Patricia Kaas à la Coque: Addicte aux héroïnes- un spectacle surprenant /VIDEO/

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Vendredi soir, plus de 2500 spectateurs se sont laissés envoûter par l’ambiance cabaret des années 30 que Patricia Kaas et son équipe ont su créer.

Le nouvel album de Patricia « Kabaret » est en effet un hommage à cette époque-là et aux héroïnes qui l’ont marquée : Marlene Dietrich, Greta Garbo, Suzy Solidor et bien d’autres. Sa tournée internationale compte 170 dates, dont de nombreux concerts en Russie, où Patricia est adulée. En fait, bien avant de paraître dans les magasins, une chaîne russe de produits cosmétiques avait choisi Patricia comme son icône à paraître sur les couvertures de magazines, sponsorisé sa tournée et préacheté 500.000 exemplaires de l’album, pour les distribuer « gratuitement » aux meilleurs clients. L’album a aussi enregistré un grand succès sur les plateformes de téléchargement légal en Europe et par la vente à travers le site ventreprivée.com. Mais rien ne vaut un concert live pour profiter pleinement des sensations que l’artiste sait transmettre.

Ce fut ainsi à la Coque, où Patricia a donné le concert qui avait été reporté pour cause de maladie fin avril (voir notre interview, parue le mercredi, 17 juin). Elle s’en est excusée plusieurs fois sur scène, gratifiant le public luxembourgeois d’une chanson en plus à la fin du concert. Elégante, sulfureuse, tout de noir vêtue et longues jambes aux collant noir transparent, elle débuta son show en maniant sa canne de cabaret et en dansant devant le grand écran qui renvoyait son ombre à côté du suggestif et géant K doré, qui symbolise son show. Ses musiciens, aux demi-masques argentés maquillés ou portant le masque luisant qui ornait le programme du spectacle, formaient un tout homogène avec Patricia et sa danseuse, créant cette atmosphère de saltimbanques rétro et de variété, qui fait rêver. Mais avant cela, c’est à travers les haut-parleurs que retentirent les phrases parlées qui représentent l’univers de Patricia : «Mon opium, mes héroïnes. J’avoue, je suis accro à la libre Coco, aux paradis sensuels de Gabrielle Chanel. J’aime à m’envoyer en l’air à bord de l’Electra d’Amelia. Oui, j’aime me perdre, me noyer dans le fleuve de sexe, la crue des mots d’Anaïs Nin : écrivain de l’intime et libertine … ». Surprenante première chanson ensuite, un vieux classique du répertoire de Patricia, mais qui s’inséra parfaitement dans la suggestivité du nouveau spectacle : « Mon mec à moi ». Sa voix grave et sensuelle donna déjà les premiers frissons et avec « Faites entrer les clowns » et « Le jour se lève », accompagnés de ballons rouges, d’un accordéon noir au soufflet rouge vif, des notes d’un vieux piano, c’est le nouvel album qui fit en plein son entrée : « Willkommen, bienvenus … » dans son cabaret. Des extraits de vieux documents et des vidéos de Patricia défilaient sur l’écran géant, lors de l’interprétation des nouvelles chansons aux rythmes parfois rêveurs et nostalgiques, parfois aussi enjoués, frais et gais. Patricia se changea plusieurs fois, gardant cependant la couleur noire, vêtant aussi la robe moulante à une manche, qu’elle porta à l’Eurovision de la Chanson le 16 mai dernier, défendant les couleurs de la France. A la Coque, elle chanta la chanson choisie pour le concours, faisant aussi partie de son album : « Et s’il fallait le faire », avec laquelle elle décrocha la 8ème place. Elle transmit une émotion toute particulière lors de l’interprétation de « Une dernière fois », chanson dédiée à sa mère trop tôt disparue. Le public, un tantinet froid, quasi impressionné par la professionnalité de Patricia, réussit à se chauffer lors des tubes « Il me dit que je suis belle », « Les hommes qui passent » et le bien mouvementé « Mademoiselle chante le blues », par lequel Patricia termina son concert, avant de récolter une standing ovation, qu’elle récompensa par quelques autres succès. 
 

 Delia Pifarotti