/ Mondiaux-2009 - Une France sans titre ni médaille
Les Bleus ont glané deux médailles de bronze dans cette édition, grâce à la sabreuse Carole Vergne et l’épéiste Jérôme Jeannet. C’est moins bien qu’aux Mondiaux-2007 où ils avaient décroché trois médailles mais un peu mieux qu’en 2006 où seule Laura Flessel était montée sur le podium (bronze). Mais, c’est encore un Championnat du monde où la France n’arrive pas à gagner en individuel. Il faut remonter à 2005 pour trouver un Tricolore couronné.
C’était à Leipzig avec le sacre de la sabreuse Anne-Lise Touya, qui a raccroché après les JO-2008, tout comme l’épéiste Fabrice Jeannet, champion du monde en 2003 à la Havane. Lundi, tout reposait sur les épaules de l’emblématique Laura Flessel, qui elle aussi court toujours après un nouveau titre mondial alors qu’elle n’a plus gagné dans cette compétition depuis 1999. Pour sa onzième participation et après des jeux Olympiques manqués où pour la première fois elle n’a rien glané, la Guadeloupéenne, qui fêtera ses 38 ans dans un mois, s’est inclinée d’une touche, à la mort subite, en quarts de finale face à la Russe Lubov Shutova (8-7). „C’était un jeu d’échecs avec une personne qui refuse le combat. L’erreur était fatale. Il m’a manqué un millième de seconde pour mettre la dernière touche. Il n’y a pas de tristesse. Il y a beaucoup de déception mais je ne suis pas dans un tunnel“, a assuré la jeune femme à qui il a fallu de longues minutes pour digérer la défaite. Face à la Russe, la Française a joué la patience mais au final c’est Shutova qui l’a emporté, tout comme en finale face à la Canadienne Sherraine Schalm qu’elle a aussi emmenée à la mort subite (9-8).
Ouverture d’esprit
Outre Flessel, le sabreur Nicolas Lopez, vice-champion olympique 2008, ou son coéquipier Boris Sanson ont nourri les espoirs de sacre des Bleus dès leur premier match.
Mais, Lopez a été stoppé en huitièmes de finale par le Roumain Gelu Florin Zalomir et cela s’est joué à une touche (15-14). Le Tarbais a admis avoir commis une erreur qui lui a coûté la victoire. Sanson, lui, a été très impressionnant au point de s’offrir le champion olympique en titre, le Chinois Zhong Man. Mais en huitièmes de finale, il a vite déchanté face au Coréen Eun Seok Oh, qui lui a mis une forte pression. „Il m’a étouffé dès le début. Je suis resté enfermé dans le jeu. C’est dommage, je n’ai pas été assez ouvert d’esprit“, a reconnu Sanson. L’ouverture d’esprit, c’est précisément là que pèche l’équipe de France, selon le directeur technique national. „Dans un sport complexe comme le nôtre, il y a des facteurs de rapports de force psychologiques. Il faut tirer une stratégie en face, prendre la sienne, s’adapter et s’ouvrir. On est trop souvent fermé de l’esprit. Il faudrait être plus ouvert sur le combat“, a analysé Michel Sicard, qui a regretté que les tireurs ne vivent pas davantage le moment présent. „Se fixer des objectifs, c’est bien mais après il faut les mettre de côté. Ceux qui n’ont pas confiance et qui ont des difficultés à s’adapter dans le combat c’est qu’ils ne vivent pas assez le moment présent. On ne peut pas rendre tout certain. Il faut plus laisser les choses faire, vivre son combat et je pense que la confiance en soi viendra“, a-t-il poursuivi, convaincu qu’il y a avait de la place pour deux médailles lundi.
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