Freitag26. Dezember 2025

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Festival du film italien de VilleruptDu stationnement jusqu’aux féminicides – un aperçu de la première semaine du festival

Festival du film italien de Villerupt / Du stationnement jusqu’aux féminicides – un aperçu de la première semaine du festival
À l’affiche du „Festival du film italien de Villerupt“: entre autres les féminicides Source: Festival du film italien de Villerupt

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La première semaine de festival a su satisfaire toutes les attentes des spectateurs: projections de films les plus divers, rencontres entre cinéastes invités et festivaliers, musique, dédicaces de livres, expositions, convivialité et même du beau temps, exaltant les couleurs de l’automne lorrain et luxembourgeois.

Cependant, un petit bémol a agacé bien des visiteurs venus en voiture et voulant se garer à l’arrière du centre culturel L’Arche: de gros blocs en béton empêchaient l’accès à une grande partie du parking. Questionnée sur cet état de choses, la mairie de Villerupt a répondu qu’elle avait dû prendre cette mesure pour éviter que le parking soit continuellement envahi par les caravanes des „gens du voyage“. Il s’agit de populations nomades ou semi-nomades, qui s’installent sur des terrains de domaine public de façon illégale. Occupant des aires en proximité de la frontière avec le Luxembourg, ils peuvent fréquenter le Grand-Duché sans pour autant y installer leurs caravanes.

Travail de longue haleine

Durant la soirée d’ouverture, la déléguée générale du festival Sandrine Garcia et la présidente du Pôle de l’image Marie-Louise Antenucci ont mis l’accent sur le travail de longue haleine qui est nécessaire pour préparer au mieux cet événement ambitieux. „Un an de recherches, de demandes d’administration, d’obtention de droits, de négociations avec les producteurs, de transactions avec les distributeurs, de pourparlers avec les artistes, de planifications de séances, de récupération des copies…“, ont-elles énuméré, mentionnant aussi l’engagement d’une centaine de bénévoles passionnés et le soutien de financeurs tout aussi fidèles. Les membres du jury et ceux du jury des jeunes sont montés sur scène et Jani Thiltges, président du jury, a déclaré ouverte cette 47e édition du festival.

En ce qui concerne le jury de la critique, une nouveauté a été introduite: la délibération se fait désormais en public! Elle vient d’avoir lieu dimanche passé et il était fort intéressant d’entendre les cinq experts en critique cinéma exprimer leur opinion sur les six avant-premières qui leur avaient été assignées: „Vermiglio“ de Maura Delpero, „Le Déluge“ de Gianluca Jodice, „Lettres siciliennes“ de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza, „Les Damnés“ de Roberto Minervini, „Prima la vita“ de Francesca Comencini et „Quell’estate con Irene“ de Carlo Sironi. C’est „Vermiglio“ qui a été choisi, presque à l’unanimité, pour recevoir l’Amilcar du jury de la critique.

Féminicides comme thème

La soirée inaugurale s’est terminée avec „Divorzio all’italiana“, le film par lequel, en 1961, Pietro Germi avait tourné en dérision la loi qui interdisait le divorce en Italie et couvrait les adultères, les violences conjugales physiques ou psychiques et les féminicides. Le film avait obtenu l’Oscar du meilleur scénario original en 1963, le Golden Globe du meilleur film étranger et Marcello Mastroianni celui du meilleur acteur dans un comédie. De nos jours, et bien que le divorce en Italie existe depuis 1970, on assiste à un phénomène très alarmant et en recrudescence, celui des féminicides.

Le „délit d’honneur“ a peut-être disparu de la législation italienne, mais la mentalité patriarcale et le refus de la perte de contrôle sur leur conjointe de la part d’hommes narcissiques et manipulateurs, est beaucoup plus difficile à éradiquer. Souvent, par amour ou par peur, arrivant à se sentir coupables, les femmes ne dénoncent pas les maltraitances subies ou, si elles le font, rien ne les protège vraiment des impulsions vindicatives de leur partenaire, même pas le bracelet électronique anti-rapprochement. Il arrive qu’il ne fonctionne pas ou que, à l’arrivée de la police alertée, le féminicide ait déjà été commis. Les victimes de ces relations familiales toxiques ne sont pas seulement les femmes, mais aussi les enfants, qui se retrouvent, du jour au lendemain, sans mère ni père, celui-ci se suicidant ou finissant incarcéré.

Dans la programmation du festival de Villerupt, beaucoup sont les longs-métrages sur ce sujet. „Il reste encore demain“ (2023) de Paola Cortellesi, qui a battu tous les records d’affluence dans les salles italiennes et à l’étranger, collectionnant d’innombrables prix, en est un exemple. Le film met l’accent aussi sur l’importance du droit de vote concédé aux femmes après la guerre, en 1945. Avec „Familia“, Francesco Costabile, inspiré par le livre autobiographique de Luigi Celeste „Non sarà sempre così“, a porté à l’écran la dramatique histoire de Luigi et de sa famille. Après des années de violences conjugales, le placement de Luigi et de son frère dans un foyer pendant 4 ans, le retour ensuite du père au domicile familial, réitérant ses comportements machistes de „padre padrone“.

Scène du film „Familia“
Scène du film „Familia“ Photo: Tramp Limited, Indigo Film, O' Groove

Luigi a fini par le tuer pour protéger sa mère et son frère. Il a passé neuf ans en prison, car la justice n’a vu en lui qu’un assassin. Accompagnant discrètement le réalisateur Costabile à la projection du film à la KUFA samedi dernier, il a fait comprendre que personne n’accueille la haine de façon volontaire. Pour lui „la vie dépend du contexte dans lequel on naît, de la chance qu’on a ou qu’on n’a pas, de cette main qu’on voudrait attraper avant de tomber, mais qui, malheureusement, trop souvent, on ne vous tend pas“. Le titre du film étant écrit en latin „Familia“, Costabile en a fait découvrir l’inquiétante étymologie et qui expliquerait l’origine de la culture patriarcale occidentale: „Famille dérive de famulus, donc de servitude, vu que par le contrat de mariage, l’homme avait droit à une servitude, comprenant aussi sa femme et ses enfants.“

L’acteur Michele Riondino, connu non seulement pour sa bravoure de comédien, mais aussi pour son engagement social et politique, a reçu l’Amilcar de la Ville de Villerupt. „Palazzina LAF“ est son premier long-métrage en tant que réalisateur. Après la projection de son film sur l’aciérie ILVA de Tarante, sa ville natale et dont il connaît à fond les problèmes et revendications ouvrières liés aux (mauvaises) restructurations de l’usine, il s’est engagé dans une discussion assez animée avec le public, montrant que l’argument lui tient à cœur. Il est évident qu’ici, dans nos régions du bassin minier, maintes expériences et problématiques sont communes.

Et puis? 

Relation fille-père au centre: „Prima la vita“ de Francesca Comencini
Relation fille-père au centre: „Prima la vita“ de Francesca Comencini  Photo: Kavac, IBC Movie, OneARt, Les films du Worso

Il reste un peu moins d’une semaine de festival à vivre: à ne pas manquer deux films qui parlent de la relation fille-père fameux. Dans „Marcello mio“, Chiara Mastroianni et le souvenir de son père fusionnent au point de faire de Chiara le fantôme ou l’incarnation de Marcello. Troublante, d’ailleurs, la ressemblance de Chiara à son père! Avec „Prima la vita“ (autre titre „Il tempo che ci vuole“) Francesca Comencini a travaillé sur la relation qu’elle avait avec son père Luigi Comencini en alternant admiration et perception conflictuelle.

Les amateurs de comédies se régaleront avec la verve de l’actrice Pilar Fogliati et ses rocambolesques transformations dans „Romantiche“, dont elle est aussi la réalisatrice, ou bien dans „Romeo è Giulietta“ de Giovanni Veronesi, où l’accent sur le verbe être est bien placé, car Romeo est Juliette.

Festival du film italien de Villerupt

Encore jusuq’au 11 novembre; toute la programmation sur festival-villerupt.com.