Finies les déclarations creuses et évasives que nous devons écouter depuis des semaines de la part de certains ministres. Churchill, en 1942, au début de la Deuxième Guerre mondiale, utilisait une formule devenue célèbre entre-temps: „Je n’ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur.“ Arrêtons de rêver ou de nous cacher. Nos partenaires européens connaissent tous la situation enviable de nos finances publiques, ils vont nous demander, à juste titre, d’augmenter considérablement notre participation financière future pour assurer notre part de la sécurité globale de notre continent. L’urgence est là, devant notre porte, elle a déjà sonné, il faudra lui ouvrir …

Il est midi moins cinq. Dans la logique de ce que nous venons de vivre en quelques semaines seulement, nous ne pourrons plus nous cacher derrière des arguments fallacieux qui expliqueraient le comment et le pourquoi de nos réticences, quand il s’agit de prendre nos responsabilités et de passer à la caisse, comme d’autres partenaires sont appelés à prendre les leurs et à régler leurs factures. Certains ont une avance, il me semble que nous avons du retard.

Tout un chacun devra être conscient que demain on ne rasera plus gratis. Autres enjeux, autres moyens. C’est aussi simple que ça!

Impôt et fonds de sécurité, bons d’Etat et autres

Pour bien souligner l’importance de notre effort collectif nécessaire, pour renforcer la prise de conscience de notre population, pour sensibiliser tout le monde, pour répondre aux exigences de la situation, tant nationales qu’internationales, et nonobstant tous les efforts possibles de le faire par le biais du budget de l’Etat, je propose qu’on introduise, à l’instar de l’impôt de solidarité des années 80 dans le contexte de la crise sidérurgique, un impôt de sécurité et un fonds de sécurité pour répondre collectivement aux défis qui nous sont posés.

Un tel fonds de sécurité, qui serait principalement, mais pas exclusivement, alimenté par l’impôt cité plus haut, dont je me garderai bien de définir aujourd’hui un montant, devrait reprendre globalement les mêmes critères qui ont présidé à l’ancien impôt de solidarité cité plus haut, c’est-à-dire pas d’annualité budgétaire, des taux différents pour les personnes physiques et pour les collectivités, en y ajoutant des exonérations pour les personnes aux ressources faibles. Cet impôt serait plus „juste“ (en termes de justice sociale), car il serait calculé proportionnellement sur l’impôt que, d’ores et déjà, les contribuables de toutes sortes paient actuellement. Un impôt qui se greffe donc sur l’impôt. L’alimentation de ce fonds pourrait être complétée par des recettes budgétaires ordinaires ou par des plus-values budgétaires.

Une autre source de financement pourrait être l’émission, de la part du gouvernement, de bons d’Etat destinés aux épargnants ordinaires. Tout citoyen pourrait les acheter dans une banque lorsque l’Etat les émet, normalement plusieurs fois par an.

Voilà. Je dois m’arrêter ici pour aujourd’hui. On aura certainement l’occasion de revenir sur ce sujet. Le risque est grand que, dans tous les cas de figure, beaucoup de citoyens du Luxembourg seront obligés de partir une fois de moins en vacances, par an, prochainement … Mais le jeu ne vaut-il pas la chandelle?

René Kollwelter est un ancien député et ancien conseiller d’Etat
René Kollwelter est un ancien député et ancien conseiller d’Etat
Grober J-P.
15. März 2025 - 20.51

Luxmann, wien war dann den éischten "Belliciste" an dëser "Spezialmissioun? Passt op Är Grammatik op!

Luxmann
13. März 2025 - 17.00

RK ferait mieux de se concentrer sur ptit Leon de maacher...c est son rayon
La politique intenarionale depasse largement son champ de vision...d autant plus qu il se contente d anonner betement les memes slogans bellicistes que le CEO Luc,qui n est pourtant pas son copain habituel.
Faire de la propagande pour acheter des armes chez les ricains...quelle triste besogne pour un ex socialo qui a perdu les pedales depuis belle lurette.
Bonne mere comme on dit la bas...pas vrai Rene?

Luxmann
13. März 2025 - 12.22

L ex socialiste RK ,dont on ne sait plus depuis longtemps dans quel camp il joue ,se range donc du cote des bellicistes et propose d investir massivement dans un fonds de securite pour acheter des armes.
Laissez nous deviner qui rigole bien en lisant ce genre de propos.
Nos amis les sieurs Trump et Vance, car ces armes ne seront evidemment pas achetes en Chine ou en Russie.
Mais made in USA...comme il se doit.😀

Grober J-P.
9. März 2025 - 9.40

"une fois de moins en vacances, par an, prochainement " M. Kollwelter, kennen etlech Famillen, déi domat kee Problem hun!!!
"destinés aux épargnants ordinaires"
M. Kollwelter, do nees dat selwecht. Nët verallgemengeren. Etlech Famillen hun nët all Dag e Bifdeck um Teller leien.
Solle mer ët nët wéi d'Schwäizer machen?