Bonnet blanc et blanc bonnet

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Pas tout à fait. Mais …

Le programme de Donald Trump: moins d’impôts pour les entreprises, des relations normales avec la Russie, la Chine, moins d’interventions au Moyen-Orient. Est-ce si grave?
Moins de commerce international, plus de protectionnisme. Est-ce réaliste?
Un mur aux frais du Mexique et moins d’immigration en général, moins, voire plus de „welfare“. Est-ce du marketing politique ou du délabrement moral?

La politique est un art noble qui nécessite des fondements philosophiques, une réflexion structurée, de l’enthousiasme, du dévouement, de l’expérience et de la diplomatie. Mais le milliardaire américain n’est pas un homme politique et cela n’a rien de rafraîchissant comme d’aucuns veulent bien le croire et ce n’est pas cela qui apportera un renouveau dans un milieu, il est vrai, sclérosé. Quelqu’un qui remplace les arguments par des diatribes, qui menace son adversaire politique de prison, qui dit ne pas vouloir reconnaître le vote de l’électorat, ne peut décidément pas diriger un pays, moins encore le pays le plus puissant de la planète. C’est juste un mégalomane qui s’offre un énième jouet ou pique une crise de folie.

Qu’on n’aille pas croire qu’une verte critique de Trump équivaudrait à un vibrant plaidoyer pour Hillary Clinton. Que non!

Hillary Rodham Clinton peut faire peur. Cette ex-jeune fille, à l’éducation aussi conservatrice que bourgeoise a certes eu le courage d’imposer Bill Clinton aux siens. Mais ses liens d’avocate avec les milieux d’affaires, sa froide détermination à garder son mari au pouvoir en avalant toutes les couleuvres publiquement, sa carrière politique menée ensuite avec poigne, ses soutiens financiers à New York, puis au-delà, ses décisions comme ministre des Affaires étrangères n’en font pas quelqu’un d’admirable, mais plutôt quelqu’un dont l’Europe aurait intérêt à se méfier.

Clinton, version féminine, sera l’Amérique qui dictera sa loi, mettra sous tutelle ses obligés, s’appropriera le sous-sol et les richesses des autres pour étendre sa puissance économique.

Clinton n’aura pas l’autorité souriante d’Obama. Elle n’a jamais eu la finesse d’un Kerry. Elle est et sera un char d’assaut, à moins que sa santé ne l’en empêche. Autant sa pneumonie fut un simple aléa qui peut arriver à tout un chacun, autant ses deux accidents vasculo-cérébraux furent de mauvais augure.

Quid de son vice-président qui en sait peu et de ses futurs ministres qui n’en savent pas davantage? Bref, jamais présidentielle américaine ne fut plus inquiétante que la version 2016.

Alors que la somme des intelligences ne fut jamais plus grande dans le monde qu’aujourd’hui, jamais le milieu politique – au sens large – ne fut plus pauvre. Trouver le lien de causalité devrait être inscrit au programme de toutes les grandes universités.

dfonck@tageblatt.lu