Athlétisme – Mesnil tombe le maillot pour retrouver un sponsor

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Nu dans Paris et aux enchères sur internet, le perchiste Romain Mesnil ne ménage pas ses efforts pour alerter l'opinion publique sur la crise du sponsoring sportif et y trouver un remède novateur.


Victime de la crise économique et de son élimination précoce aux Jeux olympiques de Pékin, le vice-champion du monde de 2007 a perdu son sponsor Nike cet hiver.
Ses conseillers l’ont alors convaincu de le faire savoir en abandonnant son maillot mais en gardant sa perche pour courir nu sur le pont des Arts, devant le Sacré-Coeur ou dans les rues de Ménilmontant. Le clip de sa performance a récolté plus de 700.000 visites en quatre jours sur les différentes plateformes de vidéo sur internet.
Mardi, Romain Mesnil a dévoilé l’objectif de cette opération de communication : essayer de trouver un nouveau sponsor via le site de vente aux enchères Ebay , même s’il affirme qu’il ne s’agit pas de l’objectif premier. „Quand je me suis retrouvé sans sponsor, je n’étais pas à la rue car j’ai la chance d’avoir un club mais je me suis dit : ‚Il y a l’opportunité de faire quelque chose de marrant'“, a dit le Français à l’occasion d’une conférence de presse à Paris. „L’esprit ce n’est pas d’être prêt à tout pour avoir un sponsor. Ce n’est pas réellement l’objectif. On le fait et on verra bien ce que ça donne.“

LA CRISE NE TOUCHE PAS LES STARS
 Sur sa petite annonce en ligne, Romain Mesnil met en jeu une place sur la face avant de son maillot pour une entreprise à compter du 1er juin et une opération de communication. Il propose aussi un partenariat avec un particulier comportant une place sur le maillot et un repas avec lui. Les fonds récoltés par cette deuxième vente seront reversés à l’Association pour la recherche contre les tumeurs du cerveau. Mardi à 12h00 GMT, après six heures de mise en vente, la première enchère s’élevait à 16.100 euros, la seconde à 502 euros.
L’an passé, le Français touchait environ 10.000 euros par mois. Cette saison, sans sponsor, il gagne 3.000 euros nets grâce à son club, en sus des primes obtenues sur les compétitions.
Il dit n’être pas à plaindre mais évoque des collègues classés dans les dix meillleurs mondiaux de leur discipline et forcés de travailler en plus pour vivre correctement. „Pour la plupart des athlètes qui ont renégocié leur sponsoring cet hiver, il a été revu à la baisse ou ils l’ont perdu. Les organisateurs de meeting ressentent aussi la baisse du sponsoring“, a assuré Mesnil. Loïc Yviquel, fondateur de l’agence de marketing sportif Sportlab Group et metteur en scène de l’opération, a dédouané l’ancien sponsor du perchiste. „Il n’y a pas que Nike. Christine Arron avec Asics ou d’autres ont aussi perdu leur sponsor cet hiver. (…) Mais je trouve que le secteur du sponsoring est encore assez peu touché (par la crise) proportionnellement à d’autres“, a-t-il nuancé.
Si l’athlétisme français souffre, victime de ses faibles performances, les valeurs sûres s’arrachent toujours. Ainsi, les champions olympiques et stars de l’athlétisme mondial Yelena Isinbayeva, avec le Chinois Li Ning , et Usain Bolt, avec Puma , ont tous deux décroché des contrats en hausse, supérieurs au million d’euros par an. (Clément Guillou, avec Lucien Libert, édité par Gilles Trequesser)