Ahmedinejad à Istanbul pour évoquer le dossier du nucléaire iranien

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Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a entamé jeudi une visite controversée de deux jours à Istanbul au cours de laquelle il doit avoir avec les responsables turcs des entretiens axés sur la question du nucléaire iranien et des relations bilatérales.

M. Ahmadinejad a commencé à s’entretenir jeudi avec le président turc Abdullah Gül. Il devait participer vendredi à un forum d’affaires et rencontrer le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avant de regagner l’Iran. La visite, la première de M. Ahmadinejad dans un pays membre de l’Otan, intervient alors que les six pays impliqués dans les discussions sur le nucléaire iranien envisagent de nouvelles sanctions pour contraindre Téhéran à abandonner son programme. Les Six (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne) ont offert une alternative à l’Iran: ou Téhéran accepte la coopération et suspend ses activités controversées d’enrichissement de l’uranium, ou ce pays fait face à des sanctions croissantes de la communauté internationale. Les grandes puissances, qui craignent que le programme nucléaire iranien soit destiné à acquérir l’arme nucléaire, ont depuis estimé que la réponse de Téhéran relevait d’une manoeuvre dilatoire. M. Ahmadinejad n’en a pas moins estimé mercredi que les négociations allaient dans la „bonne direction“. „Nous pensons que la question du nucléaire est en train de prendre une bonne direction. Les négociations en cours sont de bonnes négociations, et cela va continuer“, a-t-il déclaré à une chaîne de télévision turque. „Je ne pense pas qu’on va aller vers le chaos“. En dépit des remontrances des Six, le diplomate en chef de l’Union européenne (UE) Javier Solana, qui participe aux négociations, et le négociateur du dossier nucléaire iranien Saïd Jalili se sont mis d’accord lundi pour poursuivre leurs contacts. Interrogé sur le rôle qu’Ankara pourrait jouer dans le dossier du nucléaire iranien, le président iranien a dit apprécier „les efforts de la Turquie pour diminuer les tensions et établir un dialogue constructif“, tout en récusant le terme de médiation.
Membre de l’Otan et candidate à l’adhésion à l’UE, la Turquie entretient aussi de bonnes relations depuis plusieurs années avec son voisin iranien. Le chef de la diplomatie turque Ali Babacan a affirmé que la Turquie assumait, à la demande des parties, un rôle informel „de consolidation et de facilitation“ des pourparlers entre l’Iran et les Six. L’annonce de la visite de M. Ahmadinejad en Turquie a suscité des critiques d’Israël, dont la Turquie est le principal allié régional. „Ce n’est pas une bonne idée de donner une légitimité“ à un dirigeant qui a appelé à la destruction d’Israël et nie l’Holocauste, de surcroît au moment ou les puissances occidentales menacent l’Iran de sanctions, a affirmé un diplomate israélien basé à Ankara. Le choix d’Istanbul comme lieu de la visite a également suscité des polémiques en Turquie, certains journaux affirmant que la capitale Ankara avait été délaissée pour éviter au président iranien une visite protocolaire au mausolée du fondateur de la République turque, le très laïque Mustafa Kemal Atatürk.
M. Ahmadinejad a indiqué mercredi que les questions de sécurité seraient au programme des entretiens. Téhéran et Ankara coopèrent dans la lutte contre les rebelles kurdes opérant dans leurs deux pays et les médias rapportent qu’un accord sur la lutte contre le crime organisé pourrait être signé à Istanbul. La coopération énergétique entre les deux pays, qui ont signé en novembre une entente pour des projets communs de production d’énergie, devrait aussi être abordée, selon la presse.