Le spectre du chômage plane sur les footballeurs professionnels autrichiens

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Bien loin de l'Espagne et de ses transferts en dizaines de millions d'euros, un tiers des footballeurs professionnels autrichiens sont menacés par le spectre du chômage en cette fin de saison.

Environ 150 des 450 footballeurs professionnels recensés dans le pays seront sans contrat d’ici fin juin, dont „70 à 80 qui sont déjà inscrits au chômage. Ce chiffre pourrait augmenter“ avec la crise, s’inquiète Rudolf Novotny, directeur du syndicat des joueurs VdF. Corporation microscopique, les footballeurs n’en sont pas moins largement plus touchés par le chômage que la moyenne nationale (6,6% selon le taux national en mai, 4,2% selon la norme européenne en avril). 75% des sans contrat évoluaient en seconde division, selon VdF, et n’ont pas eu dans cette compétition, mêlant professionnels et amateurs, des revenus mirobolants pour assurer leurs arrières sur une longue période. Et même quelques sélections en équipe nationale ne protègent pas contre cette épreuve, comme en témoignent les destins de Thomas Eder, 28 ans, ou Markus Hiden, 31 ans, eux aussi à la recherche d’un nouveau maillot. Au-delà de la crise économique, pour certains observateurs, le problème est structurel. L’Autriche ne compte que 22 clubs de première et deuxième division. Et une grosse centaine de jeunes issus des centres de formation vient grossir le marché chaque année. „On fait aux jeunes des promesses de carrière professionnelle que l’on ne peut pas tenir“, regrette Rudolf Novotny. Le responsable de la formation des jeunes à la Fédération autrichienne de football (ÖFB), Andreas Heraf, attribue quant à lui la faute à l’attitude trop prudente des clubs qui „préfèrent engager des joueurs plus âgés, ou des étrangers, pour passer un seul tour de Coupe d’Europe ou éviter la descente“. Partir à l’étranger n’est pas une option. „S’ils ne jouent pas en Autriche, ils ont peu de chances d’être engagés ailleurs“, souligne Rudolf Novotny.
recommencer à zéro
Depuis la finale de C2 du Rapid Vienne (perdue face au Paris SG) en 1996, le football autrichien a peu brillé. Seul l’Austria Vienne a atteint le stade des quarts de finale d’une compétition européenne (en 2005 en C3, éliminé par Parme).
De son côté, l’équipe nationale, éliminée au 1er tour de son Euro-2008, coorganisé avec la Suisse, pointe en 70e position au classement FIFA et ne conserve que de très minces espoirs de se qualifier pour le Mondial-2010. Pour les joueurs, le spectre du chômage „sportif“ est rendu plus terrifiant par leur manque de qualifications professionnelles pour un retour à la vie civile. Car seule une minorité embrasse avec succès une carrière dans l’encadrement sportif ou obtient un emploi par l’intermédiaire d’anciens parraineurs.
„Des joueurs +âgés+ sont parfois aussi qualifiés que des jeunes de 16 ans. Il faut aussi réaliser que l’on recommence à zéro, financièrement aussi“, reconnaît Gernot Sick, un ancien international ayant mis fin à sa carrière sur blessure en 2007.
Lui-même effectue une formation en alternance tout en travaillant à l’Office du tourisme de la région de Styrie grâce au programme KA:DA d’aide à l’insertion professionnelle des sportifs de haut niveau. „Etudier en tant que professionnel se fait au détriment du sport et les clubs n’y incitent pas“, relève-t-il, „heureux“ d’avoir trouvé „quelque chose“ en ces temps de crise. Pour éviter des drames personnels à l’avenir, le syndicat VdF réclame que les joueurs suivent des formations professionnelles en vue de leur reconversion.
Compte tenu du manque de parraineurs, Rudolf Novotny propose aussi que les clubs de 2e division trouvent des entreprises partenaires où certains joueurs pourraient travailler.