Quelques leçons

Quelques leçons

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Les Allemands ont voté; l’issue du scrutin est sans surprise, du moins en ce qui concerne Angela Merkel et son clan. Néanmoins, quelques premières leçons se dégagent, avant même l’affinement des résultats et de leur analyse.

1) Quiconque co-gouverne avec la droite conservatrice est assuré de perdre.

Le SPD hier; le FDP aujourd’hui. Ce qui devrait inciter nos socialistes et nos libéraux à méditer.

2) La République allemande est aussi divisée que ne l’est la France, puisque droite et gauche (toutes composantes confondues) se tiennent la balance.

3) Dans la plupart des démocraties de l’Union européenne les systèmes électoraux mériteraient d’être corrigés, car il n’est pas normal qu’avec moins de 50%, un parti puisse prétendre à la majorité absolue.

4) La communication politique porte ses fruits, puisque l’opinion publique allemande a plébiscité une chancelière particulièrement „coachée“ au point de transformer de fond en comble son image en une dizaine d’années.

5) A l’instar d’autres pays de l’UE, l’euroscepticisme gagne du terrain chez nos voisins d’Outre-Moselle comme le prouve le regrettable résultat d’AfD.

6) Les Verts ont atteint leur zénith et se retrouvent sur une pente descendante au point de faire moins bien que la Gauche (die Linke).

7) La Gauche justement a su renouer tous les mécontents du système établi et cela aussi pourrait donner du fil à retordre au POSL chez nous.

8) Il en résulte une difficulté croissante pour les sociaux-démocrates d’unir à la fois les purs contestataires, les déçus ponctuels, ceux qui considèrent avoir été „trahis“ et les partisans de la dite „Realpolitik“.

9) Enfin, le refus du CDU et de Merkel d’offrir la seconde voix (Zweitstimme) au fidèle et obéissant partenaire FDP montre, s’il en eut été besoin, que la droite n’a d’égards que pour elle-même et se préoccupe exclusivement de garder les rênes du pouvoir.

10) In fine, la victoire de Merkel est une victoire à la Pyrrhus dans la mesure où son pays devient plus ingouvernable qu’il n’y paraît à première vue, d’autant qu’elle ne dispose pas de majorité au Bundesrat.