L’Espagne autorise la sélection d’embryons pour éviter des cancers

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Les autorités sanitaires espagnoles ont autorisé pour la première fois deux cas de sélection d'embryons, pour éviter aux futurs bébés qu'ils ne souffrent plus tard d'un cancer, a-t-on appris mercredi auprès du ministère de la Santé.

 La Commission nationale de reproduction humaine assistée a autorisé mardi ce type de sélections pour deux cas précis, à deux couples pour éviter à la personne à naître, dans l’un des cas, d’avoir un jour un cancer du sein et pour l’autre d’avoir un cancer de la thyroïde.
 „C’est un jour historique dans le monde de la santé“ a commenté un haut responsable du ministère de la Santé, José Martinez Olmos, soulignant que ces deux décisions étaient „porteuses d’espoir“ pour des familles confrontées à des „problèmes de santé importants“. S’exprimant sur la radio privée Cadena Ser, ce responsable a souligné que ce type de décisions étaient prises au „cas par cas“ et sur une base scientifique.
Pour l’un des deux cas autorisé, il s’agit d’éviter la présence conjointe des mutations génétiques BRCA1 et BRCA2 qui chez les femmes induisent avec une probabilité de 80% le développement d’une tumeur du sein. Le second cas vise à éviter un type de cancer de la thyroïde induit de manière „familiale“ par les gènes hérités des parents. „La décision n’est pas exempte de polémique“, a commenté mercredi El Pais, en soulignant qu’il ne s’agissait plus d’une sélection d’embryons pour éviter la présence d’un gène qui cause, à coup sûr, une maladie, mais d’éviter une simple probabilité de maladie, même si elle est très élevée dans les deux cas.
Les milieux conservateurs et catholiques espagnols sont fortement opposés à ce type de sélection qu’ils assimilent à des avortements. L’influente hiérarchie catholique avait réagi très négativement à l’annonce en octobre de la naissance du premier bébé espagnol sélectionné génétiquement pour guérir son frère aîné d’une grave forme d’anémie congénitale.
 Le diagnostic préimplantatoire (DPI) consiste à prélever une cellule de l’embryon quand il a environ trois jours et de l’analyser pour déterminer s’il est porteur d’une affection génétique. Si tel est le cas, il est écarté au profit d’un autre, exempt de l’anomalie. En janvier, une Britannique avait donné naissance pour la première fois dans ce pays à un bébé ayant fait l’objet d’un diagnostic préimplantatoire (DPI) pour éviter qu’il porte un gène prédisposant au cancer du sein. Le DPI est interdit en Allemagne, en Autriche, en Italie et en Suisse. Il est autorisé en Belgique, au Danemark, en Espagne et au Royaume-Uni. En France, il n’est permis que pour déceler une maladie génétique incurable, comme la myopathie ou la mucoviscidose.