FranceUne deuxième „tribune“ de militaires évoque à nouveau le risque d’une guerre civile

France / Une deuxième „tribune“ de militaires évoque à nouveau le risque d’une guerre civile
Le premier ministre Jean Castex, qui prenait part hier à une cérémonie en hommage au brigadier Eric Masson, tué en service le 5 mai à Avignon, voit toujours la main de l’extrême droite derrière les publications de tribunes issues de militaires Photo: AFP/Nicolas Tucat

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

La publication, toujours dans le très droitier hebdomadaire „Valeurs Actuelles“, d’une seconde tribune issue de militaires, venant après celle de la fin du mois dernier (voir „Tageblatt“ du 29 avril), agite à nouveau la classe politique en général et les milieux gouvernementaux en particulier. D’autant plus que ses auteurs – anonymes, il est vrai – revendiquaient déjà hier soir plus de 150.000 soutiens et environ un million et demi de lecteurs sur Internet.

Certes, cette nouvelle lettre ouverte aux gouvernants français se distingue de la précédente par plusieurs aspects. Il y a d’abord, bien sûr, le fait qu’elle n’est pas signée, et qu’elle émane, non d’un petit groupe de généraux en retraite, mais de soldats de tous grades, et toujours en activité (tout en étant, semble-t-il, ouverte à la signature de tous les civils qui s’y reconnaîtront). En outre, cette remarque dût-elle froisser les auteurs abondamment galonnés de la première, elle est sensiblement mieux écrite.

Mais elle pose les mêmes problèmes. Celui du principe-même d’une telle intervention, tout d’abord: l’Armée française est, comme beaucoup d’autres, la „Grande muette“, comme on disait sous la IIIe République, c’est-à-dire un corps de l’Etat qui, ayant la possession des armes, doit s’interdire de faire pression sur le pouvoir civil. Or s’il s’agissait le mois dernier d’officiers „du cadre de réserve“, on parle cette fois-ci de militaires „d’active“.

„La violence dans nos villes et nos villages“

En second lieu, il y a le contenu de cette tribune. Ses auteurs s’expriment sans doute avec (un peu) plus de modération apparente que ceux de la première, et se gardent de certaines outrances. Mais cela ne signifie pas qu’elle soit moins sévère pour le pouvoir, peut-être même au contraire. Qu’y lit-on en effet?

D’abord un ferme soutien aux généraux qui avaient signé le premier texte, „qui ont lutté contre tous les ennemis de la France“ et que le pouvoir macronien „a traités de factieux alors que leur seul tort est d’aimer leur pays et de pleurer sa visible déchéance.“ Ensuite et surtout le même accablant constat sur l’état de la France. „Nous voyons la violence dans nos villes et villages et le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public“, écrivent les auteurs de ce texte. Qui ajoutent: „Oui, si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera.“

Comme pour la première tribune de militaires alertant sur la dégradation de la situation dans l’Hexagone, le gouvernement a sans doute surréagi, au risque de montrer non sa force, mais sa vulnérabilité à la critique lorsqu’elle provient d’un corps de serviteurs de l’Etat révéré des Français. Et cela à un moment où les policiers, eux aussi, manifestent leur exaspération face à un pouvoir qu’ils accusent, surtout depuis les derniers assassinats, de les laisser démunis face à l’ultraviolence meurtrière des terroristes islamistes et des dealers de drogue.

„Lâches, „Factieux“, „La main de l’extrême droite“ …

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a ainsi traité de „lâches“ les soldats à l’origine de ce texte, alors qu’ils y assurent avoir mené personnellement les très périlleux combats récents de la France „au Mali, en Afghanistan, en Centrafrique“ La ministre des Armées, Florence Parly, a voulu y voir une nouvelle fois la main de l’extrême droite dans cette opération qui, bien sûr, la déstabilise; de même pour le chef du gouvernement, Jean Castex. Quant à l’extrême gauche, elle fulmine: Jean-Luc Mélenchon a dit vouloir „renvoyer ces factieux de l’armée quand [il sera] élu président.“

Reste, plus sérieusement, ce qui est redoutable pour Emmanuel Macron, outre le fait qu’aucun pouvoir n’a jamais intérêt à afficher, surtout en des temps troublés, son divorce d’avec l’armée et la police. Le constat très alarmiste des militaires – même si l’on peut penser qu’ils sortent vraiment là de leur rôle – est en effet partagé par une très large majorité de l’opinion, selon les sondages. Et la sécurité publique, un terrain où le président sortant aura bien du mal à apparaître comme favori, est en train de s’imposer comme l’enjeu majeur de la prochaine course à l’Elysée.

HTK
13. Mai 2021 - 9.52

Comme si une Le Pen aurait fait autrement.On n'éteint pas un feu en versant de l'essence. La même chose vaut pour la gestion de la pandémie. Quand au militaire,même en retraite,il aura fait un serment sur la constitution.Un serment ne part pas en retraite. Mais n'est ce pas un Donald Trump qui nous a montré qu'une constitution ne vaut pas grand chose si on a assez d'imbéciles derrière soi.

Choupinet
13. Mai 2021 - 7.47

En France, Guerre Civile = Guerre de Survie .