Bordeaux passe pour la première fois devant Lyon et entre officiellement en lice dans la course au titre. Cette fois les Bordelais ne peuvent plus se cacher.
Secoués pendant le premier quart d’heure, les Bordelais ont ensuite pris les rênes du match pour ne plus les lâcher et se sont montrés meilleurs que les Lyonnais. Ils les avaient déjà dominés à l’aller à Gerland, s’inclinant pourtant 2-1, mais se sont cette fois imposés, accréditant la thèse que le règne de Lyon touche peut-être à sa fin. Le but a été marqué par le vice-capitaine Alou Diarra (44), dans son style guerrier. Le grand milieu défensif a hérité dans la surface d’un tir génial de Wendel repoussé par le poteau pour faire exploser un stade rempli jusque sous ses voûtes Art Déco. L’action avait été initiée par Yoann Gourcuff et Wendel sur le côté droit bordelais, où défendait le pauvre Kim Källström, préféré à Fabio Grosso pour le poste d’arrière-gauche lyonnais. Le Suédois a écopé tout le match, tentant vainement, parfois irrégulièrement, de boucher les fuites. Il a fini par être averti (53).
Ce but juste avant la pause a touché le moral lyonnais, qui avait déjà failli céder sur une boulette du gardien international Hugo Lloris, sous les yeux du sélectionneur Raymond Domenech. Un centre facile qui a ripé sur le bout de ses gants avant de mourir juste à côté du poteau de son but (25). Lloris, qui avait tenu l’OL à flots, par exemple contre Sochaux (2-0 pour l’OL), ne peut pas tout faire.

L’OL trop replié 
Tout n’a pas été parfait chez les Marine et Blancs. Gourcuff a beaucoup touché de ballons mais l’a quelquefois perdu trop facilement. Il a tout de même placé une superbe frappe sortie par Lloris (71) et a contribué à la mauvaise soirée de Källström. Mais ce n’est pas encore le Gourcuff ébouriffant de l’automne.
Les Lyonnais sont eux vraiment inquiétants. Ils ont certes dominé le premier quart d’heure, et auraient dû obtenir un penalty pour une faute de Chalmé sur Ederson dès la 5e minute. Mais l’OL a été dominé et ne doit pas se cacher derrière cette erreur de l’arbitre Stéphane Bré. Le jeu lyonnais a encore une fois trop souvent consisté à lancer Benzema par des grandes passes dans la profondeur, gâchant la finesse et le potentiel de son buteur vedette.
L’OL a joué trop replié. Illustration: à l’amorce d’une contre-attaque à la demi-heure de jeu, le maillot blanc le plus avancé, Benzema, était encore enfoncé de 10 m dans son propre camp ! Pire, Benzema n’a pas réussi à marquer au terme d’une action +à la Ronaldo+, un dribble génial pour passer au-dessus de la charnière centrale: il a tiré au-dessus…
Signe des temps, Juninho qui a marqué plus de 40 buts sur coup franc pour Lyon, en a expédié un juste à l’entrée de la surface au-dessus du but, alors qu’il aurait pu sauver son club (75). Le Grand Juni et le Grand Lyon auraient peut-être obtenu le 1-1 sur ce coup. L’OL n’est qu’à quatre points de l’OM, mais en sortant du terrain, ses joueurs en avaient l’air plus éloignés que ça…

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