Identité nationale: Besson ouvre le débat, les préfectures pas encore prêtes

Identité nationale: Besson ouvre le débat, les préfectures pas encore prêtes

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Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson, a officiellement lancé "le grand débat sur l'identité nationale" même si de nombreux préfets chargés de l'organiser attendaient encore lundi les directives du ministère.

M. Besson „a ouvert le lundi 2 novembre le grand débat sur l’identité nationale, qui se déroulera jusqu’au 31 janvier“, a annoncé dans un communiqué le ministère selon lequel ce débat „doit favoriser la construction d’une vision mieux partagée de ce qu’est l’identité nationale aujourd’hui“. La mise en place du débat ne devrait pas intervenir dans l’immédiat. Interrogées par l’AFP, les préfectures chargées d’organiser le débat avec les „forces vives“ de la Nation n’avaient pas toutes, loin s’en faut, reçu à la mi-journée la circulaire établissant son organisation. Un préfet devrait être désigné „dans les prochains jours“ pour assurer l’organisation des débats, selon la circulaire envoyée aux préfets. Les dates et lieux de l’ensemble des débats locaux devront être fixés avant le 16 novembre et un compte-rendu adressé au ministère avant le 22 janvier.

Le débat devrait durer trois mois et être clos par un colloque le 4 février où Eric Besson présentera une synthèse générale. La fin, programmée pour le 28 février, interviendra donc un bon mois avant l’organisation des élections régionales. Une coïncidence temporelle que n’a pas manqué de souligner l’opposition. Le débat, décliné localement par des réunions organisées dans chacun des 96 départements et des 342 arrondissements de France métropolitaine et des DOM-TOM, sera ouvert „à l’ensemble des forces vives de la Nation“: parlementaires, élus locaux, mouvements associatifs, enseignants, élèves et parents d’élèves, français et étrangers. Le ministère a aussi ouvert lundi un site internet: www.debatidentitenationale.fr. A partir de mardi matin, les présidents des groupes UMP et Nouveau Centre de l’Assemblée, du Sénat et du Parlement européen seront mis à contribution au cours d’une conférence de presse commune au ministère de l’Immigration.

„Nous, députés, allons lancer dans toute la France des réunions de circonscription avec les Français“, a annoncé lundi Jean-François Copé, en insistant sur „l’écueil à éviter“, „cette espèce de récupération politicienne grotesque à laquelle on assiste“, a-t-il ajouté. Dans une allusion à peine voilée à Eric Besson,il a remarqué que la question n’était pas de „savoir si on peut, comme certains le disent, se vanter d’aller récupérer je ne sais quoi du Front national“.

Bernard Kouchner, l’une des principales figures de „l’ouverture“, s’est montré réservé sur le débat, lundi, se méfiant des „débats théoriques“, et estimant qu’une telle discussion exigeait une approche „ouverte“ et dynamique“. Ce week-end, la polémique avait prospéré. Le député PS Pierre Moscovici avait qualifié ce débat de „profondément malsain“. „C’est une manoeuvre grossière et à la tête de la manoeuvre il y a l’exécuteur des basses oeuvres, Eric Besson. Ne tombons pas là-dedans“, a-t-il dit. Sur le sujet, la gauche aussi est divisée. Ainsi Ségolène Royal, qui avait dénoncé la semaine dernière „une opération de diversion“, a appelé dimanche à „reconquérir les valeurs de la Nation“, exhortant la gauche à ne „pas rejeter“ le débat sur l’identité nationale. Marine Le Pen, vice-présidente du Front national, a pour sa part qualifié lundi matin le débat d'“escroquerie électoraliste pour tenter de ressouder une majorité qui part en lambeaux“ à quelques mois des régionales.