No tinc por (I)

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C’est la phrase qu’une foule gigantesque de Barcelonais et sans doute aussi pas mal de touristes ont répétée inlassablement lors des nombreuses manifestations à Barcelone en hommage aux 16 assassinés et 125 blessés lors du drame du 17 août 2017 en Catalogne.

C’était bien sûr un vibrant hommage aux victimes, mais c’était surtout un message on ne peut plus clair aux terroristes qui dirigent ces attentats, tapis dans l’ombre: Nous n’avons pas peur! Malgré toutes les raisons qui peuvent être les leurs, lancer des jeunes gens dans la mort pour en tuer le plus possible parmi les Occidentaux, les „croisés“, les “ incroyants“, les „infidèles“, relève d’un esprit, d’une pensée extrêmement archaïques.

Cet esprit est celui d’une très restreinte minorité de fanatiques qui, peut-on espérer, seront efficacement combattus et battus par leurs propres coreligionnaires qui préfèrent un monde en paix plutôt que ce monde de guerre et de soumission perpétuelles que veulent instaurer ces fanatiques, non seulement chez eux mais dans le monde entier.

Le Prophète Mahomet (Mohamed ou Muhammad) aurait vécu de +570 à +632 (son historicité est contestée par certains comme d’ailleurs celle de Jésus!). Les versets du Coran lui auraient été dictés par Allah lui-même mais transmis par l’ange Gabriel. Ils les aurait alors enseignées à ses disciples de vive voix sur une période de temps très long, de 622 à sa mort, à Médine, pendant l’Hégire et à la Mecque (622: Hégire = „immigration“ vers La Mecque ou parfois „rupture de liens“).

Les disciples auraient alors mis par écrit, ces plus de 6.200 versets, en 114 sourates au cours des années suivantes, même encore après la mort de leur Prophète. (Il y a aussi les hadiths réunis en recueils qui relatent les actes et les paroles de Mahomet et de ses compagnons et qui sont au nombre de …? Certains avancent le chiffre de plus de 19.000!)

Textes archaïques

Il faut donc bien comprendre que ces textes sont parfaitement archaïques et par conséquent non dépourvus de la violence inhérente à l’époque (Jésus, compté comme un prophète de l’islam par les musulmans, aurait prêché la non-violence selon les Évangiles, ce qui en fait un visionnaire exceptionnel). Les commentateurs musulmans actuels expliquent qu’il ne faut pas prendre certains versets du Coran à la lettre et ne surtout pas les sortir de leur contexte, ce qui est juste.

Mais le contexte annonce toujours de la clémence à ceux qui se convertissent à l’islam, mais pas aux autres car leur persistance à ne pas se convertir est considérée comme un crime. Ci-après, en exemple, des extraits de certains de ces versets: II/191: …(Les transgresseurs = mécréants) … Et tuez-les où que vous les trouviez … IV/89: … les mécréants … s’ils tournent le dos au sentier d’Allah, saisissez-les et tuez-les … V/33: La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’il soient tués ou crucifiés, ou que soient coupés leur main et leur jambe opposés ou qu’ils soient expulsés du pays …

J’arrête là …, ça suffit! (N.B.: Les supplices énoncés ici sont supposés être appliqués après jugement d’un tribunal. En France, la guillotine („qui coupait un être humain en deux“ comme le disait Robert Badinter, l’artisan de l’abolition de la peine mort en France) a été mise au rancart il y a 36 ans seulement!

Les invraisemblables tortures en public, énoncées avec la plus grande précision par un tribunal, suivies de l’écartèlement auxquels fut condamné Damiens, qui avait donné un coup de canif à Louis XV, eurent lieu en 1757). Les musulmans prétendent que le Coran est un message de paix et de bonté. J’ai beau feuilleter et chercher, je n’y trouve, presque à chaque page, presque à chaque verset, que de la bonté promise aux croyants après la mort (des jardins sous lesquels coulent des ruisseaux, des épouses purifiées (sic), etc.) mais „des châtiments avilissants et des supplices douloureux“ aux mécréants après la mort.

Pour la vérité, il faut dire que souvent les promesses de violence promises ici-bas sont suivies en alternance de l’énoncé d’un châtiment plus clément comme le: „… ou qu’ils soient expulsés du pays“ ci-dessus. Il ne m’a évidemment pas été donné de prendre connaissance des nombreux hadiths, parfois contradictoires, paraît-il. Certains oulémas ou mollahs passent leur vie à étudier les hadiths.

