Conflits dans le football et cas de dopage monopolisent le TAS

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Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a vu ces quinze dernières années le nombre d'affaires décupler pour atteindre un pic de 318 cas en 2008, dont près des deux tiers étaient liées au football et un tiers au dopage, a indiqué lundi son secrétaire général Matthieu Reeb.

 „Depuis que le sport est rentré dans la sphère professionnelle, il y a de plus en plus d’intérêts financiers en jeu liés au fait d’avoir une médaille ou un titre, et donc il y a de plus en plus de litiges“, a souligné M. Reeb lors d’une conférence de presse. C’est derrière les murs du Château de Béthusy, ancien centre de commandement de l’armée suisse basé sur les hauteurs de Lausanne, que les arbitres de ce tribunal unique décident généralement du sort ultime d’un athlète. Imaginé par l’ancien président du Comité international olympique (CIO) Juan Antonio Samaranch comme une cour suprême du sport, le TAS a vu officiellement le jour le 30 juin 1984. Lausanne, la ville de l’olympisme, a été tout naturellement retenue pour site, permettant à ce tribunal du dernier ressort d’être sous statut juridique suisse, ce qui signifie que ses décisions ne peuvent être contestées que devant le tribunal fédéral de ce pays.

Affaire Canas, piqûre de rappel
 Si en 1995, le TAS n’avait que 13 cas à traiter, le nombre d’affaires bondit après la reconnaissance de ses compétences par la puissante Fédération internationale de football (FIFA) en 2002 pour atteindre 271 en 2004, année des jeux Olympiques d’Athènes. „Le TAS est maintenant non seulement reconnu par toutes les fédérations de sport olympique, par d’autres comme le rugby, les sports mécaniques ou encore les échecs, mais aussi par le tribunal fédéral suisse a reconnu son caractère indépendant et neutre“, a souligné M. Reeb. Car sur les 45 contestations devant ce tribunal fédéral suisse, une seule fois le TAS été rappelé à l’ordre: le joueur de tennis argentin Guillermo Canas, qui avait écopé deux ans de suspension par la Fédération internationale (FIT) à la suite d’un contrôle antidopage positif, n’était pas satisfait de voir sa suspension réduite à 15 mois par le TAS, estimant que la totalité de ses arguments n’avaient pas été prises en compte. Le tribunal fédéral suisse lui avait donné raison et demandé au TAS de réentendre un point du dossier. Au final, la sanction resta la même, mais cela sonna comme une piqûre de rappel pour les arbitres du TAS.
Saisies payantes 
Désormais, les litiges dans le milieu du football, notamment concernant les transferts de joueurs, alimentent le fond de commerce et permettent de renflouer les caisses du TAS, dont plus de la moitié du budget (4,5 sur 8 millions de francs suisses) est financé par le mouvement olympique.
 Si sa saisie pour une affaire disciplinaire est quasiment sans frais, les affaires ayant un enjeu commercial sont, elles, payantes. En 2008, 60% des cas soumis concernaient le sport roi, et 30% des affaires de dopage, dont la fin de la saga du coureur cycliste américain Floyd Landis, vainqueur déchu du Tour de France 2006. „Il y a un risque, ou une chance, qu’il y ait une augmentation des cas avec l’entrée en vigueur du nouveau code mondial antidopage qui introduit plus de flexibilité dans les sanctions“ depuis le 1er janvier 2009, a fait valoir le secrétaire général.
L’année 2009 devrait voir aussi tomber les premières sanctions liées à la mise en place du passeport biologique dans le cyclisme. Là encore, le premier cas jugé par le TAS devrait faire jurisprudence.