Le retour complet de la France dans l’Otan, objectif prioritaire de Sarkozy

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Depuis son arrivée à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a résolument mené la France vers un retour complet dans l'Otan, liant cette réintégration, très controversée dans l'opposition mais aussi parmi les chiraquiens, à celle de la relance de l'Europe de la défense.

Le retour de la France dans le commandement intégré de l’Alliance atlantique, déserté par le général de Gaulle en 1966, sera acté lors du 60è anniversaire de l’Otan, célébré les 3 et 4 avril à Kehl (Allemagne) et Strasbourg, en présence notamment du président américain Barack Obama. Dans une lettre au secrétaire général de l’Otan, Jaap de Hoop Scheffer, publié le 20 mars, le président Sarkozy a officiellement notifié que la France voulait „retrouver toute sa place“ en son sein. „Les Européens doivent jouer un rôle croissant“ en matière de défense et „renforcer leurs capacités militaires“, écrit-il également. Pour le président Sarkozy, le retour de la France dans le commandement militaire de l’Otan, l’un de ses objectifs depuis son élection, va de pair avec le renforcement de l’Europe de la défense. Lors de son discours aux ambassadeurs le 27 août 2007, il avait souhaité „que dans les prochains mois, nous avancions de front vers un renforcement de l’Europe de la Défense (…) et vers la rénovation de l’Otan. Les deux (vont) ensemble, une Europe de la défense indépendante et une organisation atlantique où nous prendrions toute notre place“. Le 7 novembre suivant, devant le congrès américain à Washington, il avait lancé: „plus l’Europe de la défense sera aboutie, plus la France sera résolue à reprendre toute sa place dans l’Otan“. Même tonalité lors du sommet de l’Otan à Bucarest, en avril 2008: „laissons cheminer l’Europe de la défense, et nous continuerons à cheminer vers l’Otan. Je le redis, ce sont les deux en même temps, pas l’un ou l’autre, attendons le sommet“ de Strasbourg-Kehl. Lors du même sommet, il avait donné un gage important à l’Alliance atlantique en répondant aux demandes américaines par l’annonce de l’envoi de renforts français (700 hommes) en Afghanistan. La décision du président Sarkozy est très contestée par la gauche ainsi que par les chiraquiens. Pour Martine Aubry, Première secrétaire du Parti socialiste, „rien ne justifie“ le retour complet de la France dans l’Otan, „si ce n’est un atlantisme qui devient une idéologie“. Les critiques des chiraquiens sont tout aussi vives. Pour l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin notamment, le „pari“ de M. Sarkozy de réintégrer pleinement les structures militaires de l’Otan pour relancer l’Europe de la défense „n’est pas gagné“. „Je crains que l’inverse ne se produise“, dit-il. „Je regrette cette décision“, lançait un autre chiraquien, le député François Baroin, le 11 mars lors du débat à l’Assemblée sur la politique étrangère de la France. Pourtant, „en 1996, Jacques Chirac et Alain Juppé, son Premier ministre, ont essayé de ramener la France dans l’Otan“, fait-on valoir aujourd’hui à l’Elysée. „Et Villepin était alors secrétaire général de l’Elysée. Ca n’a pas marché uniquement parce que les Américains n’ont pas accepté de donner aux Français les postes qu’ils voulaient au sein du commandement intégré“, ajoute-t-on. Dans l’opinion publique en revanche, la décision de Nicolas Sarkozy semble bien acceptée. Selon un sondage Ifop/Paris Match du 10 mars, 58% des Français sont favorables au retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan après plus de 40 ans d’absence.