Prise de bec en direct entre Barroso et Poutine

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En visite à Moscou, le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a visiblement irrité vendredi le Premier ministre Vladimir Poutine lorsqu'il a évoqué la question des droits de l'homme en Russie lors d'une conférence de presse conjointe.

L’échange tendu entre les deux hommes s’est produit après des entretiens destinés à améliorer les relations entre Moscou et Bruxelles, qui ont souffert du conflit en Géorgie et de la récente crise du gaz.
S’ils ont tous les deux qualifié ces échanges de constructifs, l’atmosphère s’est dégradée lorsque Jose Manuel Barroso a indiqué avoir mentionné la question du respect des droits de l’homme lors d’un entretien avec le président Dimitri Medvedev plus tôt dans la journée.
«Je viens d’apprendre que M. Barroso s’est entretenu avec le président Medvedev de l’établissement d’un Etat de droit», a déclaré à la presse un Vladimir Poutine visiblement irrité. «M. Barroso a abordé cette question au Kremlin mais en parle ici, lors d’une conférence de presse dont est absent M. Medvedev, qui ne peut rien dire sur ce sujet». Le Premier ministre russe a alors tenté d’inverser la question, affirmant que les droits des migrants, prisonniers et citoyens d’origine russe n’étaient pas respectés dans certains pays de l’Union européenne. «Nous pensons qu’il faut discuter de l’ensemble des problèmes, à la fois en Russie et dans les pays de l’Union européenne», a-t-il souligné. Jose Manuel Barroso a à son tour expliqué qu’il avait abordé avec Dimitri Medvedev la question des meurtres d’un avocat et d’un journaliste le mois dernier dans les rues de Moscou, derniers exemples d’opposants au pouvoir à trouver la mort en Russie. «Les droits de l’homme et l’Etat de droit sont des choses qui sont beaucoup plus importantes que la diplomatie entre les Etats», a-t-il soutenu. «Ils concernent directement les gens, les droits des citoyens, et je pense que c’est un élément important de notre civilisation européenne commune». Une remarque visiblement de trop pour Vladimir Poutine, qui a lancé: «Va-t-on poursuivre cette discussion?», avant de clore le sujet par une remarque sarcastique, assurant que la Russie accueillerait avec plaisir des visites fréquentes des «10 mercenaires», en référence à M. Barroso et aux neuf commissaires européens qui l’accompagnaient à Moscou.