Grippe: inquiétude dans l’ouest du Mexique après 3 nouveaux décès suspects

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L'activité devrait revenir à la normale lundi au Mexique, avec la réouverture prévue des écoles primaires, sauf dans un Etat de l'Ouest du pays, qui ferme au contraire tous ses équipements publics après l'annonce de trois nouveaux décès suspects d'être dus à la grippe porcine, dont le dernier vendredi.

L’Etat de Jalisco a décrété vendredi la fermeture générale des cafés, restaurants, stades et autres lieux de distractions et de réunion, mesure similaire à celle imposée pendant plus d’une semaine dans la capitale, où tous ces établissements sont maintenant rouverts. Jalisco suspend aussi les activités dans tous les établissements d’enseignement, de la maternelle à l’université, alors qu’elles viennent de reprendre à l’échelon national, où seule la rentrée dans le primaire a été repoussée au-delà du week-end. Le bilan national de l’épidémie de grippe A-H1N1 s’est stabilisé vendredi à 45 morts et 1.319 malades, le dernier cas mortel confirmé remontant au 4 mai, a déclaré dans la matinée le ministre mexicain de la Santé, José Angel Cordova. Il ne restait plus vendredi que 10 morts suspectes à analyser, dont huit décès antérieurs au 4 mai, a-t-il précisé ensuite à l’AFP dans une interview exclusive. Il n’avait alors connaissance que de deux nouveaux cas dans l’Etat de Jalisco.
Le nombre des décès représente „3,3% des cas confirmés“, a-t-il précisé. Le championnat de football, qui déchaîne des passions au Mexique, va reprendre normalement ce week-end dans la capitale, où les deux dernières journées ont été disputées à huis clos. Mais les deux équipes mexicaines encore qualifiées dans la Coupe latino-américaine Libertadores ont décidé de quitter la compétition car leurs adversaires refusent de jouer au Mexique. Le président Felipe Calderon a dénoncé les „mesures discriminatoires“ à l’étranger, comme la suspension des vols ou des importations de viande porcine mexicaine, et le traitement „vexatoire“ imposé à nombre de ses compatriotes dans des aéroports.
Il a ajouté jeudi soir, sur un ton ironique, qu’il serait peut-être contraint de renoncer à une visite à Cuba. „Je devais effectivement me rendre à Cuba dans les jours ou semaines qui viennent, mais comme Cuba a interdit les vols vers le Mexique, peut-être ne pourrai-je pas y aller“, a-t-il déclaré. L’Argentine et Cuba ont été les premiers pays d’Amérique latine à suspendre les liaisons aériennes avec le Mexique en raison de l’épidémie. La facture de la grippe va être lourde au Mexique, grevant un peu plus les finances d’un pays d’autant plus touché par la crise économique mondiale que ses liens commerciaux avec les Etats-Unis sont serrés. „C’est un fait, nous sommes dans une période de récession“, a déclaré jeudi le ministre des Finances, Agustin Carstens. Les pertes dues à la grippe, qu’il estime à 2,3 milliards de dollars, contribueront pour 0,3% au recul de l’économie nationale en 2009, qu’il prévoit de 4,1%. La grippe a frappé de plein fouet le tourisme dans un pays dont il constitue la troisième source de devises, avec 22 à 23 millions de visiteurs par an, derrière le pétrole et les envois d’argent par les travailleurs émigrés aux Etats-Unis.
Les 35.000 restaurants de la capitale ont été fermés une dizaine de jours, et ses hôtels sont quasi-vides depuis le début de l’épidémie. Le tourisme „de plage“ a résisté un peu mieux, mais les annulations de réservations se feront sentir encore longtemps. Jusqu’à octobre, par exemple, pour l’activité „congrès et conventions“ dans la capitale, selon la profession. Les sites archéologiques, argument touristique majeur, ont rouvert jeudi. Mais les touristes étaient moins nombreux que les vendeurs de souvenirs devant les pyramides précolombiennes de Teotihuacan, près de Mexico.