Depuis plusieurs années, je soussigné Luciano Pagliarini participe activement à l’aventure „Ferroforum“ et je suis bien placé pour apprécier le programme éclectique, original, et résolument „ouvert à tous les vents“ proposé et mis en place par l’équipe qui anime Ferroforum.
Rien que le fait d’avoir investi l’ancien atelier central de l’ex-usine d’Arbed Esch-Schifflange pour y perpétuer l’idée-même de la culture du fer et de l’acier et tout ce qui tourne autour, mérite à lui seul d’être mis en avant.
Depuis le début (2019-20), l’accent à Ferroforum était mis sur le concret, l’authentique: musique vivante, manifestations diverses in situ, rencontres intercatégorielles et intergénérationnelles, évocations d’un passé pas si lointain, mais qui tend à disparaître (bals populaires, fêtes foraines, pratiques culinaires au travail, etc).
Plusieurs ouvrages ainsi qu’un nouveau magazine sortis sous les auspices de Ferroforum témoignent de la vitalité et du dynamisme de cette structure dédiée à la culture industrielle. Mais ce sont surtout l’afflux et la fidélisation d’un public de plus en plus nombreux qui mérite d’être souligné. Car, à force de proposer au public des soirées dansantes ou des kermesses „comme dans le temps“, sans parler des concerts live (jazz, classique, rock), des rencontres de forgerons et de mécanos — et j’en passe et des meilleures — la fréquentation de ce lieu emblématique et insolite ne cesse de croître … Même les plus sceptiques (au départ) n’oseraient plus mettre en doute cette constatation du toujours plus de succès …
Feieren, Musek, Danz: vendredi prochain, le 6 septembre 2024, ce sera la deuxième année consécutive que Ferroforum organisera toute une journée dédiée aux bals. Cette année, l’événement s’articulera autour des travaux de recherche de la post-doctorante Laura Steil qui travaille en ce moment sur un ouvrage consacré aux dancings de Esch-Grenz et qui emmènera à Ferroforum des congressistes en Public Story, réunis à l’Université d’Esch-Belval. Ce rendez-vous avec le monde de la danse est prévu depuis plusieurs mois. Affiches et flyers circulent depuis des semaines, les préparatifs vont bon train … et c’est avec d’autant plus de consternation que nous avons appris l’existence du projet „Let’z Dance“! … prévu pour les 28-29 septembre prochains et dont le moins qu’on puisse dire, c’est que cela ressemble étrangement à ce qu’envisage de faire — et ce qu’a déjà fait — Ferroforum (d’ailleurs cela fait plusieurs années qu’avec mes musiciens des BIM j’anime des séquences dansantes à Ferroforum).

Je n’ai aucunement l’intention de lancer une polémique sur des pratiques que d’aucuns seraient tentés de considérer à la limite du vol d’idées pour ne pas dire plus … mais qu’il me soit donné ici la possibilité de m’interroger sur un état d’esprit qui ne semble régner qu’au Luxembourg (je jure qu’en presque un demi-siècle de carrière à l’étranger, et notamment en France, je n’ai jamais été confronté à ce genre de situation pour le moins ambigüe)…
Alors, mes questions:
En sachant que Ferroforum avait comme vocation et spécialité, depuis des années, d’organiser des bals, et ce avec le succès que l’on connaît, comment se fait-il que personne n’ait songé à souffler mot de ce qui se mijotait, dans le même sens, ailleurs?
En sachant que Laura Steil, éminente chercheuse, travaillait main dans la main depuis des années avec Ferroforum pour explorer les mondes fascinants des bals (projet d’ouvrage auquel je participe modestement d’ailleurs), comment est-ce possible qu’à aucun moment, on ait tenté de suggérer une forme de partenariat?
Cerise sur le gâteau: il semblerait qu’il est question de construire un haut-fourneau en carton (projet „Let’z Dance“). Or, ça c’est du Ferroforum tout craché. Je signale que Ferroforum s’est illustré en fabriquant et en faisant fonctionner des cubilots, un mini-haut-fourneau, etc. Rendons à César ce qui est à César …
Conclusion
Vu de l’extérieur (ce qui est mon cas), on ne peut s’empêcher de voir à l’œuvre des instances complètement dépourvues d’idées originales, d’esprit d’initiative et d’aptitude à la collaboration; le tout doublé d’une intention pernicieuse de faire fi des réalités. Au lieu de soutenir les efforts et les idées originales, pour le coup, de Ferroforum, on préfère complètement l’ignorer, le zapper (pour utiliser une expression à la mode).
Maintenant, il s’agit de transformer l’essai. Financièrement, je suppose que „Let’z Dance“ disposera de moyens plus conséquents, ce qui rend le succès presque obligatoire. Dans l’absolu, l’opération „Let’z Dance“ devrait se dérouler sans encombre; il eut suffi de peu de choses pour que tout le monde soit conquis. Mais ce n’est pas par le déni et les inspirations trop „voyantes“ que l’on fait avancer le Schmilblick …
Luciano Pagliarini, Audun-le-Tiche, le 3 septembre 2024
De Maart
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