Mittwoch5. November 2025

Demaart De Maart

FranceCentrales nucléaires à l’arrêt: EDF ou l’Elysée, à qui la faute?

France / Centrales nucléaires à l’arrêt: EDF ou l’Elysée, à qui la faute?
La centrale nucléaire de Cattenom vue de Zoufftgen en 2016: pour le moment, seulement un des quatre réacteurs est en état de marche Photo: archives Editpress/Hervé Montaigu

Jetzt weiterlesen!

Für 0,99 € können Sie diesen Artikel erwerben:

Oder schließen Sie ein Abo ab:

ZU DEN ABOS

Sie sind bereits Kunde?

Un redémarrage général des centrales nucléaires est promis pour cet hiver, promet le gestionnaire du parc nucléaire français EDF. Mais c’est bien là ce qui, maintenant, inquiète.

La polémique fait rage en France à propos de la pénurie d’électricité dont risque de souffrir l’Hexagone cet hiver, du fait de la forte réduction des livraisons de gaz russe à l’Europe, dans la foulée des sanctions contre l’agression contre l’Ukraine décidée par Poutine. En cause: la gestion du parc nucléaire sous les deux quinquennats précédents, ceux de François Hollande et d’Emmanuel Macron.

Il est dit que décidément, le débat sur l’atome civil ne sera jamais serein en France. Après avoir été si largement combattu durant plus d’un demi-siècle par une partie de la gauche, et surtout, avec un acharnement jamais démenti, par les écologistes, voici qu’à la faveur (si l’on peut dire …) de la guerre en Ukraine, le choix gaullien en faveur du nucléaire recueille au contraire aujourd’hui un très large soutien de l’opinion.

Laquelle y voit le moyen d’échapper aux frimas à venir comme aux humeurs du Kremlin ou aux caprices des émirs pétroliers, et donc un instrument essentiel d’indépendance énergétique. Mais, en l’occurrence, ce soutien est très critique, sur le thème: comment a-t-on pu laisser le pays, naguère encore exportateur d’électricité et aujourd’hui obligé d’aller quêter des mégawatts chez ses voisins, en arriver là?

Les reproches se sont d’abord tournés vers Electricité de France, puisque la grande entreprise nationale est directement gestionnaire du parc nucléaire. EDF fait partie, comme la SNCF ou Air France, de ces mastodontes industriels publics ou semi-publics dont les Français aiment à être fiers, mais auxquels ils ne pardonnent pas leurs défaillances, à raison même de l’attachement qu’ils leur portent. Or il y a manifestement eu au moins une erreur majeure dans la gestion des 56 centrales françaises, puisque 32 d’entre elles sont, depuis des mois, à l’arrêt pour entretien.

Contradictions présidentielles

Non pas que l’on puisse reprocher aux dirigeants de l’entreprise, et en particulier à son président-directeur général, Jean-Bernard Lévy, de n’avoir pas anticipé les décisions du Kremlin en matière de livraisons d’hydrocarbures; pas plus d’ailleurs qu’on ne leur reprocherait ce souci de maintenir dans un état de sécurité irréprochable les centrales nucléaires françaises, conformément aux directives de l’Autorité de sécurité nucléaire. De nombreux petits ou moins petits travaux commençaient en effet à s’imposer; en particulier des phénomènes de corrosion et de fissuration dans certains circuits de refroidissement, dont le rôle est vital en cas d’incident sur un réacteur.

La conception des centrales françaises, assure-t-on à EDF, met normalement celles-ci à l’abri de cette altération des tuyauteries. Il n’empêche: dès la décennie précédente, des contrôles avaient mis en lumière que certains phénomènes dits „parasites“ devaient être pris en compte. L’entreprise se voit donc accusée d’avoir exagérément pris son temps. Mais la défense de la direction d’EDF, telle que l’a formulée avec une visible exaspération Jean-Bernard Lévy à la télévision, porte sur un tout autre terrain.

Elle revient à souligner que, sous la présidence de François Hollande puis sous celle d’Emmanuel Macron, l’un et l’autre en quête de soutiens verts, le message gouvernemental n’était pas de faire perdurer l’ensemble des centrales, mais au contraire de se préparer à les arrêter les unes après les autres, jusqu’à un arrêt de la moitié d’entre elles en 2035, et du total en 2050. „Aujourd’hui“, ajoute M. Lévy, „nous manquons évidemment de bras pour faire redémarrer au plus vite un parc nucléaire dont on nous ordonnait hier encore de préparer la fermeture.“

Triple contre-feu gouvernemental

De fait, la longue indécision élyséenne sur l’avenir du nucléaire français, et un très évident manque d’enthousiasme à développer des solutions alternatives comme l’éolien ou le solaire, ont une part de responsabilité importante dans la situation présente, et les craintes concernant l’approvisionnement électrique de cet hiver – sans parler de la suite. L’opinion semble s’en être assez vite rendu compte; et le gouvernement aussi, sans pouvoir le dire, lui. De sorte qu’une opération de contre-feu a été lancée sur trois fronts ce week-end.

Première assurance donnée aux Français: rassurons-nous, si tout le monde manifeste cette „sobriété énergétique“ à laquelle sont invités tant les particuliers que les entreprises, la France ne connaîtra pas de coupures de courant ou de gaz cet hiver. En second lieu, le „bouclier tarifaire“ qui a protégé les ménages de trop fortes hausses du prix de l’énergie jusqu’à présent va être reconduit l’an prochain, même s’il n’est pas précisé à quelle hauteur. Troisièmement et surtout, EDF va remettre toutes les centrales nucléaires en marche pour l’hiver.

Mais c’est bien là ce qui, maintenant, inquiète. D’abord parce que les Français, à tout prendre, préfèreraient sans doute manquer de chauffage que vivre aux côtés de centrales peu ou trop vite réparées. Ensuite parce que, justement, cette vaste opération d’entretien, qui concerne donc à un titre ou à un autre plus de la moitié des centrales nucléaires françaises, ne va pas seulement „manquer de bras“, pour reprendre la formule du grand patron d’EDF, mais aussi d’usines.

La redoutable désindustrialisation de la France fait que nombre de pièces de rechange, même aussi basiques que des coudes de tuyauterie, vont devoir être commandées dans des usines étrangères. Et qu’il serait donc bien étonnant que toutes ces centrales reprennent leur production dès le début de l’hiver.

jeff
6. September 2022 - 6.52

@MM - dat ass net Wouer!! Russland gesäit de Gashandel als Geschäft, an net als Drockmëttel.  De Westen ass Selwer schold un der Situatioun

mm
5. September 2022 - 16.02

"... du fait de la forte réduction des livraisons de gaz russe à l’Europe, dans la foulée des sanctions contre l’agression contre l’Ukraine décidée par Poutine."
La réduction des livraisons du gaz avait déjà commencé au printemps 2021 et n'est donc pas due aux sanctions, mais bien un élément de la guerre, préparée longement d'avance par les Russes.

JJ
5. September 2022 - 8.54

"De nombreux petits ou moins petits travaux commençaient en effet à s’imposer;.." C'est là qu'est l'os. Le laisser-faire,le pourquoi aujourd'hui si on le peut demain. Cette nonchalance si typique revient en boomerang et causera des problèmes en hiver.En plus les niveaux en eaux de refroidissement dans les rivières et bassins sont au minimum. Les Verts deviendront plus impopulaires que jamais dès que les températures vont chuter en hiver dans les maisons et dire que le chauffage au feu de bois n'est pas le premier choix pour sauver le climat. Les écolos devront montrer des alternatives au nucléaire ce qui est simplement impossible.