Abus sexuels en Irlande: appels à une enquête nationale

Abus sexuels en Irlande: appels à une enquête nationale

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Une victime a appelé vendredi à une enquête nationale après les révélations d'un rapport sur l'archevêché de Dublin accusant l'Eglise catholique d'avoir couvert les abus sexuels commis par des prêtres sur des centaines d'enfants et pendant plusieurs décennies.

„J’appelle à l’extension des attributions de la commission (d’enquête, ndlr) à l’ensemble des diocèses du pays“, a déclaré sur la radio-télévision nationale RTE Marie Collins, victime d’abus. La Commission Murphy, du nom de sa présidente la juge Yvonne Murphy, a accusé quatre archevêques successifs de Dublin, plus important archevêché du pays, de n’avoir „pas signalé à la Gardai (police irlandaise) qu’ils étaient au courant d’abus sexuels sur des enfants“ commis depuis les années 60. Les conclusions de cette enquête arrivent six mois après un autre rapport qui avait horrifié l’Irlande en mai en révélant des décennies d’abus sexuels, parfois „endémiques“, à partir des années 1930 dans les institutions pour enfants dirigées par l’Eglise catholique. L’archevêque de Dublin Diarmuid Martin a exprimé ses „excuses“, son „chagrin“ et sa „honte“. Le gouvernement a lui aussi présenté ses plus plates excuses pour les défaillances de l’Etat, notamment de la police. L’ampleur du scandale a horrifié la presse irlandaise. „Démoniaque“, écrit l’Irish Examiner, qui dénonce dans son édition de vendredi une „litanie d’horreurs“ qui „ne peut être qualifiée que de diabolique“. „Il y a quelques années, l’histoire d’abus physiques et sexuels d’enfants avait été qualifiée d’Holocauste irlandais. A l’époque, cette qualification semblait extrême. Malheureusement, le temps a prouvé le contraire“, ajoute le quotidien.
Décrivant comme „repoussante“ l’attitude de l’Eglise irlandaise, l’Irish Times pointe également du doigt „le silence bien étudié du Vatican“ face aux demandes de publication de toute autre information dont la Commission Murphy pourrait disposer. Cela „alimentera les suspicions selon lesquelles l’Eglise reste obsédée par la protection de son image en lambeau“, estime le journal.