Espagne – La „loi Beckham“ visée, la 10e journée de Liga menacée

Espagne – La „loi Beckham“ visée, la 10e journée de Liga menacée

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Les instances du football espagnol se sont mises mercredi sur le pied de guerre contre un projet parlementaire d'abolition des privilèges fiscaux des stars étrangères les mieux payées, menaçant d'une journée de grève immédiate du championnat. Madrid tremble.

Le derby tant attendu entre l’Atletico et le Real samedi soir au stade Vicente-Calderon pourrait ne pas se jouer, comme les neuf autres matches prévus ce week-end à l’occasion de la 10e journée de Liga. La Ligue de football professionnel (LFP) entend montrer ainsi sa farouche opposition à un accord politique annoncé mardi entre le parti socialiste au pouvoir (PSOE) et d’autres partis de gauche visant à modifier la „loi Beckham“, qui permet aux étrangers les mieux lotis de payer moins d’impôts que les contribuables nationaux à revenus équivalents. La mesure ne concerne pas que les footballeurs, mais elle fait de l’Espagne un eldorado fiscal pour les meilleurs joueurs du monde, comme le Portugais Cristiano Ronaldo et le Brésilien Kaka (Real Madrid) ou le Suédois Zlatan Ibrahimovic (FC Barcelone), arrivés cet été. La LFP, très remontée, a convoqué pour vendredi matin une assemblée générale extraordinaire „qui pourrait décider d’une journée de grève immédiate de la Liga“, a annoncé à l’AFP son vice-président, Javier Tebas. „La grande majorité des clubs avec qui nous avons parlé sont d’accord“, a-t-il assuré. Les clubs seraient en effet touchés de plein fouet par une modification de la „loi Beckham“, du nom de l’international anglais David Beckham, qui a été l’un des premiers à bénéficier de cet avantage fiscal — 24% d’imposition contre 43% pour les nationaux — lors de sa signature au Real Madrid en 2003.
„Se serrer la ceinture“ 
Les joueurs, ou leurs agents, négocient souvent les salaires nets d’impôts. Et les clubs jouent de la marge offerte par la loi actuelle pour offrir des salaires mirobolants aux meilleurs étrangers. Le parti socialiste au pouvoir et ses alliés au Parlement semblent de leur côté déterminés à mener la réforme à son terme, et assurent ne pas comprendre la révolte du milieu du foot. Une grève du championnat „serait une mesure qu’aucun contribuable ne pourrait comprendre, encore moins dans une situation de crise économique“, a relevé la ministre socialiste de l’Economie, Elena Salgado. „Tout le monde doit se serrer la ceinture, y compris les footballeurs“, a abondé le porte-parole parlementaire du PSOE, José Antonio Alonso. Le parti indépendantiste catalan ERC a estimé que cette réforme, à laquelle il est favorable, rapporterait 100 millions d’euros annuels à l’Etat. Autant d’argent en moins dans les caisses des clubs espagnols, ce qui fait craindre à la LFP une perte de compétitivité en Europe. La „loi Beckham“, élaborée à l’origine pour favoriser l’installation de chercheurs étrangers, pourrait être réformée dans le cadre du vote de la loi de finances 2010. La modification prévoit que le taux réduit de 24% ne s’applique plus qu’aux contribuables, footballeurs ou non, déclarant un revenu inférieur annuel à 600.000 euros. Mme Salgado a précisé que la nouvelle loi ne serait pas rétroactive. Les contrats d’Ibrahimovic ou de Cristiano Ronaldo resteraient donc „en vigueur dans les mêmes conditions au cours des prochaines années, dans une limite de cinq ans“, a-t-elle expliqué.