Retrouvez la suite de l’article dans l’édition de demain. Il convient de mettre dans la balance les horribles injonctions de tueries comprises dans l’Ancien Testament, notre Bible d’origine dans sa version originale. La grande différence, c’est que le Coran est sensé être la parole directe de Dieu, donc intouchable. Même des réformes sont évoquées par les versets qui disent: II/11: Et quand on leur dit “ Ne semez pas la corruption sur la terre „, ils disent “ Au contraire, nous ne sommes que des réformateurs ! „, suivi par le verset II/12: “ Certes, se sont eux les véritables corrupteurs mais ils ne s’en rendent pas compte. “ Donc: réformateurs = corrupteurs.

Les Chrétiens diront que les Évangiles, le Nouveau Testament ne prêchent aucune violence et ils auront parfaitement raison et ces écrits n’étant pas supposés d’origine divine directe, ils peuvent être commentés et éventuellement interprétés sans encourir les foudres de Dieu… pour autant que ces interprétations n’aient pas été considérées comme hérétiques par l’Église catholique, et autrefois sanctionnées par les pires tortures. Et si ces écrits sont non-violents, la Chrétienté ne s’est pas gênée de se livrer à des massacres épouvantables, surtout les Catholiques. Inutile de rappeler les Croisades, les guerres de religion, les tortures ignobles de l’Inquisition, la Saint Barthélémy, les bûchers, les dragonnades, etc. Le chemin fait en Occident vers davantage d’humanité avec, hélas, de tragiques régressions, surtout au XXe siècle, certes, de part des autorités civiles, ce chemin reste à faire dans de nombreuses régions du monde. Mais n’est-il pas permis d’espérer ?

Le monde arabe-musulman après un âge d’or du IXe au XIe siècle a connu un déclin socialement, économiquement et “ philosophiquement „, une organisation clanique et ploutocratique que Mahomet avait combattu ayant repris le dessus. Les chefs imposèrent le Coran religieux autant que politique pour mieux maintenir leurs clans à leur botte selon le principe éternel que chez nous on a appelé “ l’union du sabre et du goupillon „. Cela a amené des échecs au fil des siècles tels que les conquêtes des Croisés du XIe au XIIIe siècle, l’invasion des Mongols du XIIIe au XIVe et l’expulsion d’Andalousie en 1492.

Ce monde arabe-musulman morcelé et en lutte clanique perpétuelle, en état de déclin, a été envahi par le monde ottoman-musulman fondé en 1299 et qui devait connaître une expansion extrêmement vaste au fil des siècles. Vint alors au XIXe siècle aussi l’invasion des Occidentaux colonisateurs qui se voulaient civilisateurs et convertisseurs et se révélèrent rapidement aussi pilleurs. Le marché imposé était: “ Nous vous apportons notre civilisation, éventuellement notre religion, notre savoir faire technique et politique et vous nous payez avec les trésors de votre sol et de votre sous-sol récoltés physiquement par vous-mêmes. “ Les Ottomans, liés aux Allemands lors de la “ Grand guerre „, étaient encore très puissants au début du XXe siècle au Moyen Orient, ce qui provoqua la révolte arabe de 1916-1918 (Lawrence d’Arabie).

Les Ottomans furent remplacés par les Anglais qui en profitèrent pour imposer leur suprématie au Moyen Orient et tracèrent des frontières arbitraires, artificielles, ne respectant pas assez les frontières confessionnelles et identitaires du monde arabe.Vint la 2e guerre mondiale avec la Shoah dont un des résultats fut la création en 1948 de l’État d’Israël, ce qui ne devait pas arranger quoi que ce soit dans le ressentiment du monde arabe envers l’Occident, bien au contraire. Ce peuple juif qui revendiquait une terre que Dieu lui-même leur aurait donnée mais qu’ils avaient perdue presque deux mille ans auparavant, peuple qui se dit élu de Dieu, donc au-dessus de tous les autres peuples sur terre, donc au-dessus du peuple arabe !!!

Comment, après tous ces échecs, toutes ces brimades, ne pas concevoir de l’humiliation et de la rancune ?Au XIXe siècle certaines velléités de “ Lumières “ dans le monde arabe se firent jour. Cela demandait de leurs rares intellectuels théoriciens de faire comprendre au peuple arabe que le Coran, sans être réformé puisque qu’il rejette la réforme, peut être interprété de façon plus spirituelle qu’à la lettre. Le djihad, par exemple, peut être compris d’abord comme un combat contre le mal en soi-même, plutôt que comme un combat extérieur contre des opposants à l’Islam. Les méfaits, l’humiliation de la colonisation bâillonnèrent toutefois ces velléités de “ Lumières “ à la fin du même siècle.

Cette colonisation que l’Occident abandonna, souvent forcé, dans la 2e moitié du XXe siècle (sauf, scandaleusement, de la part d’Israël, encore actuellement !) fut remplacée par une “ colonisation “ d’un tout autre genre. Cette dernière est-elle nécessaire dans la configuration actuelle du monde ? À chacun son opinion ! Ce n’est pas le propos du présent article. Il s’agit d’essayer de comprendre.Les moudjahidines de Daesh et consorts, les terroristes et leurs inspirateurs dans la clandestinité agissent émotionnellement, donc violemment et de façon déraisonnable, et doivent donc être combattus.

Leur combat va à l’encontre du réveil du monde musulman au monde moderne, mais c’est ce qu’ils veulent et ce qui constituera incontestablement leur perte. Ils sont totalement minoritaires dans les mondes arabe et musulman. Gageons que ce n’est pas l’émotion et la cristallisation de la rancune dans quelques esprits fanatiques qui fera Histoire et changera la face du monde. Déclarons avec les catalans: NO TINC POR.

Charles Munchen

Lucas
8. September 2017 - 14.43

L‘auteur écrit: „Les supplices énoncés ici [dans le Coran] sont supposés être appliqués après jugement d’un tribunal. En France, la guillotine [...] a été mise au rancart il y a 36 ans seulement!“ Seulement, l‘auteur oublie d‘ajouter „religieux“ dans ...après jugement d‘un tribunal. Mettre au même pied un tribunal pareil avec celui d‘un Etat déomocratique, se passe de tout commentaire. Bien sûr que les Espagnols, y compris les Catalans, ont peur ! Que pourraient-ils crier autre ? Nous, en pareille situation, dirions-nous autre chose ? Une population doit se réconforter mutuellement par des propos „positifs“ pour dépasser la haine ! Sinon quoi ? L‘auteur méconaîtrerait-il l‘Histoire ? Il essaie d‘expliquer et par là d‘exuser les terroristes, du moins en voulant minimiser leurs méfaits, en se servant du colonialisme. Et de l‘autre Histoire, il n‘en parle guère. C‘est vrai, on n‘enseigne plus aux enfants la conquête et la domination de l‘Empire chrétien byzantique par les musulmans, de l‘Afrique du Nord, du Proche Orient, de la plus grande partie de l‘Europe de l‘Est, de la Grèce, d‘une partie de Chypre, de l‘Espagne et j‘en passe. Son argumentation en souffrirait probablement. L‘islam est une idéologie politico-religieuse au plus haut degré. Elle l‘a toujours été. On ne peux pas séparer l‘espace religieux de l‘espace mondain, puisqu‘ils ne font qu‘un. Établis dans et par le Coran. De par Allah, chaque être naissant est par nature „musulman“. Il est seulement mal éduqué par après. Situation qu‘il faut redresser. Tout a été créé par Allah, et revient par conséquent aux musulmans. Les deux autres monothéismes ont du franchir – sous pression - ce pas de la séparation. Même s‘il y reste des forces qui aimeraient entamer le retour en arrière. Les droits humains universels et la déclaration de l‘Egalité entre Homme et Femme, empêchent se retour. Et ce n‘est pas pour rien que les musulmans* ont adopté leurs propres droits humains, sans reconnaître les Droits humains universels. L‘auteur nous en parlera demain probablement aussi. Citer le Coran, quand il arrange, est chose facile. Même pour affirmer le contraire. Donc, j‘en passe ! * On entend toujours „l‘islam“ en tant que tel, n‘existe pas. Parce qu‘il y a tellement de différentes sortes et sectes musulmanes. Seulement, si celà les arrange, ils crient tous ensemble de la même voix, sunnites et chiites réunis. Par conséquent, ne déclarons rien trop vite !

GuyT
8. September 2017 - 10.29

"Les commentateurs musulmans actuels expliquent qu’il ne faut pas prendre certains versets du Coran à la lettre et ne surtout pas les sortir de leur contexte, ce qui est juste." Lesquels? Ceux qu'on nous présentent dans les media? Qu'en est-il de ceux qui prêchent dans les mosqués en europe et dans le monde? L'initatrice d'une mosqué reformé libérale Seyran Ateş est la cible d'attaques et sous protection policière. On se berce dans des illusions en estimant qu'une reforme de l'islam est à l'ordre du jour.