La Géorgie se retire d’Ossétie du Sud, la Russie accroît la pression

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La Géorgie a annoncé dimanche le retrait de ses forces de la quasi-totalité de la région séparatiste d'Ossétie du Sud, tandis que la Russie lui imposait un blocus maritime pour l'empêcher de recevoir des armes et poursuivait ses raids aériens en territoire géorgien.

La Géorgie a annoncé dimanche le retrait de ses forces de la quasi-totalité de la région séparatiste d‘Ossétie du Sud, tandis que la Russie lui imposait un blocus maritime pour l’empêcher de recevoir des armes et poursuivait ses raids aériens en territoire géorgien. „Nous nous sommes retirés de presque toute l‘Ossétie du Sud en signe de bonne volonté et de notre volonté d’arrêter la confrontation militaire“, a annoncé à l’AFP le secrétaire du Conseil de sécurité géorgien Alexandre Lomaïa. La Géorgie a demandé à „la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, de servir de médiateur avec les Russes, de transmettre notre message“, a-t-il ajouté, Washington étant un allié de cette ex-république soviétique pro-occidentale.
Au même moment, la Flotte russe envoyait des bâtiments de guerre en direction des côtes géorgiennes afin d’instaurer un blocus maritime en vue d’empêcher les livraisons d’armes à la Géorgie. „Des navires de la Flotte (russe) de la mer Noire, dont le bateau-amiral, le croiseur lance-missiles +Moskva+, instaurent un blocus maritime de la Géorgie“, a annoncé une source au commandement de la Flotte russe, citée par l’agence Interfax.
„Nos marins se sont vus assigner la tâche d’empêcher les armes et les autres livraisons militaires d’atteindre la Géorgie par mer“, a-t-elle ajouté. Ces navires de guerre sont arrivés „à la limite des eaux territoriales de la Géorgie“, a déclaré une source militaire russe citée par l’agence RIA-Novosti. Le gouvernement géorgien a affirmé pour sa part que 4.000 soldats russes avaient débarqué de navires de guerre en Abkhazie, autre région indépendantiste géorgienne pro-russe. Tbilissi a aussi accusé la Russie d’avoir intensifié dimanche ses bombardements aériens sur son territoire, attaquant un aéroport militaire près de Tbilissi, et d’avoir envoyé 6.000 hommes supplémentaires en renfort en Ossétie du Sud.
Vers 05H00 heure locale (01H00 GMT) dimanche, „des avions russes ont largué plusieurs bombes sur un aéroport militaire, près (à une dizaine de kilomètres) de l’aéroport international“ de la capitale, a affirmé le secrétaire du Conseil de sécurité géorgien Alexandre Lomaïa. „Aucun avion (géorgien, ndlr) n’était là-bas, leur mission était d’endommager les pistes“, a-t-il précisé. Seules deux bombes à retardement ont explosé, causant de légers dégâts sur une piste, tandis que les autres pouvaient se déclencher à tout moment, ont raconté au photographe de l’AFP des employés de l’aéroport. Aucune victime n’a été signalée pour le moment. L’aviation russe a parallèlement poursuivi dimanche ses bombardements dans les gorges de Kodori, seule partie de la république séparatiste pro-russe d’Abkhazie contrôlée par les Géorgiens, et a commencé à attaquer la région de Zougdidi, située dans l’ouest de la Géorgie, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère géorgien de l’Intérieur. „La Russie poursuit ses bombardements dans les gorges de Kodori depuis hier (samedi) et maintenant elle bombarde aussi la région de Zougdidi“, non loin de l’Abkhazie, a dit Chota Outiachvili. Enfin, toujours selon M. Lomaïa, la Russie a fait entrer en Ossétie du Sud, dans la nuit de samedi à dimanche, „une centaine de pièces d’artillerie lourde“ et massé „un grand nombre de véhicules blindés“ près de la frontière russo-géorgienne, à environ 35 kilomètres de cette région indépendantiste. Signe de l’inquiétude croissante de la communauté internationale, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a appelé samedi soir à la fin immédiate des hostilités entre la Géorgie et la Russie, et à un règlement négocié du conflit.
„Le secrétaire général croit que pour que les négociations soient fructueuses, tous les contingents armés qui ne sont pas autorisés à être sur place par les accords respectifs sur l‘Ossétie du Sud devraient quitter la zone de conflit“, est-il écrit dans un communiqué. Un calme précaire était revenu dimanche matin à Tskhinvali, capitale de ce territoire séparatiste géorgien pro-russe, après des tirs d’artillerie intenses qui ont duré toute la nuit, selon la porte-parole du gouvernement rebelle. Les forces géorgiennes „ont tiré méthodiquement sur Tskhinvali toute la nuit. Mais, pour l’instant, une accalmie relative règne dans la ville“, a dit cette responsable, Irina Gagloïeva. Elle assure que les nouveaux tirs géorgiens ont fait près de 20 morts et 150 blessés.
Tskhinvali „est presque entièrement détruite. Les habitants se réfugient dans les sous-sols“, a affirmé dimanche le gouvernement rebelle sur son site internet.
„Des produits alimentaires de première nécessité nous manquent, il n’y a pas de gaz, ni d’électricité“, a-t-il indiqué, qualifiant la situation à Tskhinvali de „catastrophe humanitaire“. L‘Ossétie du Sud avait affirmé plus tôt avoir repoussé une attaque de chars géorgiens contre Tskhinvali et avoir abattu un bombardier géorgien. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a pour sa part demandé dimanche à une enquête sur les actes de „génocide“ commis par les forces géorgiennes en Ossétie du Sud, où la Géorgie a déclenché une offensive militaire dans la nuit de jeudi à vendredi.