FranceLe plan de „sobriété énergétique“ du gouvernement se veut surtout incitatif … pour l’instant

France / Le plan de „sobriété énergétique“ du gouvernement se veut surtout incitatif … pour l’instant
La première ministre Elisabeth Borne a présenté jeudi le plan d’économies d’énergie du gouvernement Photo: Emmanuel Dunand/AFP

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Le gouvernement français a rendu public, hier, son plan d’économies d’énergie, qui s’articule autour d’une quinzaine de mesures, et deux grands principes.

Le premier est que c’est avant tout le service public, à commencer par les grandes administrations centrales, qui devra donner l’exemple; quant au second, il consiste, s’agissant des entreprises privées et des ménages, à mettre en avant, plutôt que la contrainte, l’incitation et l’encouragement … pour l’instant.

C’est toujours le risque de ce genre de plans, lorsqu’il s’agit de passer des considérations générales aux mesures particulières: à un consensus global sur les grands principes risquent de succéder bien des controverses sur le détail. Et cela d’autant plus que les Français, toujours méfiants, auront sans doute tendance à considérer que les mesures imposées aujourd’hui aux fonctionnaires pourraient bien, surtout si elles se révèlent en effet productrices d’économies d’énergie, ne plus être seulement conseillées aux entreprises privées et aux particuliers, mais bel et bien imposées.

En attendant, dans toutes les administrations l’eau chaude sanitaire devrait être coupée (on ignorait que celles-ci en fassent un usage suffisamment soutenu pour justifier une fermeture du robinet), et d’une manière générale la température des bureaux devra être abaissée d’un ou deux degrés selon les cas; celles des gymnases et des piscines seront pour leur part réduites respectivement de 2 et 1 degré.

En outre, la consigne est donnée aux fonctionnaires qui utilisent des véhicules de service de réduire leur vitesse, sur les autoroutes, de 130 à 110 km/h. Cette dernière mesure – cette „menace“, diront sans doute les associations d’automobilistes – est prise d’autant plus au sérieux chez les conducteurs du privé, professionnels ou non, que depuis quelque temps montait la rumeur d’une telle limitation pour tous. Quant au télétravail, dont les pouvoirs publics avaient regretté la prolifération à la faveur de celle du Covid, il va finalement être renforcé, en particulier pour les „ponts“ du calendrier à l’occasion des fêtes en tout genre. Et pour que la mesure soit (encore) mieux accueillie, l’indemnité télétravail sera revalorisée de 15%.

Une météo écologique?

D’une manière générale, d’ailleurs, et même si l’on reste encore dans le registre du volontariat, les particuliers ne sont décidément pas oubliés par le gouvernement dans cet effort pour réduire – de 10%, en attendant mieux pour 2050 – la facture énergétique de la France. Le gouvernement préconise ainsi de ne pas dépasser une température de 19 degrés dans les logements comme dans les bureaux des entreprises privées, et annonce qu’un coup de pouce financier sera par ailleurs accordé, à compter du 1er janvier prochain, aux personnes pratiquant le covoiturage.

Les entreprises privées se voient en outre proposer, et à l’occasion imposer, un catalogue de seize mesures d’économie d’énergie, outre la baisse de la température des lieux de travail. Ainsi de l’extinction des enseignes et des publicités lumineuses entre un et six heures du matin, ou de la formation de leurs salariés aux „écogestes“.

D’une manière générale, le gouvernement compte manifestement faire de cette campagne, non pas seulement un succès technique (et moins encore technocratique!), ce qui améliorerait enfin son image écologique, mais aussi un succès populaire, si possible dans tous les sens du terme. Dans cet esprit, il lancera d’ailleurs dans les jours qui viennent une seconde phase de sa communication sur le sujet avec un nouveau programme, intitulé „chaque geste compte“, et un tableau de bord de la consommation énergétique diffusable dans les médias. Une sorte de météo des vertus écologiques, en somme.