Première mutation du virus de la grippe H1N1 signalée en France

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Deux mutations du virus grippal H1N1 identiques à celles signalées vendredi dernier en Norvège ont été identifiées en France chez des patients décédés, mais les autorités sanitaires assurent qu'il n'y a aucun signe de propagation de ce virus muté et que les vaccins restent efficaces.

„La découverte de ces mutations entraîne chez nous une très grande vigilance, mais on ne peut pas encore parler d’inquiétude particulière“, a déclaré à l’AFP la directrice générale de l’Institut de veille sanitaire (InVS) le Dr Françoise Weber. La mutation „pourrait accroître les capacités du virus à atteindre le tissu pulmonaire“, a-t-elle précisé. „Cette mutation est susceptible d’être à l’origine de formes pulmonaires plus sévères, mais ce n’est pas une certitude“, a pour sa part déclaré le directeur général de la Santé Didier Houssin. „C’est un facteur de risque, oui il est plus dangereux, mais pour qu’il soit vraiment dangereux, il faudrait qu’il soit capable de passer d’un sujet à un autre“, a estimé le virologue Claude Hannoun, professeur honoraire à l’Institut Pasteur, sur RTL
„Le virus a subi une mutation qui change la façon dont il entre dans les cellules, qui change la façon dont il réagit aux médicaments, donc il ne lui manque qu’une propriété pour qu’il soit vraiment dangereux, c’est de devenir transmissible de façon plus importante que ses cousins, qui n’ont pas muté“, ajoute-t-il.
„C’est une raison supplémentaire pour se faire vacciner rapidement avant que ce virus supplémentaire trouve le moyen de s’échapper et de devenir plus invasif“, juge le Pr Hannoun. Les trois spécialistes s’accordent à dire que les vaccins restent efficaces contre le virus muté. L’InVS a annoncé vendredi la découverte d’une mutation du virus H1N1 déjà observée en Norvège, cette fois chez deux patients morts en France et qui n’avaient aucun lien entre eux. En France, la première mutation, appelée „mutation 222“, a été découverte, à la suite d’examens complémentaires, chez un patient mort en septembre, a précisé le Dr Weber. La seconde a été mise au jour chez une patiente morte en novembre qui présentait en plus une résistance au Tamiflu, la première en France. Cette patiente était immunodéprimée, a précisé le Dr Weber. Les Centres nationaux de références testent les virus pour rechercher des mutations éventuelles, un travail „beaucoup plus long“ que l’identification du virus grippal, a-t-elle expliqué. La survenue de mutations du virus H1N1 n’est pas une surprise pour les spécialistes. Des investigations complémentaires, à l’échelon français et international, vont maintenant être menées pour déterminer l’impact de la mutation et la capacité de diffusion du virus modifié. Ces cas de mutations surviennent dans un contexte d’expansion importante de l’épidémie grippale en France, et alors que les décès se multiplient. Huit décès supplémentaires ont ainsi été signalés depuis le dernier point de la ministre de la Santé, jeudi, portant à 76 le nombre de personnes décédées en métropole depuis le début de l’épidémie. Le nombre de victimes a également fait un bond spectaculaire en Europe avec une progression de plus de 85% en une semaine, atteignant „au moins 650 morts“, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).