Amélie Mauresmo met un terme à sa carrière

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La Française Amélie Mauresmo, 30 ans, 21e mondiale, a annoncé jeudi qu'elle mettait un terme à sa carrière, au cours de laquelle elle a remporté deux tournois du Grand Chelem à Melbourne et Wimbledon en 2006.

 La Française Amélie Mauresmo, 30 ans, 21e mondiale, a annoncé jeudi qu’elle mettait un terme à sa carrière, au cours de laquelle elle a remporté deux tournois du Grand Chelem à Melbourne et Wimbledon en 2006.

Amélie Mauresmo: la fragilité surmontée
Amélie Mauresmo, qui a annoncé jeudi sa retraite sportive à 30 ans, a réussi à force de persévérance à surmonter sa fragilité psychologique pour devenir sur le tard la meilleure joueuse française de l’histoire moderne du tennis. Annoncée dès l’adolescence comme la star que le pays attend depuis le règne de Suzanne Lenglen dans les années 1920, Mauresmo a découragé presque tous ses supporteurs lorsqu’elle remporte enfin l’Open d’Australie en 2006, à sa 32e tentative en Grand Chelem. A part la Tchèque Jana Novotna, aucune joueuse n’a attendu aussi longtemps pour décrocher son premier titre majeur. De sa première finale en 1999, déjà à Melbourne – où son „coming out“ fait couler beaucoup d’encre – à son sacre obtenu à 26 ans, un âge déjà avancé pour une championne de tennis, son histoire est une longue série d’espoirs déçus, en tout cas dans les quatre „Majors“, là où s’écrit la légende. Certes, dans les tournois secondaires, elle est capable de battre n’importe qui, comme en attestent ses 25 titres et ses victoires sur les meilleures joueuses de son époque, Justine Henin, Kim Clijsters, Maria Sharapova ou, plus rarement, les soeurs Williams et Lindsay Davenport. En Grand Chelem, elle bute systématiquement en quarts de finale (9 fois) ou en demies (cinq fois), pour la même raison: son incapacité à faire face à la pression des grands événements.
N.1 mondiale 
C’est ainsi qu’elle devient en 2004 la première Française à occuper la première place mondiale, mais sans avoir encore inscrit à son palmarès un titre du Grand Chelem, ce qui laisse sceptique une bonne partie du public. Nulle part cette faille n’est plus visible qu’à Roland-Garros où, attendue par une foule sans indulgence, elle s’effondre chaque année, souvent contre des joueuses infiniment moins fortes qu’elle. En 14 participations, Mauresmo n’a jamais dépassé les quarts de finale alors que ses balles très liftées aux trajectoires bombées et sa superbe couverture de terrain auraient dû faire merveille sur la terre battue parisienne. Cette timidité, longtemps considérée comme le mal par excellence du sportif français, attire sur Mauresmo les sarcasmes, mais elle contribue également à faire grimper sa cote d’amour auprès d’un public charmé par son humour, sa simplicité et son intelligence, et aussi ému par la répétition des déboires. Si le tennis français aime tant sa N.1, c’est aussi parce qu’il voit en elle une des dernières représentantes du beau jeu sur un circuit envahi par des cogneuses au style robotique, clones plus ou moins réussis de Maria Sharapova. La Française possède, elle, tous les coups dans une palette où se distingue un splendide revers à une main. Elle peut ainsi adopter plusieurs tactiques radicalement différentes en fonction de la surface et de l’adversaire: patience et construction sur terre battue, service et montée au filet à Wimbledon, où son tennis atteint son efficacité maximale.
Parmi les grandes 
Grâce à son adresse naturelle, elle excelle à la volée, là encore une rareté dans le tennis féminin moderne, et grâce à la rapidité du gazon elle peut jouer résolument l’offensive en dépit de son relatif manque de puissance. Le déclic qu’on n’ose plus espérer se produit fin 2005, lorsqu’au Masters elle comprend enfin qu’elle peut „gagner de grands tournois en battant de grandes joueuses“.
Mauresmo n’est pas pour autant devenu un roc et il faut un petit coup de pouce du destin – les abandons de Kim Clijsters en demi-finale et de Justine Henin en finale – pour qu’elle obtienne la récompense méritée à l’Open d’Australie.
Cinq mois et demi plus tard, le paratonnerre fourni par les footballeurs, qui détournent sur eux l’essentiel de l’attention des médias et du public lors de ce week-end de juillet 2006 où ils jouent la finale du Mondial le lendemain de celle de Wimbledon, lui permet de dominer à la régulière Justine Henin. Ayant repris le flambeau de Suzanne Lenglen, 81 ans après, Amélie Mauresmo gagne définitivement sa place parmi les grandes championnes de son sport.