Arbitrage du Crédit lyonnais: Bernard Tapie a été relaxé faute de preuves

Arbitrage du Crédit lyonnais: Bernard Tapie a été relaxé faute de preuves
Un verdict inattendu pour l’homme d’affaires (Photo: AFP)

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Le tribunal correctionnel de Paris a rendu hier matin son verdict dans ce qui était devenu depuis onze ans „l’affaire Tapie“: ce dernier a été relaxé faute de preuves dans le contentieux avec le Crédit lyonnais où il se voyait accusé d’escroquerie après l’arbitrage qui lui avait accordé 403 millions d’euros en 2008. „Les éléments constitutifs de ce délit ne sont pas caractérisés“, a déclaré la présidente du tribunal, qui n’a pas retenu non plus le détournement de fonds publics ou la complicité.

De notre correspondant Bernard Brigouleix, Paris

„Mon cancer vient d’en prendre un sale coup dans la gueule!“, s’est exclamé avec sa verdeur de langage habituelle dans La Provence, le quotidien régional dont il est propriétaire, l’affairiste et ancien ministre. Manifestement ragaillardi tout soudain par ce verdict inattendu – en avril dernier, le ministère public avait requis contre lui cinq ans de prison ferme! – et qui, le matin encore de l’audience, s’estimait trop malade pour assister en personne à cette ultime audience.

De fait, la gravité de son état de santé constitue probablement le seul élément absolument certain de cet inextricable dossier politico-financier. Nul ne saurait le présenter comme un „malade imaginaire“: à l’hôpital Saint-Louis de Paris, il se bat à coup de chimiothérapies contre une récidive de son double cancer de l’estomac et de l’oesophage, et, ne fût-ce que pour cette raison-là, nul ne pouvait l’imaginer en prison.

Mais il faut bien dire aussi que Bernard Tapie n’a pas hésité à en jouer: il y a un peu plus d’un an, il avait attaqué Bruno Le Maire dans la presse en déclarant: „Le ministre des Finances est très au courant de la situation dans laquelle je suis, et il est parfaitement lucide quant aux conséquences que cela a sur ma maladie. Or il ne me lâche pas! Il ne me lâche pas un seul jour!“ C’est sans doute en pensant à la fois à la maladie qui le ronge et aux poursuites judiciaires dont il faisait l’objet, l’une et les autres lourdes, qu’il a ajouté hier: „ C’est bien la preuve qu’il faut toujours, toujours, se battre jusqu’au bout.“

Le feuilleton n’est pas fini …

Sans oublier de rendre hommage aux magistrats qui, même s’ils ne l’ont pas „blanchi“ autant qu’il le laisse croire, ont tout de même estimé que les preuves de malversations n’étaient pas suffisantes pour emporter leur conviction: „Dans un pays qui ne se résout décidément pas à être la Corée du Nord, on finit toujours par tomber sur des magistrats qui pensent à faire le droit plutôt qu’à faire leur carrière“, a-t-il assuré. Au risque, il est vrai, de laisser à une partie de l’opinion le sentiment inverse …

Et cela d’autant plus que M. Tapie n’est pas le seul à bénéficier de cette magnanimité des juges: cinq autres prévenus, également inculpés à propos de cet arbitrage privé destiné à régler le litige entre l’homme d’affaires et le Crédit lyonnais sur les conditions de la revente d’Adidas, ont également été relaxés. Et parmi eux: Stéphane Richard, aujourd’hui président-directeur général d’Orange, mais surtout, à l’époque des faits, directeur de cabinet de Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie et condamnée fin 2016 pour „négligence“ par la Cour de Justice de la République, sans qu’une peine y soit assortie: elle était devenue directrice du FMI!

Il était difficile pour la France de condamner, de manière autre que symbolique, celle dont elle avait réussi à imposer la nomination à la tête de l’organisation internationale en 2011, après l’affaire Strauss-Kahn, et qui venait d’y être reconduite. De là à imaginer qu’il ne lui était pas moins difficile aujourd’hui de faire tomber les foudres de la justice sur son plus proche collaborateur de l’époque, au moment où elle est nommée présidente de la Banque centrale européenne, il y a certes un (grand) pas, mais que ne manqueront sans doute pas de franchir certains …

Il reste que ce très long feuilleton de l’affaire Tapie n’est pas encore achevé. Dans le contentieux l’opposant au Crédit lyonnais et au Consortium de réalisation (CDR) chargé de gérer le passif de la banque, ce dernier se dit „déterminé à recouvrer les sommes indûment perçues“ malgré l’annulation de l’arbitrage au civil et la relaxe pénale d’hier.

 

 

Mephisto
11. Juli 2019 - 11.10

Madame gett jo eventuell Nofolgerin vu Här Draghi. An dat war jo och alles anescht wi en onbeschriwent Blât. Gewess " Referenzen " schengen also vun Virdeel wann een fir deen Job kandidéiert.

Le républicain zu London
10. Juli 2019 - 13.55

Madame Lagarde ass vum Staatstribunal von der franzeischer Repblique wegen "négligence" verutellt ginn an dem Kontext: ass dat eng Referenz fir Chef vun der EZB ze ginn? ZU Lndon reselen se de Kapp...as osen besser aus der EU raus...vu les circonstances...

Nomi
10. Juli 2019 - 12.29

D'Preuven must der bei den Mitterand an den Credit Lyonnais sichen go'en !