Dienstag11. November 2025

Demaart De Maart

FrancePersistance de la contestation, ultra-violence des casseurs: Syndicats et gouvernement cherchent une stratégie

France / Persistance de la contestation, ultra-violence des casseurs: Syndicats et gouvernement cherchent une stratégie
Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger (2e d.g.), Marylise Léon (3e d.g.) secrétaire générale adjointe de la CFDT, la secrétaire générale adjointe de la CGT Sophie Binet (centre droite) et Murielle Guilbert (d.), co-déléguée générale de Solidaires lors d’une manifestation le 1er mai Photo: AFP

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Syndicats et gouvernement français se demandent, depuis la journée du 1er mai, comment gérer au mieux la suite des événements. Avec, pour les premiers, le souci de maintenir leur unité, si efficace pour organiser les grandes manifestations contre la réforme des retraites; et pour le second, celui de restaurer une certaine paix sociale sans revenir sur la nouvelle loi.

Le 1er mai aura en effet permis au moins deux constats, l’un et l’autre préoccupants pour l’exécutif. Le premier est évidemment que la contestation, sans avoir renoué avec les niveaux historiques atteints durant les grandes manifestations de l’hiver et du début de printemps, reste forte, numériquement et qualitativement. Le second constat est que l’ultra-violence s’est désormais installée dans les manifestations.

Non pas, bien sûr, de la part de l’immense majorité des protestataires, syndicalistes ou non, qui entendent exprimer au gouvernement leur refus de la réforme. Mais du moins chez des petits groupes, qu’il s’agisse des Black blocs, de ce qu’il reste des Gilets jaunes, ou de militants de l’ultra-gauche, tous résolus à jouer la politique du pire, au détriment des vrais manifestants.

En cassant tout sur leur passage, en pillant, en brûlant; mais aussi en agressant très violemment, voire en tentant de brûler vifs, des policiers et gendarmes, dont 405 ont été blessés lundi sur l’ensemble de l’Hexagone, plusieurs dizaines d’entre eux ayant dû être hospitalisés. Comme s’il s’agissait, non plus de protester, fût-ce de manière violente, contre la politique gouvernementale, mais de mettre en place une sorte de „stratégie de la tension“ à la française.

Aller à Matignon?

Les organisations syndicales s’inquiètent elles aussi de cette dérive de la contestation vers l’ultra-violence, qui risque à la fois de compliquer encore un peu plus le déroulement des manifestations à venir, et, par l’effet d’une injuste assimilation, de nuire à leur crédit, de ternir leurs luttes. Elles sont en outre embarrassées par certaines déclarations à l’emporte-pièce venues des rangs de La France Insoumise, et en lesquelles elles ne sauraient se reconnaître, comme celle, mardi à l’Assemblée nationale, du député mélenchoniste Antoine Léaument, qui a lancé à l’adresse de la première ministre: „A bas la mauvaise République! Le 14 juillet, vous aurez votre prise de la Bastille!“

Mais le souci premier des syndicats, dans l’immédiat, est de savoir quelle suite ils vont donner à l’invitation que leur a lancée Mme Borne pour une série d’entretiens séparés à Matignon. On sait déjà que Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, s’apprête à répondre favorablement, quitte à préciser qu’il se montrera très exigeant sur tous les dossiers sociaux abordés. D’autres syndicats, comme la CFTC et FO, devraient eux aussi accepter l’invitation. Mais la CGT est embarrassée: sa nouvelle secrétaire générale, Sophie Binet, avait dit qu’elle refuserait toute reprise du dialogue tant que la réforme des retraites ne serait pas abrogée. D’un autre côté, elle ne voudrait pas que son refus sonne le glas de l’unité de l’intersyndicale, une première depuis 2009!

Il est vrai qu’il reste au moins deux échéances susceptibles d’entretenir l’espoir chez les adversaires de la réforme, et l’inquiétude du côté du gouvernement. La première est la convocation d’une nouvelle journée nationale de contestation le 6 juin prochain. Ce qui semble bien tardif, plus d’un mois après celle de lundi dernier, période durant laquelle l’exécutif va évidemment tout mettre en œuvre pour faire retomber la pression, mais qui est plus ou moins liée à la seconde échéance: celle du surlendemain 8 juin.

Un nouveau ’non‘ du Conseil constitutionnel

C’est en effet ce jour-là que l’Assemblée nationale doit examiner une proposition de l’opposition tendant a … abroger purement et simplement la réforme des retraites, laquelle ne doit d’ailleurs entrer en application qu’en septembre. Une nouvelle fois, le sort de ce texte, et au-delà celui du gouvernement Borne, sera entre les mains, concrètement, des élus LR, ce qui n’enchante évidemment ni l’Elysée ni Matignon. Après tout, l’échec des motions de censure, le mois dernier, n’a été acté qu’à neuf voix près sur 577.

Cette ultime tentative parlementaire pourrait n’avoir pas davantage de succès que les précédentes; mais elle viendra rappeler cruellement combien le sort de l’exécutif, en l’absence de majorité à l’Assemblée, demeure aléatoire. Et cela même si, entre-temps, Mme Borne est parvenue à ramener à la table des négociations, notamment pour dresser les contours d’une vaste „loi Travail“, des dirigeants syndicaux résolus à lui faire payer leur retour au prix fort.

Du moins un autre risque, pour le pouvoir macronien, aura-t-il été évité hier soir par le Conseil constitutionnel: celui-ci a confirmé que décidément, l’organisation d’un RIP (référendum d’initiative partagée) sur la réforme des retraites n’était pas légalement recevable. La plupart des juristes s’y attendaient, et de toute façon, une telle opération eût été longue et difficile à mettre en œuvre; mais l’exécutif, se débattant dans les difficultés où l’ont conduit ses propres maladresses, jusqu’à voir la note de la dette française rétrogradée par l’agence de notation Fitch du fait de sa gestion de la crise, doit bien se contenter de tels petits bonheurs.

JJ
4. Mai 2023 - 18.24

Des "politiciens" comme Le Pen et Méchantloup devraient au moins essayer de calmer les esprits.Mais loin de là. Ils versent de l'essence dans le feu." A la Trump", pourrait-on dire. Les syndicats n'ont pas de réponse à la question: Qui va payer les retraites dans 10 ans? On ne vit pas pour travailler,on vit pour vivre....longtemps...très longtemps.