Dienstag4. November 2025

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FranceQuatre partis changent de tête … mais pas forcément de politique

France / Quatre partis changent de tête … mais pas forcément de politique
Marine Tondelier, la nouvelle présidente des Verts en France Photo: AFP/Emmanuel Dunand

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Pour quatre partis politiques français, ce week-end aura été celui des changements de „patrons“: chacun avec sa procédure propre, les Républicains, les Verts, les mélenchonistes de LFI et la droite modérée de l’UDI auront procédé au renouvellement de leurs dirigeants – sans que leur ligne politique respective doive a priori s’en trouver modifiée.

Pour l’UDI (Union des Démocrates et Indépendants), il est vrai, cette nécessité était née d’une décision judiciaire. Le précédent président de cette formation d’opposition qui ne compte plus que trois députés, Jean-Christophe Lagarde, a en effet été condamné à dix mois de prison avec sursis pour une affaire d’emploi parlementaire fictif, et avait en outre été battu aux législatives de juin. Son remplaçant, élu à l’unanimité, sera le sénateur des Hauts-de-Seine Hervé Marseille, influent président du groupe sénatorial centriste, composé de 57 membres alliés aux Républicains.

Le choix était nettement plus compliqué pour EELV (Europe Ecologie Les Verts, qui devrait d’ailleurs prendre prochainement comme appellation un plus simple „Les Ecologistes“), où s’affrontent, au-delà des personnalités, des lignes antagonistes. En particulier celle de Yannick Jadot, qui fut candidat plutôt modéré à la présidentielle de cette année, et Sandrine Rousseau, son adversaire résolue, qui passe pour la „pasionaria“ du mouvement et soutient les actions violentes des plus extrémistes de ses membres.

Le suspense, il est vrai, avait été rompu depuis que fin novembre, au premier tour de l’élection de leur nouveau chef de file, les 5.645 votants (chiffre qui en disait d’ailleurs long sur la modestie des effectifs réels) avaient choisi … de ne pas choisir entre les deux figures de proue du mouvement: ils avaient très largement préféré, aux deux candidates soutenues par Jadot et Rousseau, une outsider: Marine Tondelier, conseillère municipale d’opposition à Hénin-Beaumont, commune nordiste à majorité lepéniste. „Une autre Marine pour la région!“, proclame-t-elle avec humour, par référence, bien sûr, à Mme Le Pen, bien installée localement.

Mme Tondelier se donne pour priorité de réconcilier les différentes factions vertes, objectif évidemment justifié, mais difficile, tant les oppositions internes restent vives sur bien des sujets: modes d’action, Europe, y compris les prochaines élections européennes, inféodation possible à LFI de Mélenchon au sein de la NUPES, rapports avec le courant islamiste, voire le nucléaire dont on commence à se rendre compte, chez les Verts, qu’il mérite peut-être un réexamen certes critique mais un peu moins absolutiste …

Chez Mélenchon, la „surprise du chef“

Côté France Insoumise justement, ce week-end politique aura été marqué samedi par une „surprise du chef“: la promotion-éclair du déjà influent et actif Manuel Bompard, qui avait repris en juin dernier la circonscription marseillaise de Mélenchon, comme responsable en chef de la coordination nationale du parti. La nouvelle direction, nommée par Mélenchon sans vraie élection, écarte plusieurs „poids lourds“ de LFI, et ce nouveau manquement à toute démocratie interne risque de susciter une crise interne.

Clémentine Autain, personnalité parlementaire et médiatique majeure du parti, a en particulier protesté en ces termes: „Alors que le moment appelle pour LFI à la cohésion et l’ouverture, la direction choisit la fermeture et le verrouillage.“ Estimant probablement que les négociations espérées par Bompard pour fédérer l’ensemble de la gauche autour d’une nouvelle candidature Mélenchon (ou à défaut celle d’un autre dirigeant du parti – la sienne?) à la présidentielle de 2027 pourraient bien se trouver compromise par ce déni de démocratie, comparativement à ce qui se passe chez les Verts au même moment.

Et même, après tout, à droite. Outre l’UDI, à la nouvelle présidence des Républicains, pour succéder à Christian Jacob qui ne se représentait pas (voir Tageblatt des 2 et 10 décembre), c’est un vrai scrutin qui a désigné le très droitier Eric Ciotti, qui partait favori, face au conservateur plus traditionaliste Bruno Retailleau, par 53,7 pour cent des voix des militants. Là aussi, on peut prédire sans risque d’erreur que le nouveau „patron“ du parti va avoir, comme on dit, du pain sur la planche.

Manuel Bompard, proche de Jean-Luc Mélenchon, s'apprête à prendre sous les protestations la tête de LFI
Manuel Bompard, proche de Jean-Luc Mélenchon, s'apprête à prendre sous les protestations la tête de LFI Photo: Christophe Archambault/AFP