France / Pour la première fois, un sondage donne Macron battu
Les premiers sondages effectués après la victoire de Valérie Pécresse à l’élection primaire des Républicains en vue de la présidentielle du printemps prochain sont très encourageants pour elle. Elle réalise en effet, d’un institut d’opinion à l’autre, un bond de 7 à 10 points pour le premier tour dans les intentions de vote, et obtiendrait, au second, entre 48 et 52 pour cent des voix; cette dernière hypothèse faisant d’elle la prochaine présidente de la République.
On a coutume de dire qu’une hirondelle ne fait pas le printemps; et, certes, un sondage moins encore. L’histoire électorale française fourmille d’ailleurs d’exemples de candidats encensés sitôt investis, puis rapidement défaits: en 2017, le socialiste Benoît Hamon avait bondi à 26% après sa désignation, avant de retomber 20 points plus bas; tandis que la victoire de François Fillon semblait assurée, lui aussi après sa victoire à la primaire de la droite – on sait ce qu’il en fut en réalité …
De sorte que Mme Pécresse a de bonnes raisons de jouer la modestie et la circonspection: „Oh, les sondages, ça va, ça vient.“ Il n’empêche: quand ça vient aussi bien, ça va, semble penser son camp, même si l’équipe de campagne a fait passer de prudentes consignes de refus de tout triomphalisme.
Tout au plus la candidate de la droite républicaine s’est-elle autorisé le plaisir de constater qu’au-delà de sa personne, ces chiffres traduisaient tout de même un vrai désir de changement à la tête de l’exécutif. C’est en effet la première fois que M. Macron, dans un sondage, et toutes périodes confondues, est donné perdant au second tour. Jusqu’à présent, le seul point d’interrogation semblait concerner le nom de celui qui serait battu par lui …
Extrême droite divisée, gauche en berne
On remarque en outre que les différentes études d’opinion les plus récentes mettent toutes en avant deux autres considérations non négligeables. D’une part, au premier tour, Marine Le Pen, si clairement devancée qu’elle soit par Valérie Pécresse, supplante elle-même désormais d’une marge confortable Eric Zemmour (et cela en dépit de son meeting très suivi de dimanche dernier). D’autre part, la gauche confirme son incapacité, toutes formations confondues, des communistes aux socialistes en passant par les trotskistes et les Verts, à mobiliser l’électorat qui fut longtemps le sien.
Ces différentes observations sont, bien sûr, analysées de très près par l’état-major de LR. Car il ne suffira évidemment pas à sa candidate de surfer paisiblement sur son résultat, jusqu’à présent flatteur. Il va lui falloir conquérir d’autres intentions de vote, et – deuxième évidence – on ne prend jamais de voix que chez les autres.
Grand écart
Ce qui, avec le positionnement qui est le sien, suppose de maîtriser une sorte de grand égard idéologique. Il y a la droite de la droite, conduite à l’intérieur de LR par Eric Ciotti, qui mêle jusqu’à présent protestations de fidélité loyaliste et rappels insistants de ses orientations dures. Il y a aussi, plus loin à droite, ceux des électeurs lepénistes ou zemmouristes qui ne sont pas pour autant de vrais ultras, et qui commencent peut-être à se dire que s’ils veulent vraiment se débarrasser de Macron, il vaut mieux „voter utile“ pour Valérie Pécresse, la candidate d’une droite modérée qui pourrait être pour eux, après tout, un moindre mal.
De l’autre côté, il y a ces électeurs de gauche, elle aussi modérée que désespère l’état comateux du PS (Anne Hidalgo en est à 3% des intentions de vote!) et des autres formations (Jadot pour les Verts, Mélenchon pour le courant populiste d’extrême gauche, plafonnent l’un et l’autre entre 7 et 8 %). Mais à qui elle se doit, si elle veut capter une partie de leurs suffrages, d’envoyer des signaux positifs quant à ses ambitions sociales.
A quoi s’ajoute la nécessité de ne pas trop apparaître comme la présidente de la région Île-de-France, c’est-à-dire parisienne (ce qui a pu achever de plomber la candidature de Mme Hidalgo). D’où, d’ailleurs, cette tournée provinciale aussitôt entamée avec – comme par hasard – quatre escales dans les quatre fiefs de ses quatre rivaux malheureux à la primaire de LR … Elle a déjà commencé, à tout seigneur tout honneur, par celui d’Eric Ciotti dans les Alpes-Maritimes, et ce n’était évidemment qu’un début.
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