Donnerstag13. November 2025

Demaart De Maart

FranceL’extrême droite française à 37% pour les élections européennes

France / L’extrême droite française à 37% pour les élections européennes
Marine Le Pen: son „Rassemblement national“ mène les sondages sur les élections européennes en France Photo: Ludovic Marin/AFP

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Ce lundi après-midi se réunit la commission mixte paritaire composée de sept députés et sept sénateurs, chargée de rechercher une version du projet de loi gouvernemental sur l’immigration susceptible d’être adoptée par les deux chambres. Et cela alors que l’Assemblée nationale a voté la semaine dernière une motion refusant tout débat sur ce texte, cependant que l’extrême droite enregistre de nouvelles avancées dans les sondages.

Différentes enquêtes d’opinion montrent en effet – paradoxalement, si l’on se souvient que le Rassemblement national n’a pas été le dernier à voter la motion de rejet contre le projet de loi sur l’immigration – que dans la perspective des élections européennes du 9 juin prochain, le courant lepéniste et ses (petits) concurrents engrangent au total un chiffre record d’intentions de vote: de l’ordre de 37 pour cent des personnes interrogées. Et le seul RN passe, entre juin dernier et ce mois de décembre, de 24 à 28 pour cent des intentions de vote – 30 pour cent, donne même un autre sondage.

Manifestement, les questions européennes, même si la gestion des flux migratoires en fait évidemment partie, comptent sensiblement moins dans cette poussée que l’effet produit par l’incapacité de la majorité relative macroniste à faire prévaloir son projet sur l’immigration. Un projet que le RN, après quelques hésitations, avait fini par juger insuffisamment contraignant, et à propos duquel il veille jalousement, de toute façon, à ne pas laisser aux Républicains d’Eric Ciotti et Olivier Marleix le monopole du chantage au durcissement du texte de l’exécutif.

À supposer, du moins, que la commission parvienne à élaborer un texte susceptible de revenir sans susciter la même crispation hostile devant les députés, sur la base de celui qui avait déjà été sévèrement retouché par les sénateurs, ce qui, pour dire les choses avec modération, ne semble pas gagné d’avance. Mais au-delà de ces péripéties parlementaires, ce qui est le plus préoccupant pour les autres familles politiques est qu’aucune d’entre elles ne semble en mesure – sur la base des sondages actuels, à près de six mois du scrutin européen, ce qui doit évidemment inciter à la prudence – de devancer celle du courant nationaliste.

La droite modérée à huit pour cent

Dans la droite modérée, le parti LR ne paraît pas pour l’instant en mesure de rassembler plus de huit pour cent des électeurs. À l’extrême gauche populiste, les mélenchonistes n’en recueilleraient que 7,5 pour cent, les socialistes atteignant tout de même les 10,5, les écologistes 9,5, et le PCF trois pour cent. En d’autres temps, on aurait additionné ces scores et tiré la conclusion qu’au total, la gauche gardait une certaine force; mais les divisions sont telles aujourd’hui entre les formations qui composaient naguère encore la Nupes que l’opération n’aurait plus guère de sens aujourd’hui, s’agissant en particulier de l’Europe.

Mais c’est sans doute pour la famille macronienne que le constat est le plus accablant, alors même qu’au contraire le terrain européen pourrait lui sembler favorable. En additionnant ses différentes composantes: Renaissance, le MoDem centriste, et Horizons, la formation de l’ancien premier ministre Edouard Philippe, on atteint péniblement les 20 pour cent d’intentions de vote.

Une situation qui tendrait à confirmer – à ce jour, car les choses peuvent encore évoluer beaucoup; et puis les élections européennes sont souvent considérées en France, malheureusement, comme un exutoire sans vrai risque politique, et parfois sans lendemain – que le macronisme pourrait décidément avoir bien du mal à survivre au retrait, constitutionnellement obligatoire, de son fondateur dans trois ans et demi.