Choléra: \“urgence nationale\“ au Zimbabwe

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Le Zimbabwe a reconnu l'ampleur de l'épidémie meurtrière de choléra en décrétant pour la première fois l'\"urgence nationale\", un appel auquel Londres a aussitôt répondu jeudi en annonçant une augmentation de son aide, tout en dénonçant le régime \"défaillant\" du président Mugabe.

Le régime de Robert Mugabe a qualifié d'“urgences nationales“ l’épidémie de choléra et les dysfonctionnements des hôpitaux publics, et „appelé la communauté internationale à l’aide pour faire face à la situation“, a annoncé le quotidien d’Etat The Herald dans son édition de jeudi. Le message a été relayé jeudi par le ministre de la Santé David Parirenyatwa, alors que l’épidémie a déjà fait plus de 560 morts. „L’appel d’urgence nous aidera à réduire le nombre de malades et de morts lié à l’actuelle situation socio-économique“, a-t-il assuré, en soulignant que les hôpitaux publics ne fonctionnaient „tout simplement pas“ avec un personnel démotivé et un manque de médicaments, de vivres et de matériels. Le Royaume-Uni, ancien tuteur colonial du Zimbabwe, a aussitôt répondu à cet appel en annonçant un accroissement de son aide à Harare. „Pour une fois, nous sommes d’accord avec le gouvernement du Zimbabwe. C’est une urgence nationale“, a déclaré le Premier ministre britannique Gordon Brown. Le Foreign office a annoncé que le ministère britannique du développement international avait décidé fin novembre de débloquer une aide supplémentaire de 10 millions de livres (11,5 millions d’euros), notamment sous forme de médicaments, pour aider la population du Zimbabwe. Londres en a profité pour envoyer quelques piques à son vieil ennemi Robert Mugabe, 84 ans, au pouvoir depuis 1980. „L’Etat défaillant de Mugabe n’est plus capable, ou n’a plus la volonté, de protéger son peuple, des milliers de personnes sont frappées par le choléra, et il faut les aider d’urgence“, a souligné M. Brown. Les Etats-Unis ont eux aussi annoncé qu’ils pourraient aider le Zimbabwe à faire face à l’épidémie de choléra, tout en renouvelant leur appel à Robert Mugabe à résoudre la crise politique qui secoue le pays depuis les élections controversées du printemps dernier. La France, qui préside l’Union européenne (UE), a annoncé jeudi une „première aide“ de 200.000 euros au Zimbabwe et plaidé pour une réponse européenne à cette épidémie. L’épidémie de choléra ne cesse de se propager depuis août en raison du délabrement du système de santé, des réseaux d’eau et d’assainissement. L’organisation humanitaire britannique Oxfam a estimé jeudi que 300.000 personnes affaiblies par les pénuries alimentaires étaient menacées par l’épidémie de choléra dans le pays. La semaine dernière, le ministère zimbabwéen de la Santé avait dans un premier temps déclaré que la situation était „sous contrôle“, avant d’appeler à l’aide le lendemain, tout en refusant de décréter l’état d’urgence sanitaire. Ce revirement des autorités „arrive très en retard“, a regretté l’Association des médecins du Zimbabwe pour les droits de l’Homme (ZADHR). Aux 11 millions de dollars réclamés par le ministère de la Santé s’ajoute un besoin urgent de 40 millions de rands (3,93 millions dollars) pour acheter des produits chimiques de traitement de l’eau, selon le gouvernement. Cette crise humanitaire intervient dans un pays plongé dans un terrible marasme économique, avec une hyperinflation à plus de 231 millions pour cent par an.
Mais la sortie de crise reste suspendue à l’application d’un accord de partage de pouvoir entre M. Mugabe et l’opposition, signé le 15 septembre mais resté depuis lettre morte. Jeudi, le Premier ministre kenyan Raila Odinga a estimé au micro de la BBC que l’accord de partage du pouvoir au Zimbabwe était mort, et appelé les gouvernements africains à oeuvrer pour le départ du pouvoir de Robert Mugabe.