Le pape sur les lieux saints de l’islam et du judaïsme à Jérusalem

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Le pape Benoît XVI a consacré sa cinquième journée de pèlerinage en Terre sainte à une visite des lieux saints musulmans et juifs à Jérusalem, avant une messe prévue dans l'après-midi en ville sainte.

Après une certaine déception causée la veille en Israël par ses interventions sur la Shoah jugées „froides“ et un incident avec un dignitaire musulman palestinien qui s’est livré à un réquisitoire contre Israël, cette journée se déroulait à ce stade sans accrocs. Le pape a entamé le deuxième jour de son séjour en Israël par une visite sur le troisième lieu saint de l’islam, l’esplanade des Mosquées, dans le secteur oriental de Jérusalem annexé par Israël en 1967. A cette occasion, il est devenu le premier pape à pénétrer dans la mosquée du Dôme du Rocher où il a été accueilli par le mufti de Jérusalem Mohammed Hussein.
Avant de pénétrer dans la mosquée et comme le veut l’usage, il a ôté ses chaussures rouges.
Dans une allocution sur l’esplanade en présence du mufti, il a appelé à surmonter les conflits du passé et ouvrir la voie à un dialogue „sincère“ entre les religions.
„Dans un monde tristement déchiré par les divisions, ce lieu sacré sert de stimulant et met aussi les hommes et les femmes de bonne volonté au défi de travailler afin que soient dépassés les malentendus et les conflits du passé et que soit ouvert le chemin d’un dialogue sincère destiné à construire un monde de justice et de paix pour les futures générations“, a-t-il dit. Le mufti a pour sa part appelé le souverain pontife à „jouer un rôle actif pour mettre fin à l'“agression“ israélienne contre les Palestiniens. „Nous aspirons à un rôle actif de votre Sainteté pour mettre fin à l’agression (israélienne) contre notre peuple, notre terre et nos lieux saints à Jérusalem, à Gaza et en Cisjordanie“, a-t-il a déclaré en lisant une lettre qu’il a ensuite remise au pape. Sous la protection d’un épais cordon de la sécurité israélienne qui a imposé un véritable couvre-feu dans la Vieille ville de Jérusalem, le pape s’est ensuite rendu en voiture blindée au Mur des Lamentations, lieu saint du judaïsme et ultime vestige du Second Temple de Salomon. Après avoir lu le psaume 121 en latin, le pape s’est recueilli debout devant le mur pendant plusieurs minutes, les mains jointes, après avoir introduit un bout de papier entre les interstices des pierres millénaires où il avait inscrit un extrait du Livre des Lamentations (3:25) : „Dieu est bon avec ceux qui l’attendent, avec l’âme qui le cherche“. Il a ensuite été reçu par les deux Grands Rabbins d’Israël, le sépharade Shlomo Amar et l’ashkenaze Yona Metzger dans la Grande Synagogue de Jérusalem, au centre-ville où il devait également prendre la parole. La veille, lors d’une rencontre inter-religieuse à Jérusalem, le Cheikh Tayssir al-Tamimi, chef des tribunaux islamiques palestiniens, s’était emparé du microphone, demandant au pape de faire „pression sur le gouvernement israélien pour qu’il stoppe son agression contre le peuple palestinien“. Il avait également proclamé devant ce forum de dignitaires religieux juifs, musulmans et chrétiens, Jérusalem „capitale éternelle, politique, nationale et spirituelle de la Palestine“ contrairement à la position d’Israël qui a annexé la partie orientale de la ville sainte après sa conquête et proclamé Jérusalem „capitale éternelle d’Israël“. Le pape qui devait recevoir des cadeaux à la fin de l’assemblée a quitté la salle avant cette cérémonie, le Vatican exprimant peu après son mécontentement. Un incident qui a fait suite à un certain malaise provoqué en Israël par les diverses interventions du pape sur la Shoah. „Il vous aurait suffi d’exprimer des regrets. C’est tout ce que nous voulions entendre (…) Il manquait à vos discours la substance“, a écrit mardi un éditorialiste du Yédiot Aharonot, plus gros tirage du pays.