C’est à l’occasion de l’inauguration de l’une d’entre elles, dans une petite commune du Lot-et-Garonne, Tonneins, en Nouvelle Aquitaine, que le chef de l’Etat a précisé ses intentions, qu’il devait développer dans la soirée sur FR3, surnommée „la télévision des régions“, pour que sa sollicitude à l’égard de la France profonde soit clairement affichée, et son message bien ciblé. Le chef de l’Etat était accompagné du directeur général de la gendarmerie, Christian Rodriguez, et du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Il s’agissait là d’un des promesses de sa campagne présidentielle de 2022, dont la mise en œuvre était très attendue. Il se trouve en effet que plus de 500 brigades ont été supprimées au total par les gouvernements successifs entre 2007 et 2016, en principe pour tenir compte d’un certain dépeuplement des campagnes, mais aussi et surtout pour faire des économies. Et cela à l’évident détriment du sentiment de sécurité que peuvent apporter les gendarmes dans des régions éloignées des villes, et aussi, d’ailleurs, dans les banlieues des métropoles.
M. Darmanin le reconnaissait d’ailleurs lui-même au printemps dernier, tandis qu’il préparait ce plan de développement de la gendarmerie: „L’une des raisons pour lesquelles les Français peuvent être en colère et se poser des questions sur l’action et la fermeté de l’État, c’est que dans les campagnes, on n’a pas toujours su mettre les moyens pour la sécurité, on s’est beaucoup concentré sur les villes.“ Cette fois-ci, même si l’on n’en est pas encore à la „réponse immense“ promise par Emmanuel Macron après les violences de juin dernier, le sursaut du gouvernement – qui parle d’un „effort historique“ – est tout de même indéniable.
Rassurer l’opinion … et la droite?
L’installation de ces nouvelles gendarmeries va en effet impliquer la création de 2.144 postes de gendarmes supplémentaires, sur l’augmentation générale de quelque 8.500 membres des forces de l’ordre promis par l’exécutif d’ici à la fin du second quinquennat. Globalement, explique-t-on à l’Elysée, il y aura ainsi entre une et quatre brigades par département, en métropole comme outre-mer, pour répondre à „l’attente très forte d’une proximité de la police et de la gendarmerie, et renforcer le maillage territorial de l’État“.
Certaines de ces brigades seront fixes, et dotées d’une dizaine de gendarmes, mais la plupart seront mobiles, leurs membres, en général au nombre de six, se déplaçant en camion entre les différentes communes des territoires les plus enclavés de leur département. Leur installation s’étalera de novembre prochain à l’année 2027.
Cette attention présidentielle et gouvernementale affichée à l’égard des questions de sécurité publique vise évidemment à répondre à l’attente de l’opinion, de plus en plus inquiète face à la prolifération des actes de violence; y compris, d’ailleurs, à travers plusieurs faits divers récents dont il n’est pas sûr qu’une présence policière plus dense aurait suffi à les éviter. Mais on peut aussi imaginer que la nécessité du gouvernement, elle aussi croissante du point de vue parlementaire, de ménager la droite, traditionnellement très en points sur les questions de sécurité, n’y est pas complètement étrangère. En particulier à l’approche de la discussion du projet de loi sur l’immigration…
De Maart
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