Kurt Vile – „Back To Moon Beach“
Kurt Vile ist wohl einer dieser rastlosen Künstler, die nie lange unkreativ bleiben können. Sie machen ständig weiter mit ihrer Kunst – in diesem Fall mit dem Schreiben und Aufnehmen von Songs. Wo ganze Bands manchmal Jahre für eine Reihe neuer Songs brauchen, schreibt Vile sich diese fast wie am Fließband von der Seele. Daher folgt jetzt auf sein im April 2022 veröffentlichtes neuntes (!) Studioalbum „Watch My Moves“ die EP „Back To Moon Beach“. Wobei man kaum von einer EP, ergo einem Minialbum, sprechen kann, enthält diese Veröffentlichung doch sage und schreibe neun Songs und dauert etwas mehr als 52 Minuten.
Der 43-jährige Musiker, der zwischen 2005 und 2009 Mitglied der US-Rockband The War On Drugs war, startet mit „Another Good Year For The Roses“. Der Song ist eine schleichende, aber gar nicht betrübliche, vielleicht verschmitzte psychedelische Ballade und im Vorfeld als Single erschienen. Er hat Stella Mozgawa von Warpaint zu Gast und wurde von Cate Le Bon koproduziert. Mozgawa und Le Bon haben auch an dem mantrahaften „Touched Somethin (Caught A Virus)“ mitgewirkt. Darin heißt es: „Touched somethin’, caught a virus / And you know, I know, I think it’s killin’ me / You might claim I’m no doctor / And don’t I know?“ Keine Sorge, mit Corona hat dies wohl nichts zu tun. Tatsächlich soll der Song noch vor der Pandemie entstanden sein. Hat Vile demnach hellseherische Fähigkeiten?
Später verbeugt er sich noch vor dem 2017 verstorbenen Musiker Tom Petty: „Tom Petty’s Gonegone (But Tell Him I Asked For Him)“. Gegen Ende gibt es zwei Coversongs – Wilcos „Passenger Side“ und Bob Dylans Weihnachtssong „Must Be Santa“ in einer LoFi-Synthie/Drumcomputer-Version mit Viles Töchtern Awilda und Delphine als Gastsängerinnen. Abgerundet wird dies durch eine neue Version des „Watch My Moves“-Songs „Cool Water“. Die Vinylversion enthält sogar einen zusätzlichen zehnten Song: das Charli-XCX-Cover „Constant Repeat“. Er verbeugt sich also gleich vor mehreren Künstlerinnen und Künstlern. Man kann diese Platte aber auch als Würdigung von Rob Laakso, Viles langjährigem musikalischen Wegbegleiter, interpretieren. Einige der Songs auf „Back To Moon Beach“ sind die letzten, die mit Laakso (früher bei Mice Parade) entstanden sind. Der Multiinstrumentalist gehörte Viles Begleitband The Violators an und verstarb im Mai dieses Jahres im Alter von nur 44 Jahren an Krebs. (Kai Florian Becker)
Musique infinie – „I“

Il fallait attendre la fin de l’année 2023 pour qu’un disque emporte tout sur son passage tel un tourbillon ou un chaos dystopique. Avec un nom de duo qui s’apparente à une volonté immodérée d’art total, Musique Infinie (Noémi Büchi et Manuel Oberholzer) ne connaît pas de limites en termes d’harmonies déstructurées ou de désaccords majeurs. D’art total, il est bien question. Pour l’aspect visuel, Broken Mind Circuit ou Latent Delusional Thoughts, en fait l’ensemble du disque, renvoient à une fresque réalisée par Terrence Malick mélangée à un blockbuster d’auteur catastrophe façon „The Impossible“ de Juan Antonia Bayona. Concernant l’odorat, il s’agit d’un parfum de brasier contrarié par celui des tempêtes et, par conséquent, d’un goût de cendres tombées d’un ciel tourmenté. Au niveau du toucher, entre les échantillons de voix sous-mixées façon shoegaze („Voices Nobody Hears“) les bruitages non identifiés interloquent; est-ce la morsure du fouet ou un violent claquement de talon?
Pour la dimension sonore: via des breaks accélérés, des motifs de boucles et des variations épiques, c’est comme si un DJ superposait beats et nappes en augmentant le son à chaque montée synthétique pour qu’éclate un maelstrom sensoriel omnipotent. Tout se démantibule en même temps que tout se reconstruit – et inversement. Cousin au premier degré du „Tarot Sport“ de Fuck Buttons ou du „Spirit Exit“ de Caterina Barbieri, „I“ se situerait entre la techno mentale, l’ambient progressive et l’industriel planant. „I“, c’est encore la déflagration de la chill wave (la vague détente) par la noise électronique (le cataclysme). Jusqu’à en perdre les points cardinaux des sens. Il n’y a ni verticalité ni horizontalité. Il n’y a que du penché. (Rosario Ligammari)
Neptune In June – „We Took Shelters In The Woods“

On pourrait croire que le rock psyché est resté perché à la fin des sixities. Mais non: il revient toujours. Sous de nouveaux atours. Il faut dire que le genre englobe des groupes aussi différents que MGMT et Jacco Gardner, Tame Impala et The Black Angels – même la noirceur est intégrée dans l’arc-en-ciel kaléidoscopique. Alors que les Trans Musicales viennent de s’achever, c’est justement un Rennais, Julien Cornec, qui prolonge le revival du rock sous psilocybine. „We Took Shelter In The Woods“ convainc, via des mélodies virevoltantes basse-guitare, garnies d’effets soniques aux synthés, le tout flottant en travers de la voix réverbérée de son leader, à l’instar du slow dans les étoiles „A Heavy Blow“. Plus épurée mais tout aussi éthérée, „Smokescreen“ fait preuve d’une belle écriture pop classique, comme „The Minder And The Wolf“, comme un cri dans le désert sous un ciel violacé qui vrille presque bruitiste.
Pour la dimension psyché-cosmique, Neptune In June rappelle Disco Anti Napoléon, groupe nantais mésestimé dont les visions sous acide confondaient vinyles qui tournent et soucoupes volantes. Pourquoi le rock psyché offre-t-il souvent des morceaux de bonne facture? Parce qu’il combine deux avantages. Primo, un songwriting affûté; il faut faire preuve d’ambition si l’on veut assumer sa filiation avec le Velvet. Deuxio, une soif d’expérimentations: le genre cherche et, dans le meilleur des cas, innove. „We Took Shelter In The Woods“ a beau sonner rétro, il plane très haut. (Rosario Ligammari)
De Maart
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