Barack Hossein Obama

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En 2008, il est arrivé en néophyte à la Maison Blanche, héritant du calamiteux George Bush jr. une somme inouïe de problèmes: deux guerres, l’une en Irak, l’autre en Afghanistan, l’après-crise des subprimes et l’après-faillite de Lehman Brothers qui a failli provoquer l’implosion du système financier, l’effondrement de deux icônes de l’automobile, Chrysler et General...

Quatre ans plus tard, l’euphorie est donc logiquement retombée et cette fois, le démocrate Barack Obama et le républicain Mitt Romney sont au coude-à-coude. Les chiffres du chômage ne viennent pas nécessairement réconforter le président sortant qui ne peut ignorer les 17 millions à la recherche d’un emploi. En revanche, il a bénéficié – ironie du sort – d’un allié très particulier sous la forme de l’ouragan „Sandy“ qui a permis au candidat de faire preuve à la fois d’expertise, de sang-froid et de compassion. Autant de qualités qu’apprécie l’Américain moyenet qui lui ont d’ailleurs valu le soutien inopiné du maire de New York, Michael Bloomberg, ainsi que du gouverneur républicain du New Jersey, Chris Christie, hier critique féroce, qui aujourd’hui ne tarit plus d’éloges sur le président.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

A 51 ans, Obama est toujours jeune. Très en forme, soutenu – et cela a de l’importance aux Etats-Unis – par une femme exceptionnelle, Michelle, plus populaire que lui. Obama se présente avec un bilan contrasté.

Trois guerres, une grande réforme

A mi-mandat, la plupart des collaborateurs à la Maison Blanche furent changés. Pourquoi? Parce que les têtes fortes appelées en 2008, de Rahm Emanuel à Larry Summers, se combattaient plus qu’ils ne faisaient progresser les dossiers et furent à l’origine d’un gigantesque cafouillage.

Plus question de fermer le camp de Guant?namo (pourquoi du reste ce camp se trouve-t-il sur l’île de Cuba?), départ sans gloire d’Irak, présence militaire renforcée en Afghanistan avant l’annonce d’un retrait total pour 2014, hésitations avant l’intervention en Libye …

Echec du processus de paix au Moyen Orient, manque de fermeté face à Israël et sa politique de colonisation, surprise face au printemps arabe, peu de changements vrais dans les relations avec l’Europe. Les temps des rêves avec le jeune et brillant David Axelrod sont terminés et, Obama en convient lui-même, l’attribution trop rapide du prix Nobel de la paix fut un handicap plus qu’autre chose.

Sur le plan économique, le bilan n’est pas plus rose. D’abord parce que l’équipe démocrate était mal préparée et pêchait par l’absence d’une stratégie.

Désormais, le ton est à la modestie, le locataire de la Maison Blanche sachant qu’il faut en finir avec l’érosion des classes moyennes, miser sur l’éducation, la recherche, le développement durable.

Il serait injuste de faire l’impasse sur un formidable succès, après une partie de poker menée de main de maître: la réforme du Medicare. Certes, ce ne sont pas 46 millions d’Américains, mais tout de même 30 millions qui ont dorénavant accès aux soins de santé, ce qui n’est pas rien. Injuste d’oublier ce qui a été réalisé pour l’accès au système éducatif des enfants issus de l’immigration, notamment hispanique, ainsi que pour régulariser les sans-papiers.

Injuste aussi d’ignorer qu’après dix ans de chasse à l’homme, Oussama ben Laden a été localisé, puis abattu et, dans la foulée, les relations USA-Pakistan revues et corrigées.

Bref, en quatre ans, Barak Obama a appris son métier de président de la première puissance mondiale. Une hyper-puissance qui, les Européens devraient en prendre bonne note, a réorienté sa politique étrangère vers la région Asie-Pacifique.

Le 6 novembre 2012, c’est un Obama différent qui affrontera dans les urnes Mitt Romney, l’homme de Wall Street, le mormon rigide qui incarne si mal l’Amérique tolérante et dont l’élection marquerait le retour des „Bush boys“, ces purs et durs qui ont causé tant de mal au monde et à leur propre pays.

Parce qu’il a eu autant de faiblesses que de qualités, le premier Noir à la présidence aura été un président normal. Auquel il faut souhaiter d’avoir quatre ans supplémentaires pour réussir à imposer sa vue de la société américaine.