Attaque du train postal: Ronnie Biggs devait retrouver sa liberté vendredi

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Le Britannique Ronnie Biggs, l'un des auteurs de l'attaque du train postal Glasgow-Londres en 1963 aujourd'hui mourant, devait être formellement remis en liberté vendredi à la veille de son 80e anniversaire, mais restera à l'hôpital en raison de son état de santé.

Le ministre de la Justice Jack Straw a annoncé jeudi soir sa remise en liberté „pour raison de santé“, sans donner de précision sur la mise en oeuvre de cette mesure. Selon les médias britanniques, elle devait intervenir dès vendredi. „Avec un peu de chance, nous recevrons dans les prochaines heures le fax qui rend tout cela officiel“, a déclaré vendredi matin Michael Biggs, son fils, qui se trouvait devant l’hôpital de Norfolk et Norwich où son père est hospitalisé pour une grave pneumonie depuis fin juillet, surveillé par trois gardiens.

„Dans la pratique, (la remise en liberté) ne change pas grand chose. Mon père restera à l’hôpital. Mais psychologiquement, pour la famille, c’est une chose très importante que mon père soit libre“, a-t-il poursuivi, précisant qu’il était „extrêmement faible“. Ronnie Biggs, qui ne peut plus parler et s’exprime en écrivant, est „très heureux“ d’être libéré, a-t-il ajouté. „Ca lui a pris plusieurs minutes avec le dispositif d’écriture mais il est très heureux et nous sommes ravis que le bon sens ait prévalu“.

Extrêmement diminué après avoir subi plusieurs attaques, il est nourri par une sonde nasale et avait déjà été hospitalisé début juillet pour une infection pulmonaire et une fracture à la hanche, et en février pour une pneumonie. Il doit célèbrer ses 80 ans samedi, un anniversaire qui coïncide avec celui du vol survenu il y a 46 ans et qui a entraîné une longue cavale internationale et sa détention aussi longtemps après les faits. Il faisait partie d’un gang d’une quinzaine d’hommes qui, bénéficiant de fuites, étaient parvenus dans la nuit du 8 août 1963 à arrêter un convoi ferroviaire en trafiquant la signalisation. Après avoir blessé grièvement un employé, ils s’étaient emparés de 120 sacs de billets de banque usagés, se partageant la somme record pour l’époque de 2,6 millions de livres.

Arrêté et condamné à 30 ans de prison, Biggs s’était évadé en 1965. Il avait ensuite changé d’apparence grâce à la chirurgie esthétique et vécu en Espagne, puis en Australie et au Brésil. Ruiné et malade, il avait décidé de se rendre aux autorités britanniques en 2001, après 36 ans de cavale. Jack Straw avait refusé début juillet de lui accorder sa remise en liberté au motif qu’il n’avait exprimé „aucun repentir“ pour ses actions passées. „J’ai dû prendre en compte le dossier médical au regard de critères bien établis, en particulier à savoir si la mort est susceptible d’intervenir rapidement et si le détenu est grabataire ou sérieusement handicapé“, a expliqué jeudi M. Straw.

„Le dossier médical montre clairement que M. Biggs est très malade et que son état s’est récemment dégradé, entraînant sa réadmission à l’hôpital. Il n’est pas prévu que son état s’améliore“, a-t-il poursuivi. Le chef du gang Bruce Reynolds s’est dit „ravi“ sur Sky news de la libération de son ancien complice. „Je voudrais souligner que, bien que sa remise en liberté soit pour raison de santé, en réalité c’est en ligne avec la majorité des peines accomplies par le reste de l’équipe qui a réalisé la Grande attaque du train“